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6. Ezéchias et Esaïe

2R 18-21; 2Chr 29-32; Es 28-39

Début du règne, 2R 18.1-12; 2Chr 29-31. Ezéchias est comme un nouveau David, 18.3. Il nettoie le pays, même jusqu’à détruire un objet aussi historique que le serpent d’airain, :4, cf. Ex 20.4,5. :5, cf. 23.25 : contradiction ? Non, Ezéchias est remarqué pour sa foi, Josias pour sa fidélité à la Loi de Moïse. Attaché, comme en Gen 2.24. Versets 7,8, seulement dit de lui et de David. Mais le problème assyrien est toujours là. Peut-être une partie d’explication de ce réveil en Jér 26.18,19 (Mi 3.9-12) et Es 29.10-14. Dans ce cas, plus encore que d’une éducation, c’est d’une conversion qu’il faudrait parler.

2Chroniques donne le détail de ce réveil spirituel. 29.3=715=mort d’Ahaz. Il commence tout de suite en reconnaissant l’origine du mal, :6,7. Il veut renouveler l’alliance, :10. 15 jours sont nécessaires pour nettoyer le temple. Alors, pour la premièrefois depuis longtemps, le culte au temple est rétabli. Les Lévites plus en évidence que les sacrificateurs, cf. 29.12,34 et 30.22. Ce revirement avait pris tout le monde de court, 29.36. La célébration de la Pâque va confirmer tout cela. Il le voit clairement comme un événement qui devrait unir toute la nation, 30.5. Il sait que le retour à Dieu sera la clé d’un renouveau national. Mais il ne rencontre que peu de succès au nord parmi le petit reste d’Israël qui n’a pas été déporté, :10,11, et cf. :18-20. La Pâque est précédée par un nettoyage de la ville, :14. Cette Pâque assez unique, 30.26 et cf. 35.18. La fête a une conséquence typique, 31.1. Ensuite, le roi réforme le sacerdoce (31.4 !). Ce chapitre, et sa conclusion, :20,21, rappelle aussi l’œuvre de David.

L’épreuve assyrienne, 2R 18.13-19.37; 2Chr 32.1-23; Es 30-37. 2Chr 32.1 : Dieu est-il injuste envers Ezéchias ? “Si vous écoutez ma parole pour vous détourner des idoles, je pardonnerai et vous délivrerai de tous les maux dont vous souffrez” ? Pas aussi simple ! Ps 34.20. Pour Ezéchias, la 1e réaction est de changer de politique, de se fier à des solutions humaines (celles de son père !), 2R 18.13-16. Esaïe n’est pas d’accord, Es 30.1-3,15,18,19. Ezéchias écoute et change d’avis. 2Chr 32.2-8 probablement le reflet de cela. Es 30.31; 31.4-8; 33.19-21; 35.3,4 datent de cette période troublée. Mais qui croire : les paroles des prophètes, la Bible, ou les épées d’Assyrie ?

Sennachérib commet alors l’erreur de sa vie (souvent ainsi avec le diable et ceux qui le suivent !). Il va chercher à intimider Juda, semer la division (2R 18.29-32—4x : ne faites pas confiance à Ezéchias !) et s’en prend à Dieu : 2R 18.20-25,33-35; 2Chr 32.15. Dieu ne peut pas délivrer son peuple ! L’Assyrie semble tenir toutes les cartes en main. Comme si souvent jusqu’à aujourd’hui.

Ezéchias relève la seule chose importante, malgré le désespoir : 2R 19.3,4. Sennachérib joue la partie de Goliath. Esaïe répond sans ‘peut-être’, :6,7. (Test du vrai prophète, Dt 18.20-22, cf. Jér 28.9) Mais Sennachérib est toujours là. Sa lettre rappelle la vraie situation, :10-13, cf. 2Chr 32.17,19. Promesses de Dieu et réalité vécue : qui croire ? Réaction d’Ezéchias : prier, la seule chose qui lui reste (seul ? 2Chr 32.20). Une prière qui montre la théologie du roi, :15, sa lecture de la situation, :16-18, et termine avec une double requête, :19.

“Permettez-moi de citer un exemple pour montrer combien la prière peut devenir courageuse, voire importune, lorsque celui qui prie ne désire rien d’autre que la gloire de Dieu. En 1540, Frédéric Myconius, ami proche de Luther, tomba gravement malade. Lui-même, comme tous les autres, croyait qu’il mourrait très prochainement. Sur son lit, il écrivit d’une main tremblante une lettre d’amitié et d’adieu à Luther. Luther reçut la lettre et lui envoya cette réponse : “Je te commande de vivre, au nom de Dieu, parce que j’ai encore besoin de toi dans le travail de réformation de l’Eglise.... Le Seigneur ne me laissera jamais entendre dire que tu es mort, mais il te permettra de me survivre. C’est pour ceci que je prie; ceci est ma volonté, et que ma volonté soit faite, parce que je ne cherche qu’à glorifier le nom de Dieu.”

