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Comment se déroule un enterrement chez vous ?

 

Lorsque l’homme est devenu pécheur depar sa désobéissance et de par sa volonté d’affirmer son indépendance de Dieu, Dieu a prononcé sur lui une sentence qui se termine par ces mots : “Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière”, Gen 3.19. La vie de l’homme reçoit ainsi un terme douloureux. Tôt ou tard, il doit se séparer des vivants et de leurs intérêts, quitter son lieu et suivre son destin.

La mort est une malédiction. Elle est la conséquence finale de la rébellion contre le Créateur. Et elle est amère. On peut passer toute sa vie à l’oublier, pourtant, on ne se fait pas oublier d’elle. Riche ou pauvre, honnête ou méchant, tous sont égaux devant la mort. Et tous doivent la subir comme l’étape obligatoire vers le jugement, à moins que...

Dieu a envoyé son Fils pour nous délivrer de la crainte de la mort. En prenant sur lui notre rébellion, Christ meurt sur la croix de Golgotha à notre place. Trois jours plus tard, il sort du tombeau, vivant et vainqueur, le premier d’une nouvelle humanité. Celui qui met sa confiance en lui est passé de la mort à la vie. C’est vrai, il lui faudra toujours quitter ce monde, mais il n’est plus question de jugement. Mourir, c’est être avec Christ pour l’éternité, nous dit la Bible.

Lorsque Christ reviendra, les morts ressusciteront. Dieu donnera un nouveau corps aux chrétiens comme aux non-chrétiens. Mais pour ces derniers, cela n’est que la préparation du jugement. En des termes très sobres, mais très solennels, Jésus parle de ce qui se passe après la mort pour ceux qui ont vécu sans lui. Les morts, ressuscités, apparaîtront devant leur Juge pour recevoir ce qu’ils ont mérité. Rien de plus... et rien de moins. L’enfer n’est pas une invention affreuse pour faire peur aux gens, mais la réalité terrible qui attend ceux qui n’ont pas voulu recevoir l’Evangile. Quant à ceux qui sont devenus enfants de Dieu par la confiance en Christ, ils hériteront d’une nouvelle terre où habitera la justice et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.

Pourquoi avoir écrit tout cela en parlant de l’enterrement ? Pour une raison très simple : il y a enterrement et enterrement. Enterrer quelqu’un qui a été de son vivant un disciple de Jésus-Christ est une chose bien différente de l’enterrement d’un non-chrétien, voire d’une personne plus ou moins religieuse. Quel espoir pouvons-nous annoncer devant un cercueil fermé ? Quel message tenir devant une tombe creusée ? Cela dépend entièrement de la vie qui a précédée à la mort.

Cela nous conduit à la pratique suivante : Nous ne pouvons faire les éloges de la foi du défunt dans un service d’enterrement si cela n’a pas été chose évidente dans sa vie. Au nom de Christ nous devons refuser toute hypocrisie, même si c’est la compassion pour les vivants qui nous inspirerait. Ainsi, lors d’un enterrement dit protestant, il peut arriver que vous n’entendez pratiquement pas un mot concernant le mort.

Puisque c’est pendant la vie que se détermine notre destin éternel – la Bible dit qu’il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, Héb 9.27 – il n’est pas possible de changer quoi que ce soit au sort de nos bien-aimés par nos prières après leur mort. Notre souci pour eux doit s’exprimer de leur vivant. Après, il sera trop tard. De ce fait, nous ne prions pas pour le défunt. L’enterrement n’est pas une cérémonie faite pour assurer la survie du mort. Il est destiné aux vivants pour les consoler, les encourager et les faire réfléchir. Ce service, notre Eglise le rend à quiconque le lui demande ou pour qui cela lui est demandé et sans aucune distinction quant à l’heure ou aux formes suivant l’importance de la famille. Riche ou pauvre, tous ont droit à la même dignité et à la même sobriété. D’ailleurs, comme pour toutes les cérémonies dans le cadre de notre Eglise, un enterrement est gratuit

Lors d’un enterrement, nous parlons aux vivants. Il y a pour cela une autre raison. Le défunt n’est plus là. Il n’y a que son corps. La mort, c’est la séparation. L’âme, la personne elle-même, quitte le corps au décès. Aucun mort n’assiste à son enterrement. Cela paraît une évidence, mais cela ne l’est pas toujours. Les morts ne nous voient pas, ne peuvent nous parler ou nous entendre, ils sont partis. Cela exclut toute possibilité de leur parler (ou de les invoquer dans le cas du spiritisme autant que dans le cas des “saints”). Nous restons avec notre chagrin, la douleur de la déchirure, parfois avec la mauvaise conscience, ou même avec le soulagement. C’est nous qui avons besoin d’entendre la Parole de Dieu s’adresser à notre besoin.

