Accueil > Méditer > Prier avec les Psaumes > Des soupîrs à la louange

 

Psaumes 42, 43

Des soupirs à la louange
 

Comme un cerf qui soupire après l’eau des ruisseaux, de même je soupire après toi, ô mon Dieu. J’ai soif de Dieu, du Dieu vivant ! Quand pourrai-je venir et me présenter devant Dieu ? Mes larmes sont le pain de mes jours comme de mes nuits. Sans cesse, on me répète : “Ton Dieu, où est-il donc ?”

Avec quelle émotion je me souviens du temps où, avec le cortège, je m’avançais, en marchant à sa tête vers le temple de Dieu, au milieu de la joie et des cris de reconnaissance de tout un peuple en fête.

Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! je le louerai encore, car il est mon Sauveur.

Mon Dieu, mon âme est abattue, voilà pourquoi, je pense à toi du pays du Jourdain, des cimes de l’Hermon et du mont Mitséar. Un abîme en appelle un autre : tu fais gronder tes chutes; tous tes flots et tes lames ont déferlé sur moi.

Que, le jour, l’Eternel me montre son amour : je passerai la nuit à chanter ses louanges et j’adresserai ma prière au Dieu qui me fait vivre. Car je veux dire à Dieu, lui qui est mon rocher : “Pourquoi m’ignores-tu ? Pourquoi donc me faut-il vivre dans la tristesse, pressé par l’ennemi ?” Mes membres sont meurtris, mes ennemis m’insultent, sans cesse, ils me demandent : “Ton Dieu, où est-il donc ?”

Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue, et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu.

43  Fais-moi justice, ô Dieu, et prends en main ma cause contre un peuple infidèle ! Sauve-moi de ces gens menteurs et criminels !

O Dieu, tu es ma forteresse, pourquoi donc me rejettes-tu, et pourquoi me faut-il vivre dans la tristesse, pressé par l’ennemi ?

Fais-moi voir ta lumière, avec ta vérité pour qu’elles m’accompagnent et qu’elles soient mes guides vers ta montagne sainte jusque dans ta demeure. Alors j’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers toi, Dieu de ma joie et de mon allégresse. Alors je te louerai en m’accompagnant de la lyre. O Dieu : tu es mon Dieu !

Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu.

Psaumes 42, 43 SEM

Voici un psaume de la nuit, lorsque notre espoir est déçu, et que Dieu semble sourd. Le psalmiste est loin du temple de Jérusalem. Peut-être n’a-t-il pu rallier le sud après la scission du pays sous Jéroboam (1Rois 12.26-31). Que faire quand rien ne va, et que la vie nous déçoit ? Il crie sa plainte à Dieu, comme David en d’autres temps : O Dieu, écoute ma plainte, sois attentif à ma prière. Du bout du monde, quand je n’en peux plus, je t’appelle au secours. Conduis-moi au rocher que je ne puis atteindre. (Psaume 61.2,3 BFC) Ou comme ailleurs encore : O Dieu, accorde-moi ton appui, ne tarde pas, car c’est près de toi que je cherche refuge; je viens à l’abri, sous ta protection, jusqu’à ce que l’épreuve soit passée. J’en appelle au Dieu très-haut, au Dieu qui fera tout pour moi. (57.2,3 BFC)

Quand personne n’est là pour entendre notre malheur, et nous passons tous par des moments semblables, Dieu veut nous écouter.

Soif de Dieu              42.1-6

Pourquoi Dieu permet-il le désert dans notre vie ? Tout d’abord parce que nous vivons dans ce monde imparfait et décevant. “Tout passe, tout casse, tout lasse.” Mais il y a peut-être aussi une raison toute autre. Le désert nous rend enfin conscient de la soif. Il ranime la soif de Dieu, comme David l’exprime si bien : O Dieu, tu es mon Dieu ! C’est toi que je recherche. Mon âme a soif de toi, mon corps même ne cesse de languir après toi comme une terre aride, desséchée et sans eau. (Ps 63.2 SEM) 

Dieu veut satisfaire mon cœur. Il est le seul qui peut vraiment le satisfaire. Que fait-il donc pour cela ? Mais il ne doit rien faire, il est, et il est là. Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? Lui qui n’a même pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui ? (Rom 8.31,32) Aucune autre source ne saurait tarir ma soif. L’eau que Jésus nous donnera deviendra en nous une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle, dit Jésus en Jean 4.14.

La nuit tombe. Il n’y a plus aucune autre lampe. Tout semble être devenu une insulte à la foi. “Ton Dieu, où est-il donc ?” J’ai soif. J’ai soif de toi.

Se souvenir

De quoi puis-je me souvenir qui me rappelle la réalité de ma foi ? Y a-t-il des souvenirs, ou ma vie a-t-elle été vide jusqu’ici de tout ce dont elle avait réellement besoin ? Suis-je arrivé dans le désert pour que je puisse enfin devenir conscient du Dieu vivant ?

De qui dois-je me souvenir ? Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, descendant de David, conformément à l’Evangile que j’annonce. (2 Tim 2.8) Pour ce faire, ai-je besoin de me détourner de ce qui a trop rempli ma vie ?

