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Ephésiens

Mieux comprendre l’Eglise

   
Ruines d’Ephèse

Ephésiens 1
Le projet de Dieu

Qu’est-ce que l’Eglise ? Comment est-elle dans la pensée de Dieu ? Elle est sans doute sensée être quelque chose de hyper dynamique. Cf. les étapes de croissance de l’Eglise que fonde Jésus : 12>70>120>multitude de milliers et plus. Cf. Paul à Ephèse, Act 19.1,2,6, 7,9,10. La multitude ne peut être atteinte que par le petit groupe motivé. Les églises du NT étaient des ensembles de petites églises de maisons. Paul s’adresse à de telles églises dans le but de leur faire mieux comprendre ce qu’elles sont.

1. Le but, 1.4-6
‘Elus’
rappelle le peuple d’Israël, en marche vers la terre promise. Ainsi l’église aussi est un peuple en marche. Pas de sur place. Pas de “l’immobilisme en marche”. Vers où ?

‘Prédestinés’, cf. Rom 8.23. Adoption = établissement d’un enfant comme fils et donc comme co-gestionnaire de tous les biens de la famille. Dieu nous promet l’accès à toute sa fortune. En route vers ce destin.

2. L’application, 1.7-12
Un peuple d’esclaves, libéré par rançon, le sang de Christ, et pardonné. Mais pas abandonné au bord de la Mer Rouge ! Il nous révèle son grand projet : réunir tout sous le Christ. Et nous avons été “ tirés au sort ” pour y participer ! Par nous, la gloire de Dieu peut éclater dans tout l’univers.

3. La sauvegarde, 1.13,14
Important, sinon tout risque d’être perdu. Nous sommes scellés, cf. l’étonnement de Paul en Act 19.2. = Assurance intérieure, confiance tranquille, joie profonde, clarté sur l’essentiel. Parlons-nous la nouvelle langue du royaume de Dieu, animés du désir de suivre Christ coûte que coûte ? Ou y a-t-il le même étonnement en nous regardant ?

4. La provision, 1.15-22
De quoi avons-nous besoin sur la route ? Cela dépend des dangers qui nous guettent : a) oublier à quoi nous sommes appelés > apathique; b) déconsidérer la richesse cachée dans l’église > pauvre; c) ignorer où réside notre force > faible. D’où une église sans envie, sans communion réelle et sans impact. Accorder notre montre sur l’heure de Dieu !

5. La finalité, 1.23
Que dans la communion de l’église le monde puisse toucher à la plénitude de Christ. Il ne peut bien le connaître que là, dans son corps. Quelle pensée redoutable !

Ephésiens 2
Le temple de Dieu

Notre vocation : être ensemble le temple de Dieu. (Notez les autres images de l’église en 2.15-22.) Face à ce projet ambitieux de Dieu, il y a l’opposition de l’ennemi, ‘maître-amputateur’ du corps de Christ. L’image du corps revient en force au ch 4. Ici nous nous concentrons sur l’image du temple.

1. Les pierres pour la construction, 2.1-10
De quoi est faite l’église de Dieu, cf. 1P 2.5 ? De gens bien disposés, BCBG ? Trois choses à ne pas oublier :

Ce que je suis par nature, 2.1-3. Cette description affreuse, c’est moi, c’est nous. Pas de prétentions, pas vouloir être mieux estimé. Quand on nous insulte, on ne dit pas encore la moitié ! Mais un changement à apporter au temps du verbe : nous l’étions. Voilà l’Evangile !

Où je suis maintenant, 2.4-7. Assis en Christ dans les cieux. Oui, mais, ce n’est pas mon expérience ! La mort, :5, est-ce notre expérience ? Celle de nos contemporains ? Non, mais Dieu nous le révèle. Ressentons-nous notre résurrection, :6 ? Pas à tout moment ! De même ici. Dieu nous a transportés ici, cf. Col 1.13. Nous sommes en Christ et il est à la droite du Père. Quel repos lorsque les difficultés envahissent notre vie !

Comment cela a pu se faire, 2.8-10. Par pure grâce. Chrétiens par grâce. Dans l’église par grâce. Tous également graciés. Donc aucune place pour l’orgueil, ou pour nos droits. Je n’ai pas choisi d’être dans l’église. La grâce m’a trouvé. Ma sécurité repose sur cela, et non sur le respect etc. des autres.

