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La tente de Dieu dans le désert du monde

 

Dans le calendrier Méditations quotidiennes, j'ai écrit quelques méditations sur les chapitres de mon livre touchant au tabernacle. Cela donne un bon aperçu de cette partie de mon livre.

Le livre a été publié par Excelsis et est disponible dans toute librairie chrétienne ou par internet.

 

 

Lecture proposée : Exode 25.10-22

Je te rencontrerai du haut du propitiatoire

Exode 25.22

L’Eglise : le trône de Dieu

Dieu vient habiter parmi nous. L’Eglise est cette tente où il veut être rencontré. Ici en Exode, voici la première fois que Dieu se domicilie parmi son peuple.

On sent très vite que tout tourne autour du propitiatoire. Le trône de Dieu – c’est bien cela – est ainsi en même temps le trône de la grâce. Dieu est ainsi. Il veut être connu ainsi et rencontré ainsi. Il est un Dieu redoutable qui jamais ne se lie au péché. Mais quand ce même péché qui nous condamne et qui nous damne est amené ici avec le sang de l’Agneau, nous découvrons un Dieu de grâce. Paul dit que, littéralement, Dieu a présenté Jésus comme propitiatoire par la foi en son sang (Romains 3.25). Jean découvre cela au ciel : au cœur du trône de Dieu se trouve un agneau (Apocalypse 5.6).

Cela est traduit concrètement dans les trois choses qui se trouvent dans l’arche, et qui sont ainsi à la base du règne de Dieu. Il y a la manne qui nous rappelle que dans le désert de ce monde, Dieu pourvoit en tous nos besoins par son Fils. On y trouve aussi le bâton fleuri d’Aaron, qui nous enseigne que Dieu conduit son peuple par des gens qui fleurissent et produisent du fruit devant lui. Enfin, il y a là les tables de la Loi, car sa Parole est le fondement de son règne. La grâce ne sera jamais arbitraire, elle est ancrée dans une Loi qui est grâce (Psaume 119.29).

Quelle réalité à vivre comme église !

 

Lecture proposée : Exode 25.23-30

Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert ?

Psaume 78.19

L’Eglise : la table de Christ

La table parle de convivialité. La communion des saints est avant tout cela, un vivre ensemble joyeusement. L’Eglise se réunit autour d’une table, et non devant un autel. Aussi vite que quelqu’un a plié le genou devant le trône et découvert la grâce, il est convié à la table de Christ. Dieu a dressé sa table dans le désert et ses enfants sont les convives. Elle anticipe le festin à venir dont Jésus parle lors de la cène. Elle se trouve au cœur de la vie de l’Eglise qui se réunit “pour rompre le pain” et où nous sommes appelés à vivre en “co-pains”. Car il faut manger en discernant ce corps que nous formons et dont Jésus est la tête.

Les douze pains sur cette table, un par tribu, soulignent encore ce vivre ensemble. Ils sont, littéralement, les pains de la face. Ils y sont en permanence – renouvelés chaque sabbat – devant la face de Dieu. Devant le trône, je viens seul. Mais ici, autour de la table, nous ne serons plus jamais seuls, devant Dieu et avec tous ceux que Dieu y a accueillis.

Comment vivre en convive ? Je dois apprendre à pratiquer le regard vers l’extérieur, vers les autres et leur droit sur moi, et vers la croix, vers le corps brisé de Jésus, qui est la raison d’être de ma présence ici. Et je dois pratiquer le regard vers l’intérieur, en reconnaissant ma misère à cause de mon péché. Alors, la table restera sainte.

 

Lecture proposée : Exode 25.31-40

Vous êtes la lumière du monde.

Matthieu 5.14

L’Eglise : le chandelier de l’Esprit

L’Eglise est le trône de Dieu, la table de Jésus et le chandelier de l’Esprit. Elle est la lumière dans un monde de plus en plus sombre, car elle est le lieu où Dieu s’est révélé.

Il se révèle ailleurs, occasionnellement. Mais ici, devant le trône, autour de la table, il se révèle dans toute la plénitude de sa Parole et de son Esprit. Notre vocation est de le révéler, de le rendre visible, au monde. Chaque église est un chandelier, appelé à briller. Et puisqu’il n’y a pas ici de lumière sans combustion, pour briller il faut brûler. Mais l’ennemi de toute combustion est l’encrassement. Ainsi, sans purification continuelle il n’y a pas de lumière.