Sûr de Dieu              42.7-12

Que fait Dieu ? En fait, ce n’est pas si important que cela. Le fait même de commencer à lui parler me calme déjà. Je peux être sûr de lui, et je peux tout lui dire, même si ça devait ressembler à Job sur son tas de fumier. Je suis dans sa main. La situation peut être désespérante, et je peux me sentir si loin, :7, pourtant, il tient les commandes, :8 (tu…, tes…). Qu’il dise un mot et il changera mes circonstances. C’est donc à lui que j’adresse mes ‘pourquoi’. Tout peut me faire mal, tous peuvent me faire mal, je peux être meurtri et plein de questions, il n’est pas loin. Je mettrai mon espoir en lui. N’est-il pas avec raison appelé le Sauveur ? Car tu es pour moi un refuge, une tour forte face à mes ennemis ! Je voudrais demeurer pour toujours dans ta tente, m’y cacher sous tes ailes. (Ps 61.4,5)

Prier au lieu de s’écouter

Quelle différence y a-t-il entre se plaindre et prier ? Quand je me plains, je regarde à moi-même, et l’amertume ne sera jamais très loin. Dieu m’invite à passer de la plainte à la prière, à me tourner vers lui, à m’attendre à lui. Pourquoi, mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ?

Des plaintes ? En voici quatre. Posons-nous la question comment Dieu a réagi à ces plaintes.

  • Moïse : Ah ! Seigneur, dit Moïse, je n’ai pas la parole facile. Cela ne date ni d’hier, ni d’avant-hier, et cela ne s’est pas amélioré depuis que tu as commencé à parler à ton serviteur; j’ai la bouche et la langue embarrassées. ... Moïse rétorqua : Non, Seigneur ! Je t’en prie ! Envoie qui tu voudras pour cela ! (Ex 4.10,13)
  • Elie : Puis il s’enfonça dans le désert. Après avoir marché toute une journée, il s’assit à l’ombre d’un genêt isolé et demanda la mort : C’en est trop, dit-il ! Maintenant Eternel, prends-moi la vie, car je ne vaux pas mieux que mes ancêtres ! (1 R 19.4)
  • Jérémie : Pourquoi donc ma souffrance est-elle permanente, et ma plaie douloureuse, rebelle aux soins ? Vraiment : pour moi tu es une source trompeuse au débit capricieux ! ... A quoi bon être sorti de son sein si c’est pour faire l’expérience de la souffrance, de la détresse, pour consumer ma vie dans le mépris ? (Jérémie 15.18; 20.18)
  • Job : Pourquoi ne suis-je donc pas mort dans le sein de ma mère ? Pourquoi n’ai-je expiré en sortant de ses flancs ? (Job 3.11)

Comment, Dieu est-il décrit dans ces deux psaumes ? En quoi cela m’encourage-t-il à le prier ?

Sûr en Dieu              43.1-5

Je peux être sûr de lui. Mais puis-je aussi être sûr en lui ? Notez que les verbes au verset 4 sont encore au futur. Il n’y a pas eu de réponse fracassante qui change soudainement et radicalement la situation. Il y a une assurance tranquille, un calme profond : “Tu es mon Dieu !” Et cela est suffisant. Est-ce là la clé ?

Une demande précise, 43.3. Il n’est plus centré sur lui-même (“Délivre-moi !” suivie des sempiternels ‘pourquoi ?’). Maintenant il se met à prier : “Envoie-moi ta lumière, ta vérité !” J’irai à ta demeure, et non à ma solution. Ses plaintes sont finies. Dès 43.1, un autre ton prévaut. Auprès de Dieu, ses larmes ont été sèchées. Sûr en lui, il peut prier, et voir assez clair pour reconnaître ses vrais besoins. Il ne demande pas : “Amène-moi à Jérusalem !” Mais : “Que ta lumière et ta vérité me guident jusque là !” Pas une prière de facilité, un miracle, mais une sensibilité suffisante pour se laisser guider au travers des décisions sans doute difficiles pour, un jour, y arriver.

Le triple refrain. La Bible en Français courant traduit le refrain ainsi : A quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort ? Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau, lui, mon Sauveur et mon Dieu ! Mieux vaut… L’avenir est encore caché, mais Dieu est là. Il n’a pas encore dit son dernier mot. Lui, le Dieu de Romains 11.33-36 (Combien profondes sont les richesses de Dieu, sa sagesse et sa science ! Nul ne peut sonder ses jugements. Nul ne peut découvrir ses plans. Car, qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Qui lui a fait des dons pour devoir être payé de retour ? En effet, tout vient de lui, tout subsiste par lui et pour lui. A lui soit la gloire à jamais ! Amen), m’a sauvé. Il est mon Dieu en Jésus-Christ. Alors à quoi bon me désoler… ?

S’attendre

En qui devons-nous mettre notre espoir, à qui nous attendre ? Pourquoi pensez-vous que cela est répété trois fois ?

A quoi devons-nous nous attendre ? Le psalmiste, que finit-il par demander à Dieu ?

Le psalmiste finit par sortir de son découragement. Comment cela est-il arrivé ?

Quand j’ai dit mon dernier mot, Dieu n’a pas encore commencé à parler…

 

Suite


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)