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7. De Manassé à la destruction du temple

2R 21-25; 2Chr 33-36

Rappel chronologique

Ezéchias (29 ans) (729) 715-687

Michée
Esaïe

Assyriens

Manassé (55 ans)

Amôn (2 ans)

 

Josias (31 ans)    † 609

Sophonie
Nahum
Habaquq
Jérémie
Ezéchiel
Daniel

612 Chute de Ninive

(3 frères)
Yoahaz
(Challoum) (3 mois)

Babyloniens
Nebucadnetsar

Yehoyaqim (Elyaqim) (11 ans)

Yehoyakin (Konia) (3 mois)

Sédécias (Mattania) (11 ans)

Fin du royaume de Juda

586

Le mystère de l’iniquité, Manassé, 2R 21, 2Chr 33. Cf. 2Th 2.7 ! Plus de retenue, et cela durera près de 50 ans, cf. Pr 10.27. En quelques traits, nous voyons le renversement de 18.3-8 en 21.2-7. Le rappel d’Achab en 21.3 est sinistre, mais Manassé n’a rien appris de l’histoire. C’est le mystère du cœur humain tortueux et incurable, Jér 17.9.

Ce qui irrita l’Eternel (21.6) : Sexualité débridée (Baal et Astarté, 3), syncrétisme (mélanger la foi aux religions, 4), astrologie (zodiac, 3,5; 23.5,11), occultisme (Moloc, 6, dans la “Géhenne”, 2Chr 33.6, cf. Lév 19.26,31; 20.6,27), séduction (il entraînait le peuple malgré les avertissements, 9, Cf. 2Chr 33.10), meurtres (16, Esaïe ? Héb 11.37). Il s’est construit une religion où il pensait pouvoir tout contrôler.

Le jugement (21.10-15) : Il y a toujours des prophètes, mais à quel prix ? Un jugement terrible, total et irréversible, 23.26. Juda a épuisé la patience de Dieu. Malgré un Josias, la chute est inévitable. Un jugement général, encore éloigné dans le temps, et un jugement particulier et immédiat, 2Chr 33.11. Et sa repentance ? 33.12-17. Même un Manassé peut s’humilier ! Il commence à remettre de l’ordre, mais vu tout ce que Josias devra faire comme nettoyage, cela n’a peut-être pas fait une grande différence. Et le peuple semble acquis plus profondément à une religion sans obéissance suite à Ahaz et Manassé. 2Rois ne mentionne pas sa repentance, peut-être parce qu’elle n’a plus fait de vraie différence. Le jugement ne peut plus être détourné, il peut seulement être retardé. Son fils, Amon, est un clone de Manassé, cf. 2Chr 33.23 ! Mais Manassé a peut-être fait la différence dans l’enfance de Josias !

Assyrie : Josias devient roi dans l’année de la mort d’Assurbanipal, dernier grand roi assyrien (633-632). En 612, Ninive est détruite (annoncé par Nahum) et Babylone va lutter avec l’Egypte pour l’hégémonie dans le Moyen Orient.

Le réveil sous Josias, 2R 22-23.31, 2Chr 34,35. Temps des prophètes Nahum, Sophonie et Jérémie. Josias est un enfant de 8 ans. 2Chr 34.1-7 résument les premiers 18 ans : A 16 ans (3 = dans sa 8e année de règne), il se met à chercher Dieu, et à 20 ans, il commence une campagne de nettoyage en Juda et en Israël (= 2R 23.4-20 avec beaucoup plus de détail. Notez les vv. 5,7,11-13,20 et l’accomplisse-ment de l’ancienne prophétie en 15-18). A 26 ans, durant cette campagne de nettoyage (2Chr 34.9, toujours des Israélites au nord), on découvre le livre de la Loi, probablement le Deutéronome (28.58-62; 29.19,20; 30.6,10; 31.26,27). [Ne pas glisser ici toute une théorie sur l’origine de Dt, comme si on avait écrit cela au temps de Josias !] Josias comprend de suite les implications de la Parole de Dieu, 34.21. La repentance d’un seul homme va retarder le jugement, 34.25-28, cf. le résumé en 2R 23.25-27. Josias va essayer de créer un mouvement populaire de retour à Dieu, 2Chr 34.30-33 (il va lire, il conclut une alliance, il fait adhérer, il oblige). Une fête de Pâques est célébrée, 35.18, cf. 30.26. (Si environ 10 personnes se partagent un agneau, il y eut environ 350.000 personnes !, cf. 35.7-9) Josias meurt en 609, après 31 ans de règne, peu avant la grande bataille de 605, où Babylone devient la puissance principale. La complainte de Jérémie (35.25) n’est pas connue, cf. Jér 22.10. “Il était un roi attendu depuis longtemps, 1R 13.2. Le meilleur de tous les rois, mais il est un roi venu trop tard.”

Les premiers chapitres de Jérémie durant le règne de Josias. Il montre à quel point le roi était seul dans son réveil spirituel, cf. Jér 2.8,13; 3.6; 4.1-4,14,22; 5.1,23-25,28; 6.13,14. Cela explique la suite et le règne catastrophique des trois fils de Josias. Le livre de Sophonie va dans le même sens.

Les quatre rois fainéants :

Yoachaz, le roi perdu, 2R 23.31-33; 2Chr 36.1-4; Jér 22.10-12. Il n’a rien appris de la foi de son père. Son nom Challoum en Jér 22 veut dire : rétribution. Un surnom ? Yoachaz = l’Eternel maintient.