Jim Elliot missionnaire parmi les Aucas, a écrit ce qui suit dans son journal, publié après sa mort comme martyr en Equateur en 1955 : “Dieu, je te prie, allume ces allumettes de ma vie et que je puisse brûler pour toi. Consume ma vie, mon Dieu, car elle t’appartient. Je ne cherche pas une vie longue, mais une vie remplie, comme toi, Seigneur Jésus. [...] Remplis-moi entièrement de l’huile de l’Esprit, afin que je puisse être une flamme. Mais souvent, une flamme ne brûle pas longtemps... En moi habite l’Esprit de celui qui avait une vie courte par excellence, de celui qui était consumé et dévoré par le zèle pour la maison de Dieu. Fais de moi ton huile, ton combustible, ô Flamme de Dieu !”

 

Lecture proposée : Exode 26.1-14

Nous portons ce trésor dans des vases de terre

2Corinthiens 4.7

Traduire Dieu

Cela paraît complètement insensé ! Traduire Dieu ? Ne parle-t-il pas notre langue ? Oui bien sûr. Cependant, ici bas, Dieu ne se révèle pas tel qu’il est. Nul ne peut le voir et vivre ! Il vient donc, en quelque sorte, habillé, banalisé. Il faut traduire. Habiller l’invisible ? Traduire l’indicible ? Le tabernacle est cet habillement. Trois étoffes sont utilisées dans ce but. Elles nous disent comment Dieu veut être dit dans notre monde.

A l’intérieur, cela se traduit par la beauté. Notre vie devant lui doit être belle. Cette beauté est le reflet d’un message caché dans un code couleur : Violette=le ciel; blanc=la pureté; pourpre=la royauté; rouge=la terre/le sang. Ce qui donne ce message : Le ciel obtient notre purification par le Roi qui donne son sang. La beauté, c’est Dieu qui tisse l’Evangile sur la trame de nos vies purifiées.

A l’extérieur, cela se traduit par la faiblesse du simple poil de chèvre. La gloire est banalisée. Dieu s’habille de la mort et pour le rencontrer il faudra s’abaisser. C’est encore plus clair dans cette double barrière de la mort qui habille les planches et qui traduisent le silence et la solitude. La présence de Dieu est ainsi isolée et cachée du monde extérieur. Silence et solitude sont créés à l’intérieur, pour que nous puissions entendre ce que Dieu nous dit.

Mais pour l’entendre, il faut entrer.

 

Lecture proposée : Exode 26.15-30

Tu feras pour le tabernacle des cadres en bois d’acacia qui seront posés debout.

Exode 26.15

Tenir debout

L’Eglise est appelée à manifester Dieu dans ce monde matériel. Une certaine structure est dès lors indispensable. Le tabernacle en résume les principes.

Le secret de cette structure est dans ces longues planches debout. De simples planches d’acacia noueux, sans prestance. Car Dieu travaille avec des gens ordinaires, peu prometteurs. Mais il les transforme. Car s’il peut nous transformer, Dieu peut nous utiliser. Ces planches disent la simplicité et l’imperfection, tellement … humaines !

Mais pour tenir debout, il faut de la stabilité. Deux socles d’argent en sont le secret. Ils rappellent le rachat, car l’argent provient de là. La seule chose qui donne stabilité aux chrétiens instables que nous sommes est le fait d’avoir été rachetés par le sang de Christ. Si ce socle manque, l’église devient un château de cartes.

On tient debout tout seul, mais on ne doit rester tout seul. Il y a donc cinq liens pour nous verrouiller les uns aux autres. Ils ne servent pas à nous tenir debout, mais à nous tenir ensemble. Ils traduisent l’unité essentielle. Quatre liens visibles contraignent notre indépendantisme. Actes 2.42 les rappelle. Un lien est invisible, chassé à travers les planches : Dieu transperce nos cœurs de son amour. La croix et l’Esprit nous lient au-delà des affinités.

Est-ce que tu tiens debout de cette façon-ci ?

 

Lecture proposée : Exode 27.1-8

Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi 

Galates 2.20

Accepter l’emprise de la croix

Le but de notre vie d’église est de manifester Dieu. Cela se voit tout d’abord dans le grand autel qui se dresse devant le tabernacle. Vivre à l’ombre de Dieu est impossible pour les pécheurs que nous sommes. Mais l’impossible devient possible à cause de l’autel. Il se trouve là, au milieu du parvis et nous cache le tabernacle comme un obstacle. Pour l’Israélite, c’était le terminus de son entrée dans la présence de Dieu. C’était le seul endroit où il pouvait rencontrer Dieu. Ainsi, l’obstacle était en fait son refuge.

