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Psaume 2

Le bonheur d’aimer le Fils

Pourquoi tant d’effervescence parmi les nations ? Et pourquoi donc trament-elles tous ces complots inutiles ?

Pourquoi les rois de la terre se sont-ils tous soulevés et les grands conspirent-ils contre Dieu et contre l’homme qui a reçu son onction ?

Ils s’écrient ensemble : “Faisons sauter tous leurs liens et jetons au loin leurs chaînes !”

Mais il rit, celui qui siège sur son trône dans les cieux. Le Seigneur se moque d’eux et, dans sa colère, il les frappe d’épouvante en leur tenant ce discours :

“Moi, j’ai établi mon Roi par l’onction sur Sion, ma montagne sainte.”

Je publierai le décret qu’a promulgué l’Eternel. Il m’a dit : “Tu es mon Fils; aujourd’hui, je fais de toi mon enfant.

Demande-moi : Que veux-tu ? Je te donne en patrimoine tous les peuples de la terre; et le monde, jusqu’en ses confins lointains, sera ta propriété.

Avec un sceptre de fer, tu les soumettras; comme des vases d’argile, tu les briseras.”

C’est pourquoi, rois de la terre, montrez–vous intelligents, vous qui gouvernez le monde, laissez–vous donc avertir !

Dans la crainte, servez l’Eternel ! Et, tout en tremblant, exultez de joie !

Au Fils, rendez votre hommage, pour éviter qu’il s’irrite et que vous périssiez tous dans la voie que vous suivez. En un instant, sa colère contre vous peut s’enflammer. Oui, heureux sont tous les hommes qui, en lui, cherchent refuge !

Psaume 2 (Sem)

Voici encore un psaume étrange. Tout comme le psaume 1, ce n’est pas une prière de l’homme à Dieu, mais une parole de Dieu à l’homme, et plus particulièrement un ordre qui vient de Dieu et qui nous est destiné ! Ce psaume révèle la personne qui est au centre de notre vie avec Dieu, ou plutôt, la personne que Dieu veut que nous mettions au centre. Ce psaume présente la personne qu’il a mis au centre de l’univers et de l’histoire.

Ce psaume fait partie d’une série : les psaumes messianiques. Les psaumes 2,16,22,24,45,69,72 et 110 nous disent chacun quelque chose qui s’applique particulièrement à Jésus-Christ. Non pas que l’auteur savait qu’il parlait du Christ, mais l’Esprit de Dieu le fait malgré eux. A l’arrière-plan de ce psaume, nous pouvons mettre ce qu’a dit Jésus en Jean 5.22,23 : “Le Père ne juge personne, mais il a donné au Fils tout le pouvoir de juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé.” Christ doit être au centre de la prière.

Le rire de Dieu             (:1-6)
La persécution des croyants va souvent de pair avec un mépris de Dieu. On croit pouvoir agir sans le prendre en considération, ou on se fait de lui une idée fausse : il devient le dieu d’un seul peuple, d’une seule tradition. Act 4.25-28, en citant le Psaume 2, remet les pendules à l’heure : “Les nations se sont agitées, mais pourquoi ? Les peuples ont comploté, mais c’est pour rien ! Les rois de la terre se sont préparés au combat et les chefs se sont unis contre le Seigneur et contre le roi qu’il a consacré. Car il est bien vrai qu’Hérode et Ponce-Pilate se sont unis, dans cette ville, avec les représentants des nations étrangères et du peuple d’Israël contre ton saint serviteur Jésus, celui que tu as consacré. Ils ont ainsi réalisé tout ce que, avec puissance, tu avais voulu et décidé d’avance.” Pas de panique donc, mais confiance en Dieu devant le tumulte des nations. Il est en contrôle. L’athéisme n’a aucun avenir. Du point de vue de Dieu, c’est risible. Pas d’un rire amusé, mais d’un rire où pointe la colère. Tout genoux fléchira devant lui. Dieu est sioniste. Son Sionisme à lui, c’est qu’il a établi son roi à Sion et il ne changera pas d’avis.

Ne nous exposons pas au rire de Dieu ! Voici trois citations de Spurgeon à ce sujet :

  • Dioclétien fit frapper une médaille, qui a subsistée, avec l’inscription : “Le nom des chrétiens a disparu.” En Espagne, il fit élever deux piliers monumentaux avec l’inscription sur l’un : “Dioclétien Jovien Maximien Hercule César Auguste, qui a étendu l’empire romain à l’Orient comme à l’Occident, et qui a fait disparaître le nom des chrétiens qui avaient mené la république à la ruine.” Sur l’autre : “Dioclétien Jovien Maximien Hercule César Auguste, qui a adopté Galérien à l’Orient, pour avoir partout aboli la superstition de Christ et pour avoir étendu l’adoration des dieux.” Un auteur récent remarqua : “Voici un monument élevé par le paganisme sur le tombeau d’un ennemi vaincu. Mais c’était une chose vaine. Bien loin d’avoir été éliminé, le Christianisme était à la veille de son triomphe final et durable.”
  • Le Pharaon croyait qu’en noyant les enfants mâles du peuple d’Israël, il avait trouvé le moyen d’éradiquer leur nom de dessus de la terre. Mais lorsqu’en même temps, sa propre fille dans son propre palais donnait une éducation princière à Moïse, leur sauveur, Dieu, ne ria-t-il pas ?
  • Des trente empereurs romains, gouverneurs de provinces, et autres dignitaires qui se firent connaître par leur zèle et leur amertume en persécutant les chrétiens, un est devenu fou après une cruauté atroce de plus, un autre fut assassiné par son propre fils, un autre est devenu aveugle, d’un autre les yeux sont sortis de sa tête, un autre était noyé, un autre étranglé, un autre est mort dans une captivité misérable, un autre est tombé mort d’une manière qui ne supporte pas d’être racontée, un autre est mort d’une maladie si répugnante que deux de ses médecins furent tués parce qu’ils ne pouvaient supporter l’odeur infecte qui remplit la pièce. Deux autres se sont suicidés, un troisième n’y a pas réussi et a dû demander de l’aide pour l’achever, cinq furent assassinés par leurs propres serviteurs, cinq autres souffrirent une mort atroce et misérable, plusieurs avec des complications inexplicables de leurs maladies, et huit furent tués dans des batailles ou après avoir été faits prisonniers. L’un d’eux était Julien l’Apostat. On dit qu’il a pointé un jour son poignard vers le ciel pour mettre au défi le Fils de Dieu qu’il appelait habituellement du nom de Galiléen. Mais lorsqu’il fut blessé à mort dans une bataille, et qu’il sut qu’il était fini, il ramassa son sang coagulé et le jeta en l’air, criant : “Tu as vaincu ô Galiléen.”
     

