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Mon ancre et ma voile

Trouver son ancrage et sa motivation dans la Passion de Christ

Marc 15.22-39

1. La grâce de Dieu

Six heures un certain vendredi ont changé le cours de l’Histoire.

Voici ce qu’écrit Max Lucado à ce sujet :

“Six heures. De 9h00 à 15h00.
Six heures. Un certain vendredi.

 Pourquoi guérir les malades si ce n’est que pour postposer le moment de la mort ? Pourquoi donner de la force si ce n’est que pour la revoir diminuer ? Pourquoi être né si ce n’est que pour commencer à mourir ? Qui pointera un doigt crochu vers la victime prochaine de la mort ? Qui est celui qui sépare l’âme du corps avec tant d’hasard régulier ?

Six heures, un certain vendredi.

Dieu est cloué sur une croix. Le Créateur de l’univers est exécuté.

La salive et le sang maculent ses joues. Ses lèvres sont gercées et gonflées. Des épines lacèrent son crâne. Ses poumons hurlent de douleur. Ses jambes se nouent à cause des crampes. Ses nerfs tendus sont près de claquer pendant que la douleur vibre sa mélodie morbide. Pourtant, la mort n’est pas encore prête. Et il n’y a personne pour le sauver, car il se sacrifie lui-même.

Ce ne sont pas six heures habituelles … et ce n’est pas un vendredi ordinaire.

Pire que le brisement de son corps est le déchiquetage de son cœur.

Ses propres compatriotes ont crié pour qu’il meure.
Son propre disciple a planté le baiser de la trahison.

Ses propres amis se sont mis à l’abri.

Et maintenant c’est son propre Père qui commence à se détourner de lui, à l’abandonner à son sort.

Un témoin ne pourrait éviter de poser une question : Jésus, tu ne penses donc pas à toi-même ? Qu’est-ce qui te garde ici ? Qu’est-ce qui te maintient sur cette croix ? Les clous ne peuvent retenir des dieux sur des arbres. Pourquoi tu restes là ?

Voilà que le soleil disparaît. L’air est frais. Le ciel est noir. Pas de tonnerre. Pas d’éclairs. Pas de nuages. Ça a l’air sinistre. C’est quoi, ces ténèbres infernales ? Pourquoi cet éclipse mystérieux ? Qu’est-il arrivé à la lumière ?

Un cri au loin.
Un soldat, inconscient que son geste spontané fait partie du plan divin, plonge sa lance dans le côté de l’homme. Le sang de l’Agneau de Dieu coule et purifie.

L’ange noir rôde autour de l’homme sur la croix centrale. Pour cette mort, pas de travail délégué à un démon quelconque : Satan s’est réservé cette tâche spécialement. Avec un plaisir malin il passe sa main de mort sur les yeux de la vie.

Mais à l’instant même où s’échappe le dernier souffle, la guerre commence.
Dans ses profondeurs, la terre tremble. Une vibration se propage comme une charge de cavalerie. C’est comme si les portes d’une prison se sont ouvertes et que les captifs se ruent vers la liberté.

Six heures. Un certain vendredi.”

(Max Lucado, Six Hours One Friday, Thomas Nelson, 2004, pp 6-10)

Tôt ou tard, toutes nos vies seront affectées par ces six heures au centre de l’Histoire, amis ou ennemis du Christ. Pour nous, disciples de Jésus, nous pouvons puiser ici la force pour vivre. Une ancre et une voile. Un repos profond et une dynamique nouvelle.

Voici les quatre choses que nous pouvons puiser à la croix de Christ afin de rester à flot dans ce monde méchant. Quatre choses qui nous donnent courage, persévérance, ténacité et paix dans le coeur : La grâce de Dieu. La Parole de Dieu. L’Evangile de Dieu. L’espérance en Dieu.

Regardons d’abord ce que le récit de la Passion nous apprend sur la grâce de Dieu.

1. La grâce d’un nouvel ancrage       Luc 19.1-10

Où commence la descente vers la croix ? Dès Luc 9.51 (littéralement : Jésus durcit son visage pour se rendre à Jérusalem) ! Mais le dernier tournant de ce voyage se trouve à Jéricho (Luc 19).

Voici un homme sans ancre ni voile, à la dérive, sans moralité, sans fondement. Englué dans les sables mouvantes de l’argent. Un homme qui n’a pas reçu de grâce et qui ne fait grâce à personne. Un perdu, et un perdant, car ainsi va la vie, surtout quand on choisit un maître aussi cruel.

Mais Zachée est aussi un fils d’Adam, et un fils d’Abraham, même s’il est condamné par tous et, sans doute, par lui-même. Une vie finie, futile. Cela, veut-il dire que même avec la meilleure famille on peut tout gâcher ? Ou cela veut-il dire que, malgré tout, il reste un mince filet d’espoir ? L’espoir de tendre les mains de son âme vers ce Jésus qui passe.

“Matthew Huffman était le fils de six ans de missionnaires à Salvador au Brésil. Un matin, il a commencé à se plaindre d’avoir de la fièvre. Puis sa température est montée, il a commencé à perdre la vue. Son père et sa mère l’ont mis dans la voilure et se sont précipités à l’hôpital.