2. L’originalité de la construction, 2.11-22
Cf. le temple de Jérusalem et son mur de séparation. Cela créait la distance. Même avec la même foi ! Ce mur intérieur, Jésus le détruit. Toute barrière (raciale etc.) est démolie. Il n’y a que le mur extérieur entre l’église et le monde. L’originalité, c’est l’intégration totale, le refus de la distance. Nous ne pouvons plus nous réfugier derrière des murs qui protègent notre vie privée. Une même famille, réapprendre le mot ‘frère’. Ne pas reconstruire le mur !

Ensemble. Au triple isolement du péché, :1-3, répond la triple intégration en Christ, :5,6. A la triple ségrégation de la communion répond une triple intégration dans l’église, :19,21,22. (Deux séries de trois ‘ensemble’)


Sommes-nous ce genre de temple ? Ce n’est qu’ainsi que Dieu habitera parmi nous. Cf. :6, nous chez lui, réalité de notre vie personnelle; ici, :22, il vient chez nous, réalité communautaire.

Ephésiens 3
 Le mystère de Dieu

Dieu a son secret. Pendant des siècles, on n’en a presque rien su. Il ne semble s’occuper que d’Israël, cf. Rom 9.4,5, un peuple aux grands privilèges, à l’identité forte et à l’espérance éternelle.

Puis, le secret se dévoile. Des mages d’Orient, venus pour adorer l’Enfant, un centenier romain avec une foi plus grande que ce qui se trouvait en Israël, une vision de choc exprimée en Luc 13.28-30. La Pentecôte et son avalanche de langues païennes pour adorer le Dieu d’Israël. Mais le secret perdure. Pierre qui va chez Corneille se fait taper sur les doigts. La conférence de Jérusalem avec la grande question : ‘que faire avec les païens ?’ C’est enfin au plus étroit des Juifs que Dieu dévoile toute l’étendue de son mystère, Eph 3.3. Quel est ce secret ?

1. Le mystère de l’Eglise, 3.6.
Cf. 2.11-22, l’originalité de l’Eglise. Ici encore trois fois le mot ‘ensemble’. Héritiers ensemble, corps ensemble, participants ensemble de la promesse en Christ. Image de la Trinité ? Face aux clivages tenaces de notre monde moderne et sa recherche de l’unité politique, la vraie unité ne peut être que spirituelle. L’Islam et le Bouddhisme la proposent. L’Antichrist la réalisera. Et nous, faisons-nous mieux ? Cela reste à prouver dans chaque génération. Car le mystère ne doit pas rester un mystère !

2. La vocation de l’Eglise, 3.10
Elle doit montrer quelque chose devant un public inattendu. Lequel ?

Qui sont ces principautés ? Cf. 1.21; 6.12; Col 1.16; 2.15; et cf. 1P 1.12. Ici plutôt les anges ? Montrer quoi ? La sagesse de Dieu qui sauve par la folie de la croix un ensemble de petits, de faibles, d’exclus afin de sauver le monde au travers d’eux en faisant d’eux une sainte famille.

Les anges nous regardent pour mieux apprendre à connaître Dieu !

3. La prière pour l’Eglise, 3.14-21
Devant une telle gloire, comment ne pas se sentir faible, vide, isolé ? Paul prie pour trois choses précises en indiquant selon quelle mesure Dieu répondra.

  • Etre fortifiés intérieurement par l’Esprit. (Jn 14.26; 16.13)
  • Etre la demeure de Christ par la foi. Cf. la nuée de la présence en Israël.
  • Etre fondés dans l’amour. Pas les fruits (= 4.17ss), mais la racine.

Quelle capacité recevrons-nous si ces choses existent en/parmi nous ?

Quelle assurance est donnée en vue de l’exaucement de cette prière ?

Ephésiens 4.1-16
 
Le corps de Christ

Comment faut-il s’imaginer l’Eglise à ses origines ? Nombreuse, enthousiaste et dévouée, cf. Act 28.15. Mais pas de grandes églises et rassemblements. Des églises de maison, cf. Col 4.15. Des cellules, comme dans le corps. Un corps un et divers. Unité totale et variété extrême. Homogène (= même code génétique en chaque cellule). Chaque membre relié directement à la tête par le système nerveux. Pas de membres indépendants.