L’autel rappelle le prix du pardon. Un animal innocent paie pour l’homme coupable. Injuste ? En l’Agneau de Dieu ce prix augmente vertigineusement. L’autel me rappelle ainsi ce que doit être ma réponse : l’amour demande l’amour. C’est la tiédeur qui damne. Dieu nous éduque par la croix. Sa pédagogie conduit à la croix et part de la croix. Car l’autel est l’image de la croix par laquelle le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde. Elle pose pour nous la question de la volonté de Dieu et signe la fin de notre indépendance. Elle révèle qui nous sommes vraiment, contrairement à nos fausses opinions de nous-mêmes, et elle fait naître en nous de vraies convictions.

La vie chrétienne commence avec un certificat de décès.

 

Lecture proposée : Exode 27.9-21

Je languis et je soupire, Eternel, après tes parvis.

Psaume 84.3

Curieux s’abstenir

Vivre avec Dieu ? N’est-il pas comme une fournaise ardente ? Pourtant, l’impossible est devenu possible : Jésus a pris les clous et nous ouvre un accès inespéré auprès du Père. Pour le Juif, cet accès se situait dans le parvis devant l’autel. Un parvis clôturé pour permettre l’intimité et pour limiter l’accès à ceux qui entraient par la porte. Jésus est cette porte. N’y entre aucun curieux. Seulement des coupables.

Mais quelle joie dans les Psaumes que de pouvoir entrer ici ! Ce n’était manifestement pas une corvée que de venir dans la présence de Dieu ! L’intimité de Dieu n’est-elle pas l’aspiration du cœur humain ? Cependant, cela peut être autrement. Les vendeurs du temple sont bel et bien installés dans les parvis de Dieu. La familiarité avait chassé la crainte de Dieu. Ils se croyaient chez eux tout en ayant dépossédé le Dieu d’Israël ! Est-ce un danger encore aujourd’hui ? Au lieu de la révérence logique devant un Dieu saint, sommes-nous seulement occupés avec nous-mêmes dans notre église ?

Au pied de la croix, nous voici dans les parvis de notre Dieu. Comme pour le psalmiste, est-il encore vrai pour nous que “mieux vaut un jour en tes parvis que mille à ma guise” ? Ou avons-nous perdu le désir de Dieu ? Il peut se retrouver ici, devant l’autel de Dieu qu’est la croix de Jésus-Christ. “O Dieu, rends-moi la joie de ton salut !”

 

Lecture proposée : Exode 28.1-21

Il portera sur son cœur les noms des fils d’Israël.

Exode 28.29

Notre vocation

A quatre reprises (28.12,29,30,38), le texte nous rappelle que le sacrificateur a pour vocation d’être un porteur.

Il porte d’abord le poids des autres sur ses épaules. Sur ses épaules, sur deux pierres précieuses, étaient gravés en permanence les noms des douze tribus du peuple. Là où on porte les fardeaux, il porte l’ensemble du peuple faible, comme Jésus le fait pour nous. Il prend nos fardeaux, comme nous sommes appelés à porter les fardeaux les uns des autres.

Il porte le peuple sur son cœur. Sur l’éphod, il y avait douze pierres gravées aux noms des douze tribus. Ainsi, chacune était portée nommément devant Dieu. Est-ce là aussi notre vocation : porter nos frères et sœurs sur le cœur dans la présence de Dieu ? Nous souvenir ainsi de leurs noms ?

Par les mystérieux Ourim et Thoumim, il porte le destin des autres quand ils venaient “consulter Dieu”. Sommes-nous prêts à prendre de notre temps pour chercher la volonté de Dieu avec nos compagnons de route dans leurs problèmes ?

Finalement, il porte le péché des autres comme il porte le sien. Les clochettes à l’instar des lépreux, criaient son propre péché. Le diadème qui disait “Sainteté à l’Eternel” criait le péché du peuple. Ainsi, il ne pouvait être que conscient de la pesanteur du mal en lui et autour de lui. Comme nous.

Etant sacrificateur, suis-je devenu un porteur ?