La gloire du Fils              (:7-9)
Dans les psaumes messianiques, l’Esprit-Saint nous brosse le portrait du Messie :

  • Il vient par obéissance à son Père, 40.7-9.
  • Il est haï sans cause, 69.5.
  • Le zèle de la maison de son Père le dévore, 69.9,10.
  • Il est trahi par son ami, 41.10.
  • Il vient pour mourir, 22.1,2,8,9,17-19; 69.22.
  • Il ressuscitera, 16.8-11.
  • Il monte au ciel victorieux, 24.9,10.
  • Son règne est glorieux et éternel, 45.7,8; 110.1,4.
  • Il reviendra en gloire, 72.6-9,17.

Mais comment peut-on dire qu’il est le Fils de Dieu ? Le psaume nous dit qu’il est le Fils engendré. Hébreux 1.5 rappelle cela : En effet, Dieu n’a jamais dit à l’un de ses anges : “C’est toi qui es mon Fils, à partir d’aujourd’hui je suis ton Père.” Et il n’a jamais dit à propos d’un ange : “Je serai un Père pour lui et il sera un Fils pour moi.”

Engendré veut dire qu’il est nécessairement de la même nature que son Père. Il n’est donc pas un Fils adopté ou créé. Mais, de toute éternité, il est le Fils, égal en gloire, et soumis à son Père. Le livre des Proverbes pose à raison cette question énigmatique : “Qui est monté au ciel et en est revenu ? Qui a recueilli le vent dans le creux de ses mains ? Qui a enveloppé les eaux dans le pli de son vêtement ? Qui a établi les limites de la terre ? Quel est son nom ? Quel est le nom de son fils ? Dis-le-moi si tu le sais.” (Proverbes 30.4, BFC)

Dans un autre contexte, Paul cite encore ce psaume en Actes 13.32,33 : “Ce que Dieu avait promis à nos ancêtres, il l’a accompli maintenant pour nous, leurs descendants, en relevant Jésus de la mort. Il est écrit en effet dans le Psaume deux : C’est toi qui es mon Fils, à partir d’aujourd’hui, je suis ton Père.” Il applique ces mots à la résurrection de Christ.
 

La crainte du Seigneur (:10-12)
Quelle leçon devons-nous tirer de ce psaume pour notre vie de prière ? Soulignons les trois ordres que Dieu nous adresse :

Servez le Seigneur avec crainte. La prière demande un style de vie qui y correspond. Devant la grandeur et la majesté divine, nous devons être remplis de respect, de révérence, de crainte. Pas de la peur du coupable, mais de la crainte de la créature infime devant son Créateur. Cette crainte est le début de la sagesse.

Réjouissez-vous en tremblant. Nous ne devons pas être paralysés par la crainte. Il y a de la place pour la joie en lui. Nous pouvons nous réjouir en le salut qu’il nous a offert, en sa victoire finale et totale, en notre privilège de le connaître et d’être aimé de lui. C’est parce qu’il est le Dieu qui honore son Fils qu’il est devenu notre Père en lui.

Embrassez le Fils. Quel ordre curieux ! Il s’agit du geste de l’hommage, de la soumission. Ce baiser est le signe de notre confiance, de notre réconciliation avec lui, de notre adoration et de notre affection (comme la pécheresse à qui Jésus a pardonné son péché). C’est parce que son baiser n’avait rien de tout cela, que Judas est entré dans l’histoire avec son ‘baiser de Judas’.

Et si nous nous moquons de tout cela ? Attention alors à sa colère : Les rois de la terre, les dirigeants, les chefs militaires, les riches, les puissants, et tous les autres, esclaves ou libres, se cachèrent dans les cavernes et parmi les rochers des montagnes. Ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez–nous loin du regard de celui qui siège sur le trône et loin de la colère de l’Agneau. Car le grand jour de leur colère est arrivé et qui pourrait lui résister ? (Apocalypse 6.15-17 BFC)
 

L’introduction au livre des Psaumes commence et termine avec le mot ‘heureux’. Dans le premier psaume, cela est développé dans des termes négatifs : Heureux celui qui ne … pas. Ici, la même chose est mis dans des termes positifs. Quand est-on heureux ? Quand on se réfugie en Christ, quand le Dieu de la Bible est notre recours.

Prier, c’est cela : avoir recours à Dieu et venir à lui “au nom de Jésus-Christ”, sous le couvert de sa personne.


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Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)