1. Unité,  4.1-6
= spirituelle, et non humaine, psychique. Pas fondée sur l’attraction mutuelle.

= donnée, donc pas à créer, 4.3, mais à conserver par le lien de la paix. La promouvoir, cf. 4.2. Cf. les tensions à l’époque entre les classes etc.

Un seul corps. Aller ailleurs, c’est rencontrer les mêmes problèmes, les mêmes gens.   Un corps sans jambes = un corps ? Qu’est-ce qui est essentiel ? L’unité entre les membres et la tête. Mon lien avec les autres ne dépend que de cela.

2. Diversité,   4.7-13
Pas par nos personnalités, mais par les dons, 4.11. Diversité visible dans le service. Un bras ne fonctionne jamais pour lui-même ! Ce n’est pas : “je dois accomplir mon ministère”, mais : “que puis-je faire pour que le corps aille mieux et qu’il puisse agir dans le monde ?”

Deux genres de service : 4.12a – Envers les saints. Pour les équiper, les préparer pour quelque chose. Ministère réussi si cela arrive. Et 4.12b – De la part des saints. Consiste en service et édification. Service à qui ? Service du corps de Christ au monde afin de le sauver, comme Christ avant. Edification pour que ces gens soient bâtis sur le fondement et intègrent la famille. Cela sous-entend la mise en pratique des dons de chacun selon les directives de la tête. Jusqu’à quand ? Quand pourra-t-on se reposer de se service ? Cf. 4.13.

3. Santé,   4.14-16
(En fait, 4.11-16 est une seule phrase chez Paul.)

4.14, pour que. Comment ne plus être instables, immatures, manipulés ? Par ce service commun. C’est cela qui favorise la croissance en Christ, 4.15. Une vie adulte, sans besoin d’échafaudage, apte à se soutenir, à discerner, à se diriger et à se multiplier, à transmettre et non seulement à recevoir.

4.16 : De qui tirons-nous notre accroissement ? Du pasteur et des anciens ? De la sympathie mutuelle ? De l’amour ? De l’organisation de l’église ? Non : de Christ. Quand sommes-nous en bonne santé ? Quand ce lien avec la tête est sain pour le plus grand nombre.

Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ. (Ephésiens 4.13)

, et jusqu’où devrions-nous arriver dans notre vie chrétienne ? Comment y arriver ? Paul répond à ces questions en cette longue phrase des versets 11 à 16.

Tout d’abord, nous devons aller, quelle doit être la direction fondamentale de notre vie : croître vers Christ, :15. Notre vie doit progresser vers lui dans nos pensées, nos projets, nos paroles, nos actions. Il est le but et il veut déterminer nos objectifs.

Jusqu’où ? Jusqu’à la perfection sans péché ? Le but ne serait jamais atteint ici-bas ! Or, Paul sous-entend au verset 14 que le but peut et doit être atteint. C’est à la maturité que nous devons arriver, à une vie chrétienne adulte, à une vie stable dans la connaissance et active dans le service. C’est une vie équilibrée à l’image de celle du Christ, où les passions, les envies et les habitudes sont au service de l’objectif du Père.

Comment y arriver ? Grâce à la communion des frères. Personne ne peut atteindre cela tout seul, nous avons besoin des autres : ceux du verset 11 de qui nous recevons, et ceux du verset 16 à qui nous donnons. Sans être engagé dans une église locale, nous ne pouvons atteindre le but de Dieu dans la vie. L’ennemi le sait bien, et il redouble d’efforts pour nous éloigner de l’église. Il nous noie dans les activités et nous tente de nous persuader que nous pouvons y arriver autrement.

Avons-nous intégré à notre vie ce , ce jusqu’où et ce comment ?

Ephésiens 5.21-33
 
L’épouse de Christ

L’Eglise est comme une princesse fiancée à son époux, se préparant aux noces pour vivre ailleurs aux services de son prince. Elle vit au milieu de gens qui la méprisent et qui haïssent son prince. Elle va s’appliquer à faire siennes les valeurs qui ont cours dans le royaume du prince, mais qui sont dédaignées ou ignorées dans son monde à elle.

En Eph 5, mélange couple et Eglise. Le couple = image miroir de la relation entre Christ et l’église. Cette image d’épouse doit nous inciter à la pureté, cf. 2Cor 11.2,3 et 1Jn 3.2,3 et cf. le désir de Christ en Eph 5.27. Les valeurs de la soumission et de l’amour sacrificiel étaient neuves à son époque.

Quelles sont les valeurs que Christ a vécues devant nous ?

