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Quand tes paroles se présentaient à moi, je les dévorais. Elles me donnaient de la joie, mon coeur était en fête.
En effet, je t’appartiens, SEIGNEUR, Dieu de l’univers.
Jér 15.16  (PdV)

Les fêtes bibliques et leurs leçons pour nous

1. Un rappel important
Col 2.16,17 : Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de sabbats : tout cela n’est que l’ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ.

Cf. Gal 4.9-11 : Mais maintenant, après avoir connu Dieu, et surtout après avoir été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres principes élémentaires auxquels vous voulez à nouveau vous asservir ? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains d’avoir inutilement pris de la peine pour vous.

Cf. 1 Cor 5.6-8 : Il n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité.

Le NT abolit le calendrier des fêtes bibliques. Pourquoi ? Parce que l’accomplissement de ces fêtes est en Christ. Il est la réalité derrière ces fêtes.

Le shabbat : Il est le Maître du sabbat, Mt 12.8. Par lui, nous sommes entrés dans le repos qui est l’abandon des œuvres, cf. Hébr 4.9-11. Le sabbat n’est pas rabaissé au niveau des autres jours, à ma disposition pour faire ce que je veux. Tout le reste de la semaine est plutôt élevé au niveau du sabbat pour que nous fassions nos délices de la volonté de Dieu, cf. Es 58.13,14.

Pâques : Christ est notre Pâque. Le sacrifice pour nos péchés, le pain et la coupe, la gerbe des prémices qui annonce la résurrection, tout cela est accompli en lui.

Pentecôte : Le rappel du don de la Loi devient la réalité du don de l’Esprit, cf. 2 Cor 3. La moisson célébrée anticipe la réalité de la mission de l’Eglise. Les deux pains dans la main du souverain sacrificateur : Juifs et Gentils, les deux devenus un seul.

Trompettes : Cf. Es 27.12,13. La réalité en Christ va du retour annoncé du peuple vers sa terre ancestrale et commencé réellement en 1897, jusqu’à la dernière trompette, celle annoncée en Ap 11.15-18, quand le royaume du monde passera à Christ et que prendra fin le vol de Satan, cf. Mt 4.8-10, cf. Jn 14.30.

Yom Kippour : Christ en est non seulement la réalité passée (le grand pardon est obtenu à la croix), mais aussi la réalité à venir, lorsque le grand repentir et le grand deuil déboucheront sur le grand pardon au retour du Messie, cf. Zach 12.10,11; 13.1,6. Mais avant cela auront lieu “les jours terribles” de la grande tribulation (cf. Ap 2.10), le temps de l’Antichrist.

Fête des tabernacles : Accomplie en Christ, Jn 7.37-39, cf. Es 12.3 (aux sources du salut = aux sources de Yeshua) la fête annonce aussi la joie à venir, Zach 14.16.

2. Fêter pour se souvenir
Les fêtes étaient un moyen de prédilection pour agir contre l’oubli.

Le shabbat : Souvenir de la création, Ex 20.11 et du salut, Dt 5.15. Rappel de notre dépendance et manifestation de notre gratitude.

Pâques : Souvenir de l’Exode, du jugement contre les Egyptiens, du sang qui sauve, Ex 12.1-20; Dt 16.3. C’est vraiment le début de l’année.

Pentecôte : Souvenir du don de la Loi (selon la tradition donnée le 6 Sivan). Cf. Ex 19.1,10,11,16; 20.1. Rappel que la libération matérielle n’est pas une fin en soi. Elle conduit vers la liberté spirituelle dans le don de la Torah.

Trompettes : Souvenir que Dieu est le Chef de son peuple qui dirige, rassemble, cf. No 10.2,11. Souvenir aussi pour que Dieu se souvienne de son peuple en ce début du mois sacré. Comme début de l’année civile assez approprié. (Lév 23.24, Semeur : …sera pour vous un grand jour de repos et, pour vous rappeler à mon souvenir, de sonnerie de trompettes ...) Cf. aussi Lév 25.9 et Jos 6.20.

