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Ce que dit Jésus sur la fin des temps

Notre confession de foi
Nous voulons aussi, aimer notre prochain en travaillant pour la paix et la justice, jusqu’à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. Car il reviendra pour juger toute créature et établir son règne. Nous attendons selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. Telle est notre espérance.

La confession de foi de l’AEPEB
Je crois en Jésus-Christ, … à son retour en personne pour les siens et à sa venue en gloire pour établir son règne et juger les rebelles.
Je crois que les hommes ressusciteront corporellement, les uns pour le vie éternelle et les autres pour le jugement.

 

En attendant une étude plus systématique de la doctrine sur les temps de la fin et les prophéties bibliques qui s’y rapportent (Je n’ai pas encore eu le temps de m’y atteler), voici les quelques pages de mon livre sur Marc qui touchent à ce sujet.

Pour les détails du livre, voir la section Publications.

Le texte suivant ne concerne que le texte de Marc 13. Ce n’est donc pas une étude comparative de l’ensemble du sujet, ou même, de l’ensemble des Evangiles.

 

Marc 13.1-13      Signes de la fin

Il y a deux fins du monde. Il y a la fin finale, la fin dernière qui par ses douleurs enfante le règne messianique. Il y a aussi la fin de notre monde, bien plus imminente. Non seulement la fin signifiée par la mort, mais aussi celle qui met un terme à notre société, notre culture. Jésus est concerné par les deux. La fin imminente du monde juif, de Jérusalem, du temple, de la civilisation de l’ancienne alliance serait aussi dramatique qu’inévitable. La fin dernière du monde serait également tragique et inévitable. Dans les deux cas la cause est identique : le rejet de Dieu et de son Messie. C’est toujours ainsi. Les deux fins sont toujours provoquées par les mêmes causes. C’est ce même rejet qui a été la cause réelle de la disparition de tout royaume, de toute civilisation, de toute culture. Ce rejet causera aussi notre fin si nous n’y prenons garde. Il y a deux fins. N’oublions ni la première, la plus proche, par une curiosité surfaite de la dernière, ni la dernière par une fixation sur la première.

Ici, en Marc, le texte se concentre surtout sur cette fin dernière dont Jésus annonce les signes.

1. La séduction. Il y aura d’abord le moment de gloire de ceux qui viennent sous le couvert du nom de Christ, sans avoir été envoyés par lui, qu’ils soient faux messies ou faux mouvements messianiques. Il est question bien sûr de toute personne et de tout mouvement qui vient vers nous avec le nom de Jésus dans son blason, mais qui véhicule des idées contraires à l’Evangile. Et c’est bien là le critère : la fidélité à la Parole révélée, à la vérité transcrite et objective. Ce ne sera jamais la sincérité, l’enthousiasme, le but louable, le langage sympathique et bien à l’oreille, mais la fidélité à l’Esprit qui a inspiré la Parole et donc à cette Parole inspirée par l’Esprit. Le séducteur est toujours sympathique, envoûtant, raisonnable et spirituel pour ceux qui se laissent séduire. Dans ce sens, force nous est de constater la présence de mouvements comme de personnes à la séduction puissante, et il ne faut pas nécessairement les chercher uniquement dans le camp des sectes, là où on s’y attend le plus. L’intolérance et la persécution sont les fruits amers mais naturels de la séduction.

2. La guerre. Les guerres locales – et ne les banalisons pas, elles sont tout aussi meurtrières que les autres ! – sont suivies par des états de guerre à l’échelle planétaire. Le monde entier est embrasé dans le conflit, comme notre siècle l’a si bien montré. Cette intensification est rendue encore plus meurtrière par les techniques d’aujourd’hui. L’escalade des armements modernes dans des régions aussi volatiles que le Moyen Orient ne peut guère annoncer autre chose qu’un embrasement total à l’échelle nucléaire, chimique et biologique. Cette horreur qui se prépare sous nos yeux, ne ressemble-t-elle pas comme deux gouttes d’eau à ce que la Bible résume sous le vocable d’Harmaguédon ? “Cela a toujours existé” ? “Continuez donc à dormir, braves gens” ? Comme vous voudrez !