 

Lecture proposée : Exode 29.1-9

Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, …

1Corinthiens 6.11

Mourir pour vivre

Comment est-il possible que l’homme pécheur puisse vivre dans la présence de Dieu pour le servir ? Il entend l’appel, il vient, croit et est né dans la famille de Dieu. A cela, notre lecture ajoute quatre précisions. Le sacrificateur doit être lavé, revêtu, oint et sanctifié.

Par nature, nous sommes souillés et ce passé de péché doit être lavé. Le bain de la Parole du Christ effectue cela. Le baptême en est sans doute une image en nous rappelant qu’il nous faut mourir pour vivre.

Dans la nudité de notre péché, Dieu nous revêt de son Fils. C’est l’habit qui fait le chrétien ! Il porte l’habit du Christ. Et pour nous guérir de la mauvaise habitude d’enlever cet habit, l’apôtre nous ordonne : Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ ! (Romains 13.14)

Nous sommes oints. L’onction visible et matérielle du sacrificateur devient dans le Nouveau Testament une onction invisible et spirituelle. Le sacrificateur que nous sommes est habillé du Christ et habité de l’Esprit.

Trois fois, la mort par le sacrifice doit toucher le sacrificateur pour le sanctifier : Sa différence avec les autres se situe ici, dans l’œuvre de la croix. Le passé est pardonné, le présent est consacré. Son service est touché ainsi dans l’écoute, dans l’action et dans la direction. C’est alors qu’il est invité à table : la croix qui fait mourir va le nourrir.

 

Lecture proposée : Exode 30.1-10, 34-38

Car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi.

Jean 4.23

Caché en Dieu

Le sacrificateur est serviteur de deux autels. Dehors il sert le peuple, à l’intérieur il sert Dieu. L’autel des parfums est dressé au cœur du triangle formé par le trône, la table et le chandelier. On y est comme caché en Dieu et on y découvre ce que Dieu cherche.

Adorer Dieu. Voilà à quoi sert cet autel. Cela ne se faisait pas avec beaucoup de bruit, mais avec un sacrifice de parfum. Ce parfum était cher, car fait avec des éléments exotiques. L’adoration exprime la valeur que je donne à Dieu. Cela ne pouvait se faire avec des produits trouvés facilement, à prix coûtant. C’était un parfum unique. Il était interdit d’en faire pour soi. Brûler du parfum devant un autre, ou l’utiliser pour soi, c’est insulter Dieu. Autrement dit, il fallait apprendre à distinguer entre ce qui est saint et ce qui est profane, avant de pouvoir comprendre comment toute la vie peut et doit devenir sainte. Le parfum devait être salé. Il s’agit sans doute du sel de l’alliance (Lévitique 2.13). Car l’adorateur que Dieu recherche sera un fils ou une fille de l’alliance, un “fidèle” dans le sens profond du mot. Parle-t-il aussi de pureté ? Sans pureté l’adoration se gâte.

Un cœur qui adore découvre deux choses : son péché et le souci de Dieu. Ce fut l’expérience d’Esaïe. A l’autel des parfums, il entend la voix de Dieu : Qui enverrai-je ? L’adorateur devient missionnaire.

 

Lecture proposée : Exode 30.17-21

Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image.

2Corinthiens 3.18

Pratiquer le miroir de Dieu

La cuve était le lieu de l’hygiène spirituel. Elle se trouvait entre les deux autels, verdict de Dieu sur la persistance insidieuse du mal dans le croyant. Elle était en quelque sorte le miroir de Dieu, le reflet de sa sainteté. Il faut le contempler afin de le refléter, détourner le regard de soi pour voir Jésus. Au lieu de la vanité nous voulons la sainteté. Nous devons résister à la tentation de déménager la cuve dans un coin perdu. Car Dieu l’utilise pour nous transformer.

Dieu ne nous donne pas seulement un reflet, un constat de notre péché : il donne un instrument pour être transformé. Cela est indispensable. Car nous vivons dans un monde souillé. Il est impossible de vivre ici-bas sans être contaminé.

Pratiquer le miroir de Dieu ? C’est d’abord nous servir du miroir de la Parole et lui permettre de nous révéler à nous-mêmes. C’est se servir du miroir de la Cène et s’examiner soi-même. C’est encore le miroir de la communion, se laver les pieds mutuellement. L’eau de la cuve rafraîchit des saints défraîchis, et leur permet d’entrer dans la présence de Dieu.

Accessoire, tout cela ? La Bible le relie au risque de la mort, tant en Exode que pour la Cène. L’impureté est mortelle. Mais : Heureux ceux dont le cœur est pur, car ils verront Dieu.

 


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)