Myconius avait déjà perdu la capacité de parler quand la lettre de Luther arriva, il fut totalement rétabli et vécut encore six ans, survivant même à Luther de deux mois.

Rien ne nous donne autant de courage dans la prière que de pouvoir fixer le regard sur Dieu et de lui dire : “Tu sais que je ne prie pas pour mon avantage personnel, ou pour éviter des difficultés. Je ne prie pas non plus pour que ma volonté se fasse. Tout ce que je veux est que ton nom soit glorifié.” Si nous prions ainsi, nous connaîtrons la paix intérieure, même lorsque nos prières ne sont pas exaucées.” (O. Hallesby, Prière)

La prière ne change pas les choses, mais elle touche le Seigneur qui lui change les choses. La réponse est donnée à Esaïe, et elle révèle la pensée de Dieu, :22. Dieu a entendu Sennachérib et sa prétention (notez les ‘je’ en :23,24). Dieu est souverain et agit selon son plan, :25. Cf. :27,28, vrai aussi pour un roi païen orgueilleux. Il fera aux Assyriens ce qu’ils faisaient aux autres, :28. Dieu est le Protecteur de son peuple, :34. Le Ps 46.5-8 chante cette intervention de Dieu.

La délivrance est aussi imprévue qu’imprévisible et la fin de Sennachérib prouve la véracité de la parole de Dieu, 19.7. Il y a peut-être eu une catastrophe mondiale. Si le signe de 2R 20.11 arrive en même temps, ce qui est possible, cela pourrait indiquer un problème avec l’axe de notre planète. Fut-elle frôlée par une autre planète ? En cette époque, soudainement, Mars devient un dieu important. Exemple : C’est l’époque de la fondation de Rome, vers 700 avant Christ. Sur son fondateur, Romulus, Ovide écrit : “Les deux pôles furent secoués, et Atlas déplaça le fardeau du ciel… Le soleil disparut et des nuages s’élevèrent et obscurcirent le soleil… le ciel fut transpercé de flammes filantes. Le peuple s’enfuit et le roi [Romulus] monta vers les étoiles sur les chevaux de son père [Mars].”

Maladie et guérison, 2R 20; 2Chr 32.24-33; Es 38,39. En quel temps ? Avant (2R 20.6—mais cela peut aussi être pendant, 13—mais il y a ici peut-être le butin assyrien), pendant ou après (20.6 semble l’exclure) ? Sa guérison tombe plus ou moins en même temps que la délivrance d’Assyrie. L’ambassade babylonienne viendra sans doute peu après, 2Chr 32.31. La maladie était dans ce cas soudaine, rapide et fatale (un furoncle, la peste, … ? Les figues, :7, peuvent indiquer un problème de peau). Le fait de ne pas avoir de successeur aggrava sans doute la chose.

L’annonce du prophète ne provoque pas le fatalisme, mais la prière, Es 38.1,2. Dieu, change-t-il ses projets pour Ezéchias ? Oui, mais nous ignorons les réponses à nos pourquoi. Pas de salut par les œuvres, mais une réponse à la détresse qui pousse à la prière. L’annonce de la guérison accompagnée d’un signe remarquable (le raisonnement d’Ezéchias, 2R 20.8-10). La suite en Es 38.9-20, un psaume d’Ezéchias. Son soulagement, :16,17. :18, cf. Ps 6.6, pas d’espoir après la mort ? Pas si on meurt sans être agréé de Dieu; aussi : mort = inconnu, coupé de la vie ici-bas et de son culte de Dieu, le cadavre. La pleine révélation de l’au-delà est encore ponctuelle avant la venue de Jésus, mais cf. Job 19.25-27. Comment comprendre cette prière à la lumière de 2Chr 32.25,26 ? Probablement, cela fait référence à la suite, :31.

L’ambassade babylonienne : une épreuve de Dieu où Ezéchias échoue. Apparemment, il gère mieux la maladie et les crises que la santé et les félicitations ! Il résiste à un Sennachérib terriblement présent et tombe devant un roi de Babylone lointain ! L’orgueil, pire ennemi que la souffrance. Le jugement annoncé, mais le roi se sait reconnaissant devant la grâce reçue, 2R 20.19. Cela ne change pas l’appréciation générale de 2R 18.3. Trois ans après sa guérison, Manassé est né. Quelle éducation a-t-il reçue ? Ezéchias, a-t-il gâté son fils, en faisant de lui, enfant, son corégent ? Le peuple, avait-il réellement changé durant son règne ? Cf. Es 32.13,14.

7. De Manassé à la destruction du temple


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)