Yehoyaqim, le roi qui brûla la Bible, 2R 23.34-24.7; 2Chr 36.5-8; Jér 22.13-19; 25-27,36,45. Habaquq prophétise au début de son règne. Nommé par le pharaon, il fut vaincu par Nebucadnetsar. Il se révolte et Dieu lui en fait payer le prix, 2R 24.2-4. Donc tout est perdu ? Cf. Jér 26.3,13. Sur son palmarès : son palais ‘gratuit’, Jér 22.13,17; la mort d’un prophète, Jér 26.20-23; sa destruction du livre de Jérémie, Jér 36.2,3,20-26. Sa mort : 2Chr 36.6 (déportation de Daniel, Dan 1.1,2 = début des 70 ans de la captivité). Mais le roi reste en place et meurt plus tard, cf. Jér 36.30.

Yehoyakin, le roi qui a tout raté, 2R 24.8-16; 2Chr 36.9,10; Jér 13.18-27; 22.24-30. Roi à 18 ans (≠ 2Chr 36.9; il a connu Josias durant les premiers 7 ans de sa vie). Après 3 mois, il est déporté à Babylone et reste en prison pendant 37 ans ! C’est donc la deuxième déportation, détails en 2R 24.10-16, cf. Ez 1.2. Le commentaire de Jérémie sur ce jeune : 13.22-27; 22.24-30. Pas de descendance directe. 1Chr 3.17,19 : Chéaltiel et Zorobabel sont mentionnés en Mt 1.12, mais la lignée de Joseph n’est pas physiquement la lignée du Messie. Il n’y a plus jamais eu un descendant de Yehoyakin sur le trône.

Sédécias, le roi sans convictions, 2R 24.17-25.7; 2Chr 36.11-14; Jér 21,28,29,32-34,37-39,52. Mattania (l’Eternel a donné) et Sédécias (l’Eternel est ma justice) ne correspondent en rien à son caractère. Il avait 10 ans à la mort de Josias. Mais il est aussi décevant que ses deux frères. 2R 24.19,20 : il arrive qu’un pays a des dirigeants qui font déjà partie du jugement et par qui le jugement devient chose certaine. 2Chr 36.12-14 sont un résumé de sa vie : manque de lucidité spirituelle (Jér 37.2), bêtise politique, laissez faire moral. Jérémie brosse le portrait d’un roi sans convictions, sans courage, un pantin de ses ministres. 21.1,2 et sa demande d’une solution facile ! Et la réponse d’une solution difficile, 21.7,12. Des faux prophètes apparaissent, 28.1-4, cf. :9,15-17, et 29.21-23. Jérémie est emprisonné, 32.2,3 (le récit en 37.11-16). Il ne respecte pas sa propre parole, 34.8,9,11 (siège de Jérusalem, problème de famine, affranchir les esclaves veut dire qu’on n’a plus besoin de les nourrir. Quand le siège est levé, on se retrouve sans esclaves et on revient sur sa parole. 34.15-17 donne l’appréciation de Dieu. Le roi consulte Jérémie, 37.17, mais refuse d’agir selon la parole de Dieu. Ses ministres l’emportent sur lui, 38.4-6, et Jérémie doit sa vie à un Africain, Ebed-Mélek, :7-13, cf. 38.17,18. Sédécias le consulte à nouveau, mais sans vouloir agir, 39.19,20,24. Finalement, ce qu’il aurait pu éviter lui arrive, 39.5-7 = 2R 25.1-7.

La fin et le recommencement, 2R 25.8-30; 2Chr 36.15-23; Jér 40-44. La destruction de la ville et du temple suivent la mort du dernier roi, 2R 25.8-21. Troisième déportation. Un gouverneur, Guédalia, est nommé, un homme de bien dont le père (Jér 26.24; 2R 22.14) et le grand-père (2R 22.10) avaient été des hommes fidèles. Jérémie est libéré. Après le meurtre de Guédalia, la bêtise finale, le reste du peuple fuit en Egypte et Jérémie est emmené de force (cf. Jér 40-44).

La leçon est tirée en 2Chr 36.15,16,21.

Ezéchiel explique aussi les raisons de cette destruction catastrophique en Ez 8.10-16. Le résultat : 9.3-6 (9.6, cf. 1P 4.17); 10.18,19; 11.23,24. Mais lui, comme Jérémie, annonce un revirement, 11.17-20.

Les livres des Rois (et de Jérémie dont le chapitre 52 = 2R 25) et des Chroniques terminent sur une note d’espoir. Yehoyakin est libéré après 37 ans de prison, une première lueur d’espoir. Et en 538, plus tôt que prévu, Cyrus proclame la liberté du retour, 2Chr 36.22,23, décrit par Esdras.

Tout n’est pas noir. En terre d’Israël, la lampe s’éteint. Mais à Babylone, elle continue à brûler. A la cour de Babylone, un Juif, Daniel, devient ‘premier ministre’. Il sera l’influence pour le Dieu de la Bible à la cour jusqu’au retour vers la Terre promise.

La promesse messianique du Fils de David n’est pas morte. Dans l’ombre maintenant, la maison de David, la cabane ruinée d’Amos, cf. Act 15.16, continue à produire des descendants. Joseph et Marie sont au bout de cette ligne directe avant la venue du Roi.


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)