Comment, un enterrement évangélique ou protestant, se déroule-t-il ?

Dans la plupart des cas, la demande en est adressée, en général au pasteur, soit par la personne elle-même avant le décès, soit par la famille. Si la personne était membre de la communauté, cela va de soi. Dans les autres cas, une personne peut avoir fait une déclaration écrite à ce sujet, exprimant son souhait d’être enterrée selon la forme protestante ou évangélique. Ou sa famille peut le demander pour différentes raisons.

En général, cette demande est suivie d’un accompagnement spirituel de la famille. Un enterrement n’est jamais une simple formalité. Un décès réclame l’amour, la compassion, la consolation que nous ne trouvons nulle part mieux qu’en Dieu.

C’est avec la famille que sont convenus le lieu et le moment de l’enterrement. Lorsque les distances sont importantes, et souvent elles le sont du fait que les temples sont clairsemés, n’importe quel lieu peut être utilisé : la maison ou la cour de la famille, la chapelle de l’hôpital, ou même l’église catholique s’il y a accord. Dans ce dernier cas, il s’agit pourtant bien d’un enterrement évangélique, et ce sera expliqué au début du service. Parfois, il n’y aura d’autre rencontre que celle au cimetière. Les détails sont bien sûr arrangés en collaboration avec les pompes funèbres.

Le culte lui-même est d’une grande simplicité. S’il a lieu au temple ou dans un autre lieu, avant d’aller au cimetière, il est un peu plus élaboré, durant en général entre 30 et 45 minutes. Si on va tout de suite au cimetière, c’est nettement plus court.

Normalement, ce culte contient les éléments suivants :

  • Lecture d’un passage Biblique.
  • Prière.
  • Cantique, si les chrétiens présents sont suffisamment nombreux.
  • Message Biblique.
  • Prière et cantique final.

A cela peuvent s’ajouter d’autres points selon les circonstances (musique, poème, autres lectures, témoignages...).

Après, au cimetière, suivant la situation, et le climat !, après avoir descendu le cercueil dans la tombe, il y aura une courte lecture Biblique, quelques mots, parfois un cantique, et la prière finale.

Un service d’enterrement n’est jamais accompagné de la célébration de la Sainte Cène.

Ajoutons un dernier point. Nous n’enterrons que le corps de nos bien-aimés. Eux, ils ne sont pas là. Et leur destin ne peut évoluer suite à nos prières. Alors, faut-il se rendre au cimetière pour la Toussaint ? Cette fête, qui remonte à l’an 612, était dédiée à la mémoire de tous les saints et martyrs de l’Eglise. Lors de cette fête, on priait pour les défunts. La date était d’abord fixé au premier mai et changé au premier novembre par le pape Grégoire IV. C’est ce qui a fait des chrysanthèmes les fleurs du cimetière dans notre culture catholique. Parmi les protestants et les évangéliques, certains se rendent quand même au cimetière dans cette période pour entretenir la tombe familiale. D’autres, et cela n’a rien d’étonnant, n’y vont jamais. Dans les pays à caractère protestant, la coutume de la Toussaint est entièrement inexistante et les chrysanthèmes sont fort appréciés par les vivants !

La mort, et souvent la souffrance qui la précède, sont un puissant appel aux vivants. Nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, dit la Bible. Nous avons été faits par Dieu et pour Dieu. L’oublier donne lieu à des réveils brutaux et désagréables. L’histoire que Jésus a racontée sur le mauvais riche et Lazare (Luc 16.19-31) est une leçon fort utile à ce sujet. Et nous ferons bien de prendre le temps d’y réfléchir et d’en tirer les conclusions.

La foi en Christ enlève la crainte de la mort. Mourir pour le chrétien, c’est "être promu à la gloire". Mais la foi fait bien plus. Nous ne croyons pas en Christ en vue de la mort, mais pour avoir la vie. Le connaître, l’aimer, le servir, c’est vivre la vie comme Dieu l’a voulu en la créant. C’est “suivre le mode d’emploi du constructeur”. C’est vivre à la meilleure façon possible.

Voir aussi l’étude sur la mort et le deuil.

   
 

Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)