En route, alors qu’il était étendu sur les genoux de sa mère, il fit quelque chose que ses parents n’oublieront jamais. Il tendit sa main vers le ciel. Sa mère la prit et il la retira brusquement. Il l’étendu à nouveau. Sa mère la prit encore, et une fois encore il la retira et la tendit vers le ciel. Perturbée, la mère demanda à son fils : "Qu’est-ce que tu cherches à atteindre, Matthew?"

"Je cherche à atteindre la main de Jésus", répondit-il. Et sur ces paroles, il ferma les yeux et tomba dans un coma dont il ne se réveilla jamais. Il mourut deux jours plus tard, victime d’une méningite infectieuse.

Malgré toutes les choses qu’il n’avait pas apprises au cours de sa courte vie, il avait appris la plus importante : qui chercher à atteindre au moment de mourir.”

(Max Lucado, Le silence des anges, Vida 1998, pp 18,19)

Sur le chemin de la croix, à la première occasion--et la dernière--de sa vie, les mains de Zachée trouvent la grâce d’un nouvel ancrage.

2. La grâce sur le chemin de la croix

Jésus, a-t-il été soutenu par la grâce en allant à la croix ? Pas au sens de la grâce de Dieu qui coule pour nous de la croix. Il est la source de cette grâce. Sa mort sans grâce nous assure l’accès au trône de la grâce.

De la croix la grâce coule comme un fleuve, constamment.
Oh ! venez, venez en foule; un plein pardon vous attend.

Oui, pour tous la grâce abonde, à tous le ciel est ouvert.
Pour tous les pécheurs du monde le Rédempteur a souffert.

Crois à sa miséricorde qui dure éternellement.
Pour toi, la grâce déborde, à cette heure, en ce moment.
(ATG 226)

Mais Jésus, a-t-il au moins rencontré la grâce d’un acte gratuit de bonté ? A trois reprises, peut-être. La femme de Pilate, Mt 27.19. Simon de Cyrène qui porte sa croix et le soldat qui entend son cri (J’ai soif !). Les trois étaient des étrangers. Leurs trois gestes étaient, humainement parlant, “dérisoires”.

3. La grâce qui rend redevable         Luc 19.11-28

Peut-on recevoir la grâce et reprendre sa course comme avant ? Non. La grâce rend redevable. C’était spontanément vrai pour Zachée, cf. 19.8, mais c’est encore vrai pour tout Chrétien. Jésus raconte une parabole. Il doit recevoir la royauté avant de revenir. Entretemps, il laisse sa fortune aux siens. Ici une ‘mine’ = ±7.000 euros. En Mt 25, un talent = ±420.000 euros. Ces deux paraboles nous rappellent la grâce ordinaire et la grâce extraordinaire. Ce que tous ont reçu et ce que je reçois en particulier, 19.17, une ‘petite affaire’, c’est le pardon, la Parole de Dieu, la promesse de la présence et de la direction du Seigneur. Nous en sommes redevables. Cette grâce devient la motivation d’une vie nouvelle. Elle est comme une voile qui nous pousse en avant sur la mer de la vie.

Ne pas donc secontenter d’une ancre (‘Je suis sauvé, et cela me suffit’). Paul réunit cette double compréhension, l’ancre et la voile, en 1Cor 15.10 : Ce que je suis à présent, c’est à la grâce de Dieu que je le dois, et cette grâce qu’il m’a témoignée n’a pas été inefficace. Loin de là, j’ai peiné à la tâche plus que tous les autres apôtres non pas moi, certes, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

Le texte “Mon ancre et ma voile” est inspiré par la chant suivant (JEM 794) :

Dieu tu es ma force, ma consolation, une lampe devant mes pas.
Ta voix a triomphé de l’ouragan, remporté le combat.

Tu m’offres chaque jour ton infaillible amour;
Toi, qui as fixé le cours des étoiles, sois mon ancre, sois ma voile !

Tu étends mes ailes pour toucher les cieux, protégé par ta main.
Ta grâce m’appelle à lever les yeux et suivre ton chemin.

Ta miséricorde coule de la croix, ton sang m’a racheté.
Tout ce que je suis me vient de toi. Sans fin je te louerai.

Repos et service, ancre et voile

Matthieu 27.32-54

2. La Parole de Dieu

Quatre choses pour rester debout, pour ne pas sombrer. Une ancre pour ne pas aller à la dérive, Héb 6.19, et une voile pour ne pas stagner, Héb 6.11,12. La première chose est la grâce de Dieu. La deuxième est la Parole de Dieu.

