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Confesser sa foi

Très vite, il est devenu nécessaire de définir ce qu’on croyait. D’une part, la foi chrétienne était attaquée par les philosophies et les faux docteurs. D’autre part, il était important que les chrétiens puissent comprendre leur foi et discerner ce qui en était le noyau. Nous trouvons trace de cela déjà dans la Bible. Par exemple, l’apôtre Paul définit ainsi la foi : “Frères, je désire vous rappeler maintenant la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée, que vous avez reçue et à laquelle vous êtes fermement attachés. C’est par elle que vous êtes sauvés, si vous la retenez telle que je vous l’ai annoncée; autrement, vous auriez cru inutilement. Je vous ai transmis avant tout cet enseignement que j’ai reçu moi-même : le Christ est mort pour nos péchés, comme l’avaient annoncé les Ecritures; il a été mis au tombeau et il est revenu à la vie le troisième jour, comme l’avaient annoncé les Ecritures; il est apparu à Pierre, puis aux douze apôtres. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents de ses disciples à la fois-la plupart d’entre eux sont encore vivants, mais quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Enfin, après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, bien que je sois pareil à un être né avant terme. Je suis en effet le moindre des apôtres – à vrai dire, je ne mérite même pas d’être appelé apôtre, car j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et la grâce qu’il m’a accordée n’a pas été inefficace : au contraire, j’ai travaillé plus que tous les autres apôtres – non pas moi, en réalité, mais la grâce de Dieu qui agit en moi. Ainsi, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous prêchons, voilà ce que vous avez cru.” (1Corinthiens 15.1-11 BFC)

Ainsi, dans l’histoire ancienne, l’Eglise va être forcée de définir plus clairement ce qu’elle croyait concernant le Christ. Etait-il vraiment le Fils de Dieu, était-il devenu un vrai homme ? Ou était-il un dieu inférieur ? Avait-il une semblance de corps humain ? Cela correspondait bien sûr à des philosophies et des enseignements auxquels les chrétiens étaient confrontés. Ces définitions sont connues comme des ‘symboles’ ou des ‘confessions de foi’. Confesser sa foi, c’est dire tout haut et clairement ce qu’on croit vraiment être l’enseignement de la Bible sur les points essentiels. Voici trois de ces formulations datant des premiers siècles du Christianisme, et qui font l’unanimité dans toutes les Eglises chrétiennes d'aujourd'hui.

Symbole de Nicée-Constantinople (325)

Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.

Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, de la même nature que le Père (1) et par qui tout a été fait; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la vierge Marie et a été fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, il a souffert et il a été enseveli; il est ressuscité des morts le troisième jour, d’après les Ecritures; il est monté aux cieux; il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son Règne n’aura pas de fin.

Nous croyons en l’Esprit-Saint, qui règne et donne la vie, qui procède du Père (2), qui a parlé par les Prophètes, qui avec le Père et avec le Fils est adoré et glorifié.

Nous croyons une seule Eglise, universelle et apostolique.

Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés.

Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir.

Amen.

Notes :   1. Le texte porte : consubstantiel au Père (EE)

           2. Certains ajoutent : et du Fils (EE)

Symbole dit d’Athanase (Evêque d’Alexandrie 328-273, mais le texte date peut-être du VIme siècle)

Quiconque veut être sauvé doit avant toutes choses professer la foi catholique; et à moins de conserver cette foi tout entière et sans tache, il sera certainement perdu éternellement.

Et voici la foi catholique : Nous adorons un Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l’Unité, sans confusion des Personnes et sans division de la substance. Car le Père est une Personne, et le Fils une autre, et le Saint-Esprit une autre. Mais la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit est une, leur gloire est égale, et leur majesté coéternelle. Tel est le Père, tel est le Fils, et tel est le Saint-Esprit. Le Père est incréé, le Fils est incréé, et le Saint-Esprit est incréé. Le Père incompréhensible, le Fils incompréhensible, et le Saint-Esprit incompréhensible. Le Père éternel, le Fils éternel, et le Saint-Esprit éternel. Et cependant il n’y a pas trois Etres éternels, mais un seul Etre éternel, comme il n’y a pas trois Etres incompréhensibles, ni trois Etres incréés, mais un seul Etre incréé, et un seul Etre incompréhensible.

De même le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant et le Saint-Esprit est tout-puissant. Cependant il n’y a pas trois Etres tout-puissants; mais un seul Tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu, et cependant il n’y a pas trois Dieux, mais un Dieu. De même le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, et le Saint-Esprit est Seigneur, et cependant il n’y a pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur.

En effet, de même que la vérité chrétienne nous oblige à reconnaître que chaque Personne prise isolément est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de déclarer qu’il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père n’a été fait par personne, ni créé, ni engendré. Le Fils tient son existence du Père seul; il n’est pas fait, ni créé, mais il est engendré. Le Saint-Esprit tient son existence du Père et du Fils; il n’est pas fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Ainsi il y a un Père et non trois Pères, un Fils et non trois Fils, un Saint-Esprit et non trois Saints-Esprits.

Dans cette Trinité aucune des Personnes n’est avant ou après une autre, aucune supérieure ou inférieure à l’autre. Mais les trois Personnes sont coéternelles et égales. De telle sorte qu’ainsi que nous l’avons dit il faut adorer l’Unité dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité. Celui qui veut donc être sauvé, doit avoir cette opinion touchant la Trinité.

De plus, il est nécessaire pour son salut éternel qu’il croie correctement à l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. Car la Foi correcte, c’est que nous croyons que notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est Dieu et homme; Dieu de la substance du Père, engendré avant les mondes, et homme de la substance de sa mère, né dans le monde; Dieu parfait et homme parfait constitué par l’âme raisonnable et par une chair humaine; égal au Père, par sa divinité, inférieur au Père, par son humanité; qui tout en étant Dieu et homme, cependant n’est pas deux, mais un seul Christ; un, non par changement de la divinité dans la chair, mais par assomption de l’humanité en Dieu; un, absolument sans confusion des substances, mais par l’Unité de la Personne.

Car de même que l’âme raisonnable et la chair sont un seul homme, Dieu et l’homme sont un seul Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, il est ressuscité des morts le troisième jour, il est monté au ciel, il est assis à la droite du Père, le Dieu tout puissant, d’où il reviendra pour juger les vivants et les morts. A sa venue, tous les hommes ressusciteront avec leurs corps, et rendront compte de leurs œuvres. Ceux qui ont fait le bien iront à la vie éternelle, et ceux qui ont fait le mal iront au feu éternel.

C’est là la Foi Catholique, si l’homme n’y croit pas fidèlement, il ne peut être sauvé.

Symbole des Apôtres (IIme au VIIme siècle)

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie. Il a souffert sous Ponce-Pilate; il a été crucifié; il est mort; il a été enseveli; il est descendu aux enfers. Le troisième jour, il est ressuscité des morts; il est monté au ciel; il s’est assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant; de là il viendra pour juger les vivants et les morts.

Je crois au Saint-Esprit.

Je crois en la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.

Amen.

D’après Héfélé-Leclercq, Histoire des Conciles II/2.


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)