Yom Kippour : Souvenir du péché et de l’expiation, Lév 16.29-31. Souvenir de notre faiblesse innée devant les exigences de Dieu.

Fête des tabernacles : Souvenir du voyage dans le désert lorsque le peuple a habité sous tentes et que Dieu a pourvu à tout son nécessaire, Lév 23.43.

3. Fêter parce qu’on est reconnaissant
Les fêtes principales avaient aussi leur place pour montrer la reconnaissance. Dieu avait pourvu dans les besoins matériels. Voici donc la manière prévue pour le remercier, cf. Ex 23.14-17.

Le shabbat : Ex 16.23,29. Ici la 1e mention du shabbat. Reconnaissance pour la manne, et reconnaissance pour le repos. Refus de tout esclavage du temps et du travail.

Ce jour était le signe par excellence de l’appartenance à Dieu, Ex 31.13,16,17,20; cf. Ez 20.12,13. Il fallait le sanctifier, Ex 20.8, et permettre que tous se reposent, Ex 23.12; 34.21, mais cf. Mt 12.10-12. C’était un jour aussi pour se rassembler devant Dieu, Lév 23.3, Luc 4.16; 13.10. On renouvelait les pains dans le lieu saint, Lév 24.8. On sacrifiait l’holocauste du shabbat, No 28.9,10. Il y avait un psaume spécial pour le jour du shabbat, Ps 92. C’était un jour pour se consacrer au Seigneur, Es 58.13,14, avec une promesse, Jér 17.24,25. Mais aussi un jour au repas de fête, cf. Luc 14.1.

Dans le NT, le dimanche, 1e jour de la semaine, prendra la place du shabbat pour les chrétiens, avec notamment un rassemblement pour rompre le pain, Act 20.7, et pour recueillir les offrandes, 1 Cor 16.2. Ce jour devient “le jour du Seigneur”, Ap 1.10. C’était le jour où Jésus apparaissait à ses disciples. Mais ce n’était pas un jour chômé au début.

Comment célébrer le dimanche comme une vraie fête ? Est-ce que le respect de ce jour doit suivre les règles pour le sabbat ? Si tous les jours sont pareils, est-ce que le dimanche peut avoir un statut particulier ?

Pâques : Fête de moisson, Lév 23.10,14. Plus exactement, une fête de prémices. Avec cela, on commençait la moisson d’orge. Sans levain.

Pentecôte : Fin de la moisson de blé. Lév 23.17, cf. Ex 23.16. Reconnaissance pour la nourriture quotidienne, faite avec du levain.

Fête des tabernacles : Fin des moissons de l’année; une fête de grande joie, cf. Lév 23.39,40. 

4. Caractéristiques actuelles des fêtes juives
(Ces détails pratiques de la façon dont ces fêtes sont célébrées aujourd’hui dans le Judaïsme, proviennent d’une conférence du rabbin Josué Nejman de Liège, donnée à l’Eglise Protestante Evangélique de Liège)

Shabbat : Considéré comme le plus important des fêtes (“la princesse sabbat”), mis à part le Yom Kippour, appelé “le shabbat des shabbats”. Commence au coucher du soleil, marqué par un service spécial (kiddush, du verbe sanctifier) à la synagogue, suivi du repas de famille du shabbat à la lumière des chandelles. Au moins deux bougies qui rappellent les deux commandements du shabbat : “Souviens-toi du …” , et “garde…”. Sur la table : du vin, les pains (haloth, rappel des pains du temple) et souvent de la viande. Jour de repos, alors pas faire usage du matériel (GSM…). Ce jour-là, “on a une âme supplémentaire”. Au matin du shabbat, il y a un autre service à la synagogue.

Pâques : Pour le repas du Seder, on raconte l’histoire de l’Exode. Repas des pains sans levain, herbes amères, vin. Repas communautaire.

Après Pâques, commence la période du deuil des 33 jours, souvenir de la mort des 24 000 élèves du rabbi Akiba durant la guerre de Bar Kochba en 135. Pendant cette période, on ne célèbre pas de mariages. Le 33e jour est le Lag baOmer, jour de joie, de promenades.