1. Ancré en Dieu         Jn 12.1-11

La Parole de Dieu est si différente de la nôtre :

Oui, il t’a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t’a nourri avec cette manne que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n’avaient pas connue. De cette manière, il voulait t’apprendre que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole prononcée par l’Eternel. (Dt 8.3)

Or, la pluie et la neige qui descendent du ciel n’y retournent jamais sans avoir arrosé et fécondé la terre, sans avoir fait germer les graines qui s’y trouvent, sans fournir au semeur le grain qu’il doit semer, et sans donner du pain à tous ceux qui le mangent. Il en sera de même de la parole que j’ai prononcée : elle ne reviendra jamais vers moi à vide, sans avoir accompli ce que je désirais et sans avoir atteint le but que je lui ai fixé. (Es 55.10,11)

Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du cœur. (Héb 4.12)

Car vous êtes nés à une vie nouvelle, non d’un homme mortel, mais d’une semence immortelle : la Parole vivante et éternelle de Dieu. En effet, il est écrit : Tout homme est comme l’herbe des prés, toute gloire humaine comme la fleur des champs. L’herbe sèche et sa fleur tombe. (1P 1.23,24)

Toute sa Parole est ainsi, celle qui nous touche facilement comme cette autre qui gêne tout aussi facilement …

Jésus entre dans les derniers jours d’une tâche gigantesque. C’est le Sabbat avant les derniers jours de son ministère. A-t-il finie ? Mais a-t-on jamais fini avant les examens ? Voici la Parole de Dieu sur le Sabbat : Dt 5.12-15 et l’habitude de Jésus, Luc 4.16. Voilà le Sabbat, et encore tant à faire … Une journée perdue ? Un trou dans un programme surchargé ? Ou le repos essentiel avant l’épreuve ? La Parole de Dieu est-elle une règle qui nous fait souffrir et qui nous contrarie ou une nourriture qui nous renouvelle, l’ancre indispensable avant la tempête ? Ce Sabbat, Jésus trouve un homme qui accueille, une femme qui adore et un disciple qui méprise. Deux preneurs de risque, un qui ne risque plus rien, qui a largué les amarres et qui perd son ancrage. Avant la fin de la semaine, il aura grossi les statistiques du suicide ...

2. La Parole de Dieu à la croix

La Parole de Dieu cadre la croix :

Jésus pria : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. [1] (Luc 23.34)

Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas. Les soldats se dirent entre eux : Au lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura. C’est ainsi que s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma tunique au sort. [2] C’est exactement ce que firent les soldats. (Jn 19.20-24)

Puis ils s’assirent pour monter la garde. Les deux brigands furent crucifiés en même temps que lui, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. (Mt 27.36,38) C’est ainsi que s’accomplit ce que disait l’Ecriture : Il a été mis au nombre des criminels. [3] (Mc 15.28)

La foule se tenait tout autour et regardait. [4] (Luc 23.35)

Ceux qui passaient par là lui lançaient des insultes en secouant la tête, et criaient : Hé, toi qui démolis le Temple et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui, avec les spécialistes de la Loi et les responsables du peuple, en disant : Dire qu’il a sauvé les autres, et qu’il est incapable de se sauver lui-même ! [5] C’est ça le roi d’Israël, [le Messie, l’Elu de Dieu ? (Luc 23.35)] Qu’il descende donc de la croix, alors nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Eh bien, si Dieu trouve son plaisir en lui, qu’il le délivre ! [6] … (Mt 27.39-43)

Vers trois heures, Jésus cria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? [7] … (Mt 27.46,47)

Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit accomplie [8] : J’ai soif.  Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus. (Jn 19.28,29)

Quand il eut goûté le vinaigre, [9] Jésus dit : Tout est accompli. Il pencha la tête et (Jn 19.30) poussa un grand cri : Père, je remets mon esprit entre tes mains. [10] Après avoir dit ces mots il mourut. (Luc 23.46)

L’un des soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. [11] Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses propres yeux et son témoignage est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la vérité pour que, vous aussi, vous croyiez. En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé. [12] De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé. [13] (Jn 19.31-37)



[1] Es 53.12 - …parce qu’il a porté le péché de beaucoup et qu’il a intercédé pour les coupables.

[2] Ps 22.19 - Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique.

[3] Es 53.12 - C’est pourquoi je lui donnerai beaucoup d’hommes en partage; il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, et qu’il a été compté parmi les coupables…

[4] Cf. Ps 22.18 - Je compte tous mes os. Eux, ils observent, ils arrêtent leurs regards sur moi;

[5] Cf. Es 53.8 - Il a été emporté par la violence et le jugement; dans sa génération qui s’est soucié de ce qu’il était retranché de la terre des vivants, à cause des crimes de mon peuple, de la plaie qui les avait atteints ?

[6] Ps 22.9 - Remets ton sort à l’Eternel ! L’Eternel le libérera, il le délivrera, puisqu’il l’aime !

[7] Ps 22.2 - Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut.

[8] Ps 22.14,15 - Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se disloquent; mon cœur est comme de la cire, il se fond au milieu de mes entrailles. Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais; tu me réduis à la poussière de la mort.

[9] Ps 69.22 - Ils mettent du poison dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre.

[10] Ps 31.6 - Je remets mon esprit entre tes mains; tu m’as libéré, Eternel, Dieu de vérité !

[11] Cf. Ps 22.15 – Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se disloquent; mon cœur est comme de la cire, il se fond au milieu de mes entrailles.