1. La beauté, cf. Es 53.2
A l’intérieur, pas en apparence. Qui se sent attiré par lui ? Et qui se sent repoussé ? Pourquoi ? Avec quels résultats ?

2. La faiblesse, cf. Es 53.2
Rien d’un héros. Pas de grandeur, d’orgueil, de réclamations. Un petit, et pourtant, quelle force ! Qui ont tiré profit de cette faiblesse avec quel résultat ?

3. La solitude, cf. Es 53.3
L’union fait la force. Mais Christ était seul. La solitude qui permet d’entendre la voix de Dieu et des autres. C’est un besoin. Une blessure ou un don ? Discerner entre : être seul, se sentir esseulé et la solitude d’une vie cachée en Dieu.

4. La simplicité, cf. Es 53.7b
Celle d’un agneau, sans sophistication. Le suivre n’est pas compliqué.

5. La stabilité, cf. Es 53.4
On pouvait s’appuyer sur lui. Un roc dans la tempête. Quelle tranquillité au milieu de l’agitation ! Parce qu’il se savait aimé du Père. Assez stable pour porter nos péchés.

6. L’amour, cf. Es 53.5-7a
Il n’avait pas d’opinions personnelles à défendre. Il a supporté tout et s’est donné en sacrifice. Pas avant tout de la gentillesse. Cf. Eph 5.25,26.


Nous fatiguer à vouloir vivre selon les vieilles valeurs du monde ? Soyons une épouse non pas défigurée, mais transfigurée !

Ephésiens 6.10-20
 L’armée du Seigneur

L’église = projet, temple, et mystère de Dieu, corps et épouse de Christ, armée du Seigneur. Pas un hôpital avec surtout des malades et quelques soignants, mais, ensemble, une armée (cf. verbes au pluriel).

1. La guerre, :11,12
Nous devons lutter. Ce n’est pas un choix, une option, car nous sommes en territoire occupé, assaillis par le prince du monde, cf. 2.2; Jn 14.30 et 1P 5.8.

Ne pas se tromper de cible. Pas les hommes, même s’il y a des loups à l’extérieur ou à l’intérieur, cf. Act 20.29,30. L’église = la cible préférée de l’ennemi. Il aime qu’elle se batte comme Don Quichotte, contre des ennemis imaginaires.

Il y a des victoires et des défaites. Aussi des pertes, des églises qui meurent.

2. Aux armes, citoyens ! :10,13
Comment nous fortifier dans le Seigneur ? En prenant toutes ses armes.

De Dieu. Pas les nôtres, ni celles du malin. Cf. Es 59.16-20.
Toutes
. Répété car important. Ne pas faire de tri !
Buts
 : Résister dans le mauvais jour, cf. 5.16. Nous ne le connaissons pas d’avance ! Ensuite, tenir ferme. Jusqu’au bout. Souvent découragé, mais ne pas arrêter de regarder à Jésus. Sa force souveraine pour nous. Sans armes, la défaite est certaine. Donc les prendre.

3. Les armes défensives, :14-17a
Ceinture = vérité. Intégrité en tout contre le père du mensonge, Jn 8.44. Sans cela, pas de liberté, pas d’église : il n’y aura que des blocages.
Cuirasse
= justice
. Protège le cœur. Reçue (contre l’accusateur, Ap 12.10) et vécue. Ne pas jouer avec le péché. Le fauve n’est pas dompté !
Chaussures
= paix
. Etre prêt à cause de et avec l’Evangile. Ne pas être surpris pieds nus. La paix dans le cœur et dans notre bouche, cf. Es 52.7.

Bouclier
= foi
. Ensemble, ces boucliers forment un mur de défense contre les flèches enflammées du malin. Je protège mon frère. Foi : contenu et confiance. Contre la méfiance que sème l’ennemi.
Casque
= salut
. Le cerveau. L’espérance dans la victoire ultime. Contre la propagande de l’ennemi.

4. L’arme offensive, :17b
L’épée = la Parole de Dieu. Cf. Mt 4.1-11 et Ps 119.11. Connaître et savoir l’utiliser. Combien d’épées dans une armée ? La manier personnellement.

5. La communication par la prière, :18-20.
Cf. l’insistance de l’apôtre : tout temps, toutes sortes, entière persévérance et tous les saints. Sans cela, une armée est aveugle. Avec cela, la victoire est assurée.


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)