Pentecôte : Lecture des 10 commandements. Repas lacté, car le peuple allait vers une terre de lait et de miel.

Rosh Hashana : On retrouve la table avec ses bougies, le vin, les pains. Particularité : poisson avec sa tête (la tête de l’an, on ne mange pas la queue) et pomme+miel, pour que l’année soit douce comme le miel. On sonne la trompette, le shofar (= corne de bélier)

Yom Kippour : Commence avec le Kol Nidré. Encore plus de contraintes que pour un shabbat ordinaire. Jeûne complet pour tous à partir de l’âge de 13 ans (= majorité religieuse, Bar mitswa). On ne porte pas des chaussures en cuir parce qu’il faut être mal dans sa peau. Pas de relations humaines, car Dieu doit être au centre.

Ces deux fêtes, Rosh Hashana et Kippour, pour se faire pardonner, parce qu’on est coupable. Par la prière. Trois sons de trompette (agonie, tristesse, lamentation). Dieu tient trois livres : livre de vie, livre des morts et le livre des indécis. Prière du tashlikh, pour qu’il jette nos péchés au fond de la mer, cf. Mi 7.19. Avant ces fêtes, le mois d’Eloul est le mois de l’humiliation et du pardon.
Ces deux fêtes sont maintenant les fêtes principales du Judaïsme…

Fête des tabernacles : Fête de communion et de joie après cette longue période d’humiliation. Une des fêtes de pèlerinage. Quatre arbres à l’avant plan (le bouquet) : sédra (comme un citron, image du cœur, image de la pratique et de l’étude de la loi); palmier (image de la colonne vertébrale, image de la pratique sans l’étude de la loi); myrte (image des yeux, image de l’étude de la loi sans sa mise en pratique); saule (image des lèvres, image de l’absence de la pratique et de l’étude de la loi). Pourquoi ? Parce que lors de cette fête, il faut tous être ensemble, sans exclusion. Se rapprocher des autres et de l’Autre. On fait une soukka, une cabane de 4 murs et d’un toit en végétation.

Simhat Tora : On achève la lecture de la Loi (fin Deutéronome) et on recommence (début Genèse). En Alsace, moment du bal de Simhat Tora (= joie de la Loi), car dernière lettre de Deutéronome est le Lamed, première lettre de Genèse est le Beth, en Français, B+L = Bal. En Hébreu, Leb = cœur. C’est la fête qui clôture le premier groupe des fêtes.

Hanoukka : Fête de lumière pour la dédicace du temple du temps des Maccabées, 1 Macc 4.36-59. On allume le candélabre de Hanoukka, à 8 branches. Au repas : beignets et pommes de terre râpées et panées.

Tou Bishvat : (= 15 du mois Shebath) Repas des sept fruits d’Israël : blé, orge, raisins, grenades, figues, dattes, olives.

Pourim : Pour le repas, on mange “les oreilles d’Haman” (cake farci à la confiture). Sur l’histoire de cette fête, on lira avec intérêt : http://www.modia.org/infos/etudes/pourim-histoire.html.

5. Et pour nous aujourd’hui ?
Pourquoi, Dieu a-t-il donné ces fêtes au peuple Juif ? Des raisons pour se souvenir et pour être reconnaissant. Des jours aussi pour s’humilier. Avons-nous perdu cela ? Que faisons-nous vraiment des fêtes qui marquent la vie chrétienne ? Souvent une tendance à égaliser tout à l’exception de Noël, qui est une fête d’origine païenne ! Sans tomber dans un ritualisme superficiel, devrions-nous remettre à l’honneur certaines choses dans notre calendrier ? Justement pour raviver le souvenir et pour manifester notre reconnaissance ?
Comment faire cela mieux les dimanches ordinaires ? Y compris dans nos familles ?

Voir aussi le calendrier juif des fêtes bibliques.

Egbert Egberts


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)