[12] Ex 12.46 – On la mangera dans la maison même; vous n’emporterez pas de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os.
   Ps 34.21 - Il garde tous ses os, aucun d’eux n’est brisé.

[13] Za 12.10 - Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercé. Ils porteront son deuil comme on porte le deuil d’un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui, aussi amèrement que sur un premier-né.

Elle est d’abord une ancre solide : Dieu n’a pas perdu le contrôle. Il veille à sa Parole et pas un mot tombera à terre. Tout est donc facile ? Non ! L’ennemi se sert de la Bible comme une arme (Le Ps 22 servira à assassiner le Fils de Dieu). La nuit tombe. L’ancre est coupée. Jésus subit une nuit sans Parole, un silence au poids pesant du péché. Le nôtre ...

Mais la Parole redevient une voile. La croix ne sera pas une défaite, mais une victoire. Pour que l’Ecriture soit accomplie ! Le souffle de Dieu gonfle les voiles. La victime meurt en vainqueur : TOUT est accompli. Tout ce qui a été dit, promis, annoncé, prophétisé. La fin de la nuit sonne le glas des ténèbres. L’œuvre de Dieu faite selon la Parole de Dieu jouira toujours des ressources de Dieu.

3. Il y a écouter et écouter     Mt 21.1-22

La Parole devient voile par l’écoute obéissante. Le problème des Juifs est une écoute stérile. Ils écoutent Sabbat après Sabbat, mais leur oreille est devenue dure. La Parole vivante a été transformée en religion morte, la Parole de vie en mots de mort. Le figuier est stérile. Des prédicateurs sans scrupules volent le peuple de Dieu. Un peuple sans scrupule vole Dieu.

 Mais tous ne sont pas stalactisés. Pour certains, la Parole devient le mot de passe de Dieu dans le cœur humain, et l’homme devient donateur d’âne. “Le Seigneur en a besoin” libère les ressources de Dieu : ânes, dons, argent, temps, vies. La voile de la vie se gonfle et Jésus est porté plus loin par notre obéissance. Malgré la stérilité de beaucoup, la Parole de Dieu fait germer la vie de Dieu.

C’était une femme toute menue. Petite. Asiatique. Les épaules voûtées par des années de travail. Une femme aux revenus modestes. Elle travaillait comme femme de chambre dans l’un des nombreux hôtels qui sillonnent la plage. Quand elle apprit que nous parlions de Christ, elle insista pour nous faire entrer dans sa maison et nous montrer comme elle essayait d’influencer ses collègues de travail. Nous sommes allés dans une pièce à l’arrière de la maison. Il y avait une grande table couverte de matériel de découpage : colle, peinture, cadres en bois.

Mais la plus grande partie de la surface étaitoccupée par des morceaux de bois taillés pour ressembler, chacun, à un livre ouvert en bois. Elle expliqua qu’elle ne savait pas lire et que par conséquent il lui serait difficile d’enseigner.

Elle expliqua qu’elle avait peu de moyens,il lui serait donc impossible de donner de l’argent. Mais quelque part elle avait appris cet art et l’utilisait maintenant pour présenter sa foi à ses amis. Son plan était simple. Elle prenait le livre en bois et sur un côté collait une photo Polaroïd de son ami(e). Sur l’autre, elle mettait un verset de la Bible.

Son raisonnement ? Les gens adorent voir une photo d’eux. La plupart des ses amis étaient des gens simples ayant peu de décorations sur leurs murs. C’était là un moyen de suspendre un verset de la Bible sur leur mur où ils pourraient le voir tous les jours. En sortirait-il quelque chose ?On ne sait jamais.

Mais Dieu le sait. Dieu utilise des semences minuscules pourdonner des moissons abondantes. C’est sur le dos d’un âne qu’il monte—pas sur des purs sangs ou des chars—de simples ânes. (Max Lucado, Le silence des anges, p 52,53)

L’obéissance à la Parole de Dieu  libère les ressources de Dieu

Oh ! que ton joug est facile ! Oh ! combien j’aime ta loi !
Dieu saint, Dieu de l’Evangile, elle est toujours devant moi.
De mes pas, c’est la lumière, c’est le repos de mon cœur;
mais pour la voir tout entière, ouvre mes yeux, bon Sauveur !
2
Non, ta loi n’est point pénible pour quiconque est né de toi;
toute victoire est possible à qui combat avec foi.
Seigneur, dans ta forteresse, aucun mal ne m’atteindra;
si je tremble en ma faiblesse, ta droite me soutiendra.
3
Dieu qui guides, qui consoles, j’ai connu que le bonheur
c’est de garder tes paroles et je les serre en mon cœur.
Fais-moi marcher dans ta voie et me plaire en tes statuts !

Si je cherche en toi ma joie, je ne serai pas confus.

Luc 23.33-49

3. L’Evangile de Dieu

Golgotha, un lieu de désolation, une colline maudite, un lieu d'exécution macabre. Trois êtres humains déchiquetés, maudits. Un lieu de bonnes nouvelles pour ancrer nos vies et gonfler nos voiles ? Cette chose hideuse, la croix : l’Evangile ?

