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Lettre ouverte à Ponce Pilate
Ah Pilate ! Ton neutralisme te fut fatal. Il t’a conduit à une attitude neutre, tout à fait indigne de ceux qui réfléchissent. La nuit précédente, tu n’as pas pu dormir et ta femme t’a donné quelques conseils que tu n’as pas retenus. En réalité, tu es le seul à savoir pour quelle raison tu n’as pas choisi entre les deux parties antagonistes. Ta position était plus importante que la Vérité. Je dis VERITE avec majuscules, car il ne s’agit pas de n’importe quelle vérité. Pour toi ce qui était important c’était de sauvegarder ton importante situation politique. Moralement tu t’es disqualifié; spirituellement, tu t’es suicidé. J’ai essayé d’analyser ce passage clé de te vie et voici quelques conclusions qui me viennent à l’esprit. Conclusions qui pourraient bien s’appliquer à tous ceux qui t’imitent consciemment ou inconsciemment. Je pense que la décision de te laver les mains n’était pas basée sur l’ignorance. Tu en savais trop sur Jésus-Christ. Ton “service de renseignements” avait bien fonctionné. Tu savais jour après jour où il était et ce qu’il disait. Et si ton service avait failli en quelque détail, quelqu’un d’important, comme Nicodème par exemple, t’aurait renseigné : n’avait-il pas parlé avec lui une nuit entière ? Ou bien Bartimée qui avait été aveugle et qui avait recouvré la vue grâce à lui. Et tant d’autres d’origines et de positions diverses auraient pu te renseigner. Mais tu as rejeté toutes les possibilités de connaître personnellement quoique ce soit au sujet de Jésus. Poursuivant mon analyse, il m’est impossible d’accepter l’explication de l’indifférence. Il est évident que dans ton for intérieur tu aurais souhaité un dénouement différent. C’est ce qui explique ton essai de dévier ton problème sur Hérode. Lorsque Jésus-Christ devient un “problème” pour quelqu’un, nul en dehors de soi-même ne peut décider quoi faire avec lui. Hérode était un “renard” - comme l’avait dit Jésus – un vaniteux et un sensuel. On ne pouvait rien attendre de lui, comme rien de sérieux de toi. Quelle fin tragique que la sienne ! Et tout cela parce qu’il n’a pas voulu, osé, prendre une décision juste, ferme, à bon escient, malgré le prix à payer. Le genre de décision qu’on trouve tellement souvent sur son chemin. Si ta position intime était l’indifférence envers l’Homme qui était là, devant toi, tu as alors prouvé ton insensibilité, ton irresponsabilité et ton apathie totale motivées par d’étranges intérêts. Plus tard, tu devais en payer le prix. Certains pensent que ton attitude était dictée par un désir de représailles. C’est vrai que la jalousie peut nous jouer de mauvais tours. Ton désir de conserver le pouvoir n’avait pas de limites. Le bruit courait dans la foule que d’aucuns voulaient proclamer Jésus roi, en particulier après certains miracles retentissants. Pourtant, il était notoire qu’à aucun moment il n’a manifesté d’ambitions politiques. Il avait déclaré ouvertement être venu pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Bien sûr, tout cela ne constituait pas une garantie pour toi. Il aurait pu changer d’avis. Et puis, tu ferais plaisir aux autorités religieuses et autres qui demandaient sa vie. Enfin, laisse-moi te dire que beaucoup pensent que ton attitude fut dictée par la lâcheté. Certains historiens affirment que tu t’es suicidé. S’il en est ainsi, je te le redis, ton suicide moral a eu lieu lorsque tu as demandé de l’eau pour accomplir ton geste historique afin d’éviter une vraie rencontre avec Jésus-Christ.
Si seulement tu avais compris qu’il est impossible de crucifier la vérité et de la mettre dans un tombeau froid pour ne plus avoir à y penser ! Oui Pilate, c’est impossible. Car même si cela arrivait, la Vérité aurait toujours un “troisième jour” de résurrection. Si tes successeurs et imitateurs pensaient, ne serait-ce qu’un instant, à cette réalité, leurs décisions seraient différentes et le monde tout autre. Je te salue Pilate, depuis l’éternité et m’étonne que malgré ton exemple et ta fin, il y ait encore de ceux qui marchent sur tes pas et qui t’imitent au lieu de suivre les traces de Celui qui sut transformer son humiliation en la plus grande richesse spirituelle léguée à l’homme, l’assurance de la vie et le salut éternel. Quant à toi, ton exemple m’incite plutôt à être fidèle et loyal envers Christ. C’est une question de dignité. Je te salue Guillermo MILOVAN, Décision
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Il
n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin
de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)
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