3. Les catastrophes naturelles. Aux séismes et aux famines mentionnés ici, Luc ajoute les maladies pestilentielles, les pandémies et d’autres phénomènes effrayants. L’explosion démographique, la pollution et les changements climatiques qu’elle provoque, les essais nucléaires, la pollution morale et sexuelle et son cortège de SIDA et autre MST ont rendu ces paroles terriblement actuelles.

Avec une bonne semaine de réserves en nourriture sur le plan mondial, la résistance aux pesticides et un climat plus hasardeux, la famine pourrait être à notre porte. L’argument que l’on avance – cela a toujours existé et on trouvera bien des moyens techniques pour en enrayer les conséquences – témoigne d’un bel optimisme. Mais ce pourrait être l’optimisme de l’autruche. L’Apocalypse pourrait être à notre porte.

Tout ceci représente le commencement des douleurs. Quand elles commencent à envahir le monde, notre délivrance est proche. Le temps des douleurs représente environ 3% de la durée totale d’une grossesse. Cette estimation ne doit pas nous pousser à des datations hasardeuses (on peut laisser cela aux sectes !). Mais elle pourrait bien indiquer un ordre de grandeur.

4. La persécution. L’intolérance des Juifs et des chrétiens fidèles à l’Evangile a toujours caractérisé nos civilisations. La tolérance de toute conviction porte en elle le germe de l’intolérance envers ceux qui osent vivre et affirmer une vérité absolue et intolérante. C’est le problème de notre temps. La vérité est par nécessité intolérante, et donc intolérable. Elle peut accepter qu’on la rejette. Elle peut même lutter pour la liberté individuelle de croire autrement. Mais elle reste la vérité. Le respect total de la personne humaine ne se fait pas au prix de la vérité. Il est justement propre à la vérité. C’est là où la vérité est diluée que l’intolérance et la persécution ne sont pas loin. Ceux qui ne se laissent pas digérer par ce monde seront vomis par ce même monde. Lorsque la séduction atteint son comble, le pogrom est à la porte. Même dans notre Occident si civilisé.

Comment s’y préparer ? Jésus propose deux choses : une absence d’inquiétude par la confiance en l’œuvre de l’Esprit en face des persécuteurs et une évangélisation mondiale multiethnique. Cette dernière, ne doit-elle pas être notre premier souci ? Nous ne nous préparons pas à la persécution en creusant des abris, mais en annonçant l’Evangile, en passant à l’offensive.

“Vous avez effectivement besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Car encore un peu de temps - bien peu ! et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas !” (Hébreux 10.36,37)

 

Marc 13.14-27    Les dernières années avant le Retour

A quoi, et à quand, Jésus se réfère-t-il dans ce texte ?

  •         A la destruction de Jérusalem en l’année 70 ? Cela expliquerait bien le cadre géographique. En plus, l’abomination, cf. Daniel 9.27;12.11, s’applique clairement au temple. Le parallèle de Luc 21.20 va aussi dans ce sens, mais est-ce vraiment un parallèle ? Cependant, les événements de l’année 70 n’ont que partiellement accompli ces paroles.
  •         Faut-il les appliquer à la Mosquée d’Omar qui se dresse là où elle ne devrait pas être ? Elle est certainement une abomination spirituelle, même si elle constitue un monument culturel. Cependant, cela fait des siècles qu’elle se trouve à cet endroit, ce qui cadre fort mal avec le reste du texte.
  •         Est-ce que Jésus fait référence à l’enlèvement de l’Eglise ? Mais celui-ci s’opère en un clin d’œil. Aura-t-on même l’idée de chercher son manteau ? Et pourquoi ce cadre géographique si limité ? Le retour du verset 26 est bien le retour visible de Jésus quand il viendra pour établir son règne.
  •         Faudrait-il alors penser à la période de l’histoire qui précède ce retour ? Le contexte scripturaire est celui des prophéties de Daniel. Jésus cite Daniel 9 et 12 où le prophète annonce une période de la moitié d’une semaine, qui correspond assez clairement à celle des 1260 jours ou 42 mois, un temps, des temps et la moitié d’un temps chez le même prophète et dans l’Apocalypse. Cette période peut être mise en rapport avec l’Antichrist qui ira jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, 2 Thessaloniciens 2.3,4 et Apocalypse 13. La rupture brutale de l’alliance entre ce sauveur politique et la nation d’Israël déclencherait d’un jour à l’autre une persécution atroce du peuple élu, symbolisé par la femme d’Apocalypse 12.6.

Ce n’est pas ici l’endroit pour entrer dans le détail. Mais ce résumé (trop) rapide n’a rien d’incongru. Les textes sont là et Jésus semble bien les prendre au pied de la lettre. Il est certainement hasardeux de vouloir en connaître plus que n’en dit la Bible. Mais aujourd’hui, nous courons avec encore plus de facilité et d’empressement l’autre danger, celui de vouloir en connaître beaucoup moins !

 

Si nous prenons ce “scénario” biblique dans son ensemble, nous pouvons peut-être en brosser les grandes lignes que voici.

Lorsque le Seigneur in extremis arrache les siens de la tourmente des temps de la fin, ceux qui n’étaient pas prêts sont laissés derrière. Ils ne sont pas perdus et beaucoup, sans doute, se ressaisiront pour vivre enfin et souffrir à la gloire de l’Agneau de Dieu. L’Antichrist se hisse au dernier cran de son pouvoir diabolique, se dévoile dans toute sa révolte impie en s’installant dans le temple reconstruit à Jérusalem. Les fidèles du peuple juif s’enfuient au désert. Ceux qui ne le peuvent pas, périssent.

Une tribulation terrible suit à celle qui a déjà sévi contre l’Eglise pendant les 42 mois précédents. Il y aura un harcèlement inégalé pour séduire les foules et les amener à adorer celui que la Bible appelle la Bête. Même les Juifs et les chrétiens fidèles qui restent encore sentiront le souffle de la tentation. Des signes mensongers, cf. aussi 2 Thessaloniciens 2 et Apocalypse 13, feront hésiter les meilleurs. mais même cette tribulation passera. Tout l’univers s’ébranle, peut-être, ou en partie, par la faute des hommes eux-mêmes. La terreur se répand dans le cœur des hommes (Luc 21.25,26). Les projets arrogants de l’Antichrist libèrent une puissance destructrice que nul n’avait prévue.

Alors, le Fils de l’homme apparaîtra, visiblement, car tout œil le verra (Zacharie 12.10 et Apocalypse 1.7). Tous ceux qui lui appartiennent (et il y en a encore !) seront rassemblés des quatre extrémités de la terre et réunis à ceux qui ont accompagné le Christ dans son retour.

 

Marc 13.28-37    Veillez !

Notre attente de ces choses est faite d’un mélange d’ignorance, de prémonition, de perspicacité et de vigilance.

Si nous ignorons le jour et l’heure, une ignorance que nous partageons avec les anges et avec le Fils de l’homme, du moins lorsqu’il était sur terre, nous ne devons pas ignorer le temps. Nous ignorons le moment, mais pas le temps. Ces deux mots indiquent la frontière entre l’ignorance et le savoir à l’égard des derniers temps. Nous ignorons la chronologie exacte, mais nous ne devons pas être ignorants des temps, de l’époque. Quand nous voyons que le décor est mis en place, nous devons savoir que la pièce va bientôt être jouée.

 

Quelle est la génération dont Jésus parle au verset 30 ?

  •         = Cette race ? C’est improbable. Car, malgré une histoire faite d’antisémitisme, il était évident que le peuple juif ne disparaîtrait pas. “Ce peuple ne passera pas” n’est pas ce qu’auraient compris les disciples en écoutant cette phrase.
  •         Une génération = 40 ans ? S’agit-il alors de la génération qui a vu le début de ces choses ? Mais qu’est-ce qui constitue le début ? La fondation de l’Etat d’Israël en 1948, disent certains, mais sur quelle base ? Est-ce que Luc 21.24 indique le moment de départ ? Mais même cela ne nous donne aucune