1. La bonne mauvaise nouvelle           Mc 12.1-11

Jésus, comment peut-il ôter le péché (Jn 1.29) ? C’est en lui qu'Es 59.2 trouve enfin sa solution. Mais la bonne nouvelle est mauvaise pour celui qui paie le prix. L'Evangile est une bonne mauvaise nouvelle. Mc 12.6 montre le prix vertigineux qui doit être payé. Cela ressemble à Jn 3.16 : Un amour infini, un don infini, et une souffrance infinie. La souffrance de Dieu qui rend la joie de Jn 3.16 possible. Une ancre solide. Un repos sans quoi nous serions perdus. Mais que cela a coûté cher …

2. L’Evangile d’un nouveau départ     Mt 26.26-29

Une nouvelle alliance. C’est peut-être la meilleure nouvelle qui soit avant lacroix : Jésus qui annonce l’accomplissement tant attendu des promesses. L’infidélité profonde du peuple avait violé et rompu l’alliance. Mais un peuple sans alliance est un peuple sans protection. Cf. la prière de Jérémie : Pour l’honneur de ton nom, ne nous méprise pas, ne laisse pas déshonorer le trône de ta gloire; et n’oublie pas l’alliance que tu as conclue avec nous, ne la révoque pas ! (Jér 14.21) Pourtant, le peuple n’en avait eu cure. Jérémie et Ezéchiel le rappellent : 22.8,9; 31.31-33; 32.40 et Ez 44.7. Depuis, le peuple était revenu. Jérusalem avait été rebâtie. Mais Dieu n’habitaitplus au milieu du peuple. Le temple était vide.

Le Messie changerait cela. Et voici le temps venu. Un nouveau départ était offert. La tristesse sera changée en allégresse. L’Evangile de la nouvelle alliance peut gonfler les voiles de notre vie. Dieu écrit un nouveau chapitre et nous sommes dedans ! Le voile est déchiré : l’accès auprès de Dieu est ouvert. La tempête peut souffler. Quand le Fils est dans la barque, elle ne peut sombrer. Comme le chantait cette Haïtienne, sauvée in extremis d’une mort lente dans les décombres de Port-au-Prince :

Si la mer se déchaine, si le vent souffle fort,
si ta barque t’entraîne, n’aie pas peur de la mort.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Allons de l’autre bord.”

Si ton cœur est en peine, si ton corps est souffrant,
crois en Jésus, il t’aime, il est le Tout-Puissant.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Je te délivrerai.”

Si un jour sur ta route, tu croises le méchant,
ne sois pas dans le doute, Dieu prend soin de son enfant.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Je te protégerai.”

3. L’Evangile à la croix

Sur la croix, l’Evangile est écrit. Le rouleau compresseur de notre péché écrase le Fils bien-aimé de Dieu. Abandonné du Père, il paie le prix fort de notre réconciliation. En ces instants ultimes de sa vie, Jésus a-t-il pu sentir ces deux effets de l’Evangile, ancre et voile ? Lisez le récit de ce moment sacré en Luc 23.39-43.

Le cadeau de la onzième heure

Nicodème était venu au milieu de la nuit. Le centenier au point du jour. Le lépreux et la femme adultère étaient au milieu de la foule. Zachée était perché sur un arbre. Matthieu lui a fait une fête.

Des gens éduqués. Des puissants. Des rejetés. Des malades. Des gens seuls. Des riches. Qui aurait jamais pu réunir une telle équipe ? Qu’avaient-ils en commun sinon leurs coffres vides de tout espoir, dévalisés par des charlatans et des profiteurs ? Bien qu’ils n’aient rien à offrir en retour, ils ont tout demandé : une nouvelle naissance, un deuxième départ, une autre chance, une conscience pure. Et sans aucune exception, leur demandes avaient été honorées.

Voici un autre mendiant, un tout dernier, qui vient avec sa requête. L’un comme l’autre, ils sont à quelques minutes de la mort, mais il vient là devant le Roi. Il vient mendier quelques miettes. Et, comme les autres, il recevra un pain entier.

La colline du crâne—battue par les vents et pierreuse. Le brigand—émacié et pâle.
Les charnières grincent tandis que la porte de la mort se referme sur la vie.

Sa situation est piteuse. Il se trouve sur la dernière marche de l’escalier en spirale de l’échec. Un crime avait suivi l’autre. Un rejet avait entraîné le suivant. Il avait dégringolé de plus en plus bas. Le voilà maintenant tout en bas—une barre transversale et trois clous.

Il ne peut pas cacher qui il est. L’unique vêtement qui lui reste est le manteau de sa disgrâce. Aucun langage sophistiqué. Pas de CV impressionnant. Pas de récompenses de l’école de dimanche.
Seulement l’histoire nue de son échec.
Ainsi, il voit Jésus.

Plus tôt, il s’était moqué de l’homme. Lorsque la foule avait chanté en chœur sa critique de Jésus, il y avait joint sa voix. Mais maintenant, il ne se moque plus de Jésus. Il l’étudie. Il commence à se demander qui peut être cet homme.

Que c’est bizarre. Il ne résiste pas contre les clous. Il semble presque les inviter.

Il entend les plaisanteries et les insultes et il voit le calme de l’homme. Il voit le sang qui coule sur les joues de Jésus, la couronne d’épines qui pénètre dans son crâne, et il entend la voix rauque, presqu’un chuchotement : “Père, pardonne-leur.”

Pourquoi veulent-ils le tuer ?

La curiosité du brigand lutte contre la douleur vive de son corps. Pour un court instant, il oublie les clous qui râpent les os vifs de ses poignets et les crampes dans ses mollets.

Il commence à sentir un étrange chaleur dans son cœur : il perd son indifférence. Il commence à s’intéresser à ce martyr si étrangement paisible.

Il a les yeux remplis de larmes, mais pas de colère.

Il regarde les soldats qui jouent aux dés sur le sol pour un manteau usé. Il voit le signe au-dessus de la tête de Jésus. On y a écrit avec sarcasme : Le roi des Juifs.

Ils se moquent de lui comme s’il était un roi. S’il était fou, ils l’auraient ignoré. S’il n’avait pas de gens qui le suivaient, ils l’auraient oublié. S’il n’était pas quelqu’un à craindre, ils ne le feraient pas crucifier. On tue seulement un roi qui possède un royaume.
Etait-il possible que …

Ses lèvres desséchées s’ouvrent pour parler.

Mais à ce moment même, ses pensées sont explosées par les accusations du brigand sur l’autre croix. Lui aussi avait étudié Jésus, mais à travers la lentille floue de son cynisme.

“Ainsi, tu es le Messie, n’est-ce pas ? Prouve-le en te sauvant toi-même—et nous avec, tant que tu t’y mets !”

Qui peut expliquer ce dilemme ? Deux personnes entendent les mêmes paroles, voient le même Sauveur, et l’un voit l’espoir là où l’autre ne voit que lui-même.

Le premier brigand n’en pouvait plus. Peut-être que le truand avait lâché sa flèche en s’attendant que l’autre le suivrait et tirerait quelques flèches à lui. Mais il ne le fit pas. Il n’y eut pas de deuxième couplet. A la place, le criminel acerbe entendait des paroles à la défense de Jésus.

“Tu ne crains pas Dieu ?”

Si peu avant, les mêmes lèvres avaient maudit Jésus. Et maintenant, il le défendait. Tous les visages sur la colline se tournaient vers celui qui parlait en faveur du Christ. Les anges pleuraient et les démons étaient bouche-bée.

Qui eut pu imaginer que ce voleur penserait à quelqu’un d’autre que lui-même ? Lui qui avait toujours été le dur-à-cuire, le morveux qui détroussait les gens ? Quand était-ce la dernière fois  qu’il avait aidé quelqu’un d’autre ? Mais là, pendant que les dernières graines de sable s’écoulent dans le sablier du temps, il fait la chose la plus noble qu’un homme puisse faire. Il parle pour Dieu.

Où sont ceux qui auraient dû défendre Jésus ?

Un Pierre, autrement plus spirituel, l’a abandonné.
Un Pilate, autrement mieux éduqué, s’est lavé ses mains de lui.
Une foule de compatriotes, autrement plus loyaux, ont crié pour qu’il meure.
Un groupe de disciples, autrement plus fidèles, s’étaient dispersés.

Alors qu’il semble que tout le monde s’est détourné de lui, un brigand se place entre Jésus et ses accusateurs et parle pour lui.

“Tu ne crains donc pas Dieu même quand tu te meurs ? Nous méritons de mourir à cause de nos crimes, mais cet homme n’a rien fait de mal.”

Les soldats regardent. Les prêtres se taisent. Marie essuie ses larmes et lève les yeux. Personne n’avait ne fut-ce que remarqué cet homme, mais maintenant tous le dévisagent.

Peut-être que même Jésus le regarde. Peut-être qu’il se tourne pour voir celui qui avait parlé quand tous les autres s’étaient tu. Peut-être qu’il lutte pour fixer l’œil sur celui qui lui offrait ce dernier geste d’amour avant de mourir. Je me le demande : a-t-il souri pendant que cette brebis rentrait in extremis dans l’enclos ?

Car c’est exactement ce qui se passe. Titubant, le brigand entre dans la sécurité de l’enclos à l’instant même où la porte se ferme. Dans ses dernières paroles, il mentionne les deux faits que tout homme doit reconnaître s’il veut venir à Jésus. Regarde cette phrase. Tu les vois ?

“Nous recevons ce que nous avons mérité. Cet homme n’a rien fait de mal.”

Nous sommes coupables et il est innocent.
Nous sommes sales et il est pur.
Nous sommes dans l’erreur et il est la vérité.

Il ne se trouve pas sur cette croix à cause de ses péchés. Il s’y trouve à cause des nôtres.

Une fois que le brigand comprend cela, sa requête n’est que des plus naturelles. En regardant dans les yeux de son ultime espoir, il demande ce que tout Chrétien demande : “Souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume.”

Pas d’homélies ecclésiastiques. Pas d’excuses. Seulement une supplication désespérée pour recevoir de l’aide.

Alors Jésus fait le plus grand miracle de la croix. Plus grand que le tremblement de terre. Plus grand que les ténèbres. Plus grand que le déchirement du voile dans le temple. Plus grand que l’apparition des saints ressuscités dans les rues.

Il fait le miracle du pardon. Un criminel trempé de péché est reçu par un Sauveur maculé de sang.

“Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. Je te l’assure formellement.”

Wow ! Quelques secondes auparavant, le brigand était un mendiant à la porte du château du Roi, tordant nerveusement son chapeau dans ses mains, se demandant si le Roi lui laisserait quelques miettes. Et voilà que, tout-à-coup, les armoires du palais s’ouvrent devant lui.

C’est ainsi que se conjugue la grâce.

Max Lucado, Six hours one Friday

L’Evangile a coûté bien trop cher pour le négliger

Jean 19.17-30

4. L’espérance au-delà de la croix

C’est Pâques. Mais sans la croix, personne ne peut comprendre. Sans cela, Pâques se limitera aux oeufs, aux cloches at aux lapins.

Quatre choses dans l’événement central de l’univers : la grâce, la Parole de Dieu, l’Evangile et l’espérance. Chacune est comme une ancre et comme une voile.

La parabole de nos aéroports modernes : pour partir, il faut se rendre au terminal. Cela sonne lugubre. Comme une maladie terminale. Mais la croix est le terminal de Dieu, la fin qui est le début, le cap de Bonne Espérance de la foi.

1. Levez la tête !          Luc 21.25-28

La tempête est annoncée, force 10 sur notre vie : l’ancre tiendra-t-elle ? Peu avant de mourir, Jésus annonce la tempête de la fin, et son retour certain au-delà. Il va mourir et il parle d’espérance ! Il approche du terminal et il parle de revenir ! La croix est déjà prête. Le tombeau encore vide l’attend. Le complot est ourdi et la trahison est déjà décidée. Mais à travers la nuit la plus noire, il nous donne l’ancre de l’espérance, Héb 6.19,20.

2. Tout est accompli !

Y a-t-il de l’espoir quand on voit Dieu mourir sur une croix ? Quand la nuit semble engloutir la lumière, tout est-il fini ? Quand la tombe froide se referme sur le Dieu de la vie, peut-on encore espérer ? Oui, tout est accompli ! Non pas : Tout est fini. C’est ce que croient les païens. Mais tout est accompli. Tout obstacle est enlevé, Eph 2.14-20. La mort est condamnée. Jésus ne meurt pas en victime impuissante, comme nous tous. Il entre dans la mort. Personne ne lui ôte la vie, il la donne. Du terminal de la mort, Christ part en vainqueur invincible. Nous y puisons la force pour vivre, pour mourir, et pour ne plus jamais mourir. Pourquoi alors pleurer ? Ton Sauveur est vivant !

Pourquoi pleurer, la Madeleine ? Sèche tes larmes, crois et ris.
Toutes les fautes sont effacées, Et maintenant commence la vie.
Christ a pris sur lui tes peines Il t’enlève toutes les chaînes.
Alléluia, chantons-nous !

Tu devrais rire, la Madeleine, Tu peux entrer dans la vie.
Toute dette est envolée Et sur toi le soleil luit.
Christ a combattu pour toi, Mort, enfer sont cloués sur la croix.
Alléluia, chantons-nous !

Chante, jubile, la Madeleine, Le Fils de Dieu est apparu.
Toute peine est enlevée, Jésus vit et a vaincu !
Jésus qui est mort pour toi, Il est vivant, lui, ton Roi.
Alléluia, chantons-nous !

Tu peux vivre, Madeleine, Tu peux vivre et danser.
Toute souillure est emportée Et ton passé pardonné.
Cesse tes plaintes, chasse tes craintes, Aime ton Seigneur sans feinte :
Alléluia, chantons-nous !

D’après Gerard Wijdeveld, Pone luctum, Magdalene

3. Hissez les voiles !

Si l’homme, une fois mort, pouvait revivre, tous les jours de mon service, j’attendrais, jusqu’à ce que vienne ma relève. Tu appellerais alors, et moi, je te répondrais, tu languirais après l’œuvre de tes mains. (Job 14.14,15 NBS)

Oh ! si quelqu’un voulait consigner mes paroles ! Si quelqu’un voulait bien les graver dans un livre ! Que d’une pointe en fer ou d’un stylet de plomb, elles soient incisées pour toujours dans le roc ! Mais je sais, moi, que mon Défenseur est vivant : il se lèvera sur la terre pour prononcer le jugement. Après que cette peau aura été détruite, moi, dans mon corps, je contemplerai Dieu. Oui, moi, je le verrai prendre alors mon parti, et, de mes propres yeux, je le contemplerai. Et il ne sera plus un étranger pour moi. Ah ! mon cœur se consume d’attente au fond de moi. (Job 19.23-27 Sem)

Marie-Madeleine n’avait pas la foi de Job. Personne n’avait compris sur cette colline maudite de la croix. Mais ce matin de Pâques, elle repart du jardin la joie dans le cœur et les voiles hissées “J’ai vu le Seigneur ! Il est vivant ! Plus de 500 personnes le verront pour partir, les voiles gonflées, à la conquête du monde pour l’Evangile.

Au XVIme siècle, les marins étaient en recherche d’un passage vers les Indes. L’Afrique ne semblait jamais finir, un continent gigantesque. Enfin, ils atteignent le cap qu’il appelleront le cap de Bonne Espérance où ils trouvent ancrage, ressources et la route tant recherchée, cf. 2Th 2.16. Une bonne espérance permet de se ressourcer, d’aller plus loin, de voir plus loin. Col 1.27; 1P 1.13. L’histoire de Tigyne souligne cela.

Tigyne appartenait à la tribu Wallamo de l’intérieur de l’Ethiopie. Au cours des années précédant la Deuxième Guerre Mondiale, des missionnaires sont venus apporter le message de Christ à cette tribu adoratrice de Satan. Tigyne fut l’un des convertis de la première heure. Raymond Davis était le missionnaire qui l’a connu et l’a libéré.
Tigyne était un esclave. Sa décision de suivre Jésus déplut à son maître qui interdit à Tigyne d’assister aux cours bibliques ou d’adorer. Il le battait et l’humiliait fréquemment pour sa foi. Mais c’était un prix que ce jeune chrétien était prêt à payer.

Il y avait un autre prix, cependant, qu’il ne pouvait pas payer. Il ne pouvait acheter sa liberté. Pour seulement douze dollars, son maître était prêt à le libérer, mais pour cet esclave qui ne savait pas ce que c’était d’avoir un salaire, c’aurait pu tout aussi bien être un million.
Quand les missionnaires apprirent que sa liberté pouvait s’acheter, ils se sont consultés, ont mis de l’argent en commun et acheté sa liberté.

Maintenant, Tigyne était libre—à la fois spirituellement et physiquement. Il ne s’est jamais départi de sa reconnaissance envers les hommes qui l’avaient racheté.

Peu de temps après le jour de sa libération, les missionnaires furent chassés d’Ethiopie. Vingt-quatre années passèrent avant que Raymond Davis pût revenir à Wallamo. Au cours de ce quart de siècle, Tigyne est demeuré un témoignage vivant de la puissance de la liberté. Il désirait ardemment revoir Davis.

Quand il apprit que son ami revenait, il est allé à la mission plusieurs jours de suite pour l’attendre. Les dates sur le calendrier et le temps n’avaient aucune signification pour Tigyne. Il venait donc chaque jour à la recherche de Davis.
Enfin, Davis arriva, monté à bord d’une voiture conduite par un frère missionnaire.

Quand Tigyne vit le véhicule apparaître derrière le tournant, il courut à la vitre et prit la main de Davis, et se mit à la baiser encore et encore. Le conducteur ralentit pour permettre à Tigyne de courir à côté. Tout en courant, il criait à ses amis : “Regardez ! Regardez ! Celui qui m’a racheté est de retour !”
La voiture s’arrêta enfin. Davis sortit et Tigyne se jeta à genoux, mit ses bras autour des jambes de son ami, et commença à baiser ses chaussures couvertes de poussière. Davis se baissa et le redressa complètement et ils se tinrent enlacés et pleuraient.


Je prie que tu n’oublies jamais ta marche ni la sienne : la dernière marche de Jésus de Jéricho à Jérusalem. Car c’est cette marche-là qui t’a promis la liberté.
Sa dernière marche dans le Temple de Jérusalem. Car c’est par cette marche qu’il a dénoncé la religion stérile.

Sa dernière marche au Mont des Oliviers. Car c’est là qu’il a promis de revenir et de te ramener à la maison.

Et sa dernière marche du palais de Pilate à la croix de Golgotha. Ses pieds nus, ensanglantés traînant sur le sentier étroit et pierreux. Mais aussi vive que la douleur du madrier qui lui scie le dos mis à vif est sa vision de toi et lui marchant ensemble.

Il voyait l’heure où il entrerait dans ta vie, dans ta case sombre pour te sortir de ton sommeil et te guider vers la liberté.

Mais la marche n’est pas finie. Le voyage n’est pas terminé. Il reste encore une marche à faire.

“Je reviendrai”,
a-t-il promis. Et pour le prouver, il a déchiré le voile du Temple et brisé les portes de la mort.
Il reviendra.
Comme le missionnaire, il reviendra chercher ses disciples. Et nous, comme Tigyne, nous ne pourrons pas retenir notre joie.

“Celui qui nous a rachetés est de retour !”, crierons-nous.
Et le voyage prendra fin et nous prendrons place à son banquet … pour l’éternité.

J’espère te voir à la table.

Max Lucado, Le silence des anges, pp 190,191

Levez la tête !

Tout est accompli !

Hissez les voiles !

Christ est ressuscité !

N’ayez pas peurdu terminal de la croix. Ce n’est pas la fin, mais le début, la source et la puissance d’une vie qui aboutit au retour promis de Jésus.

Le secret : Christ en vous, lui en qui  se concentre l’espérance de la gloire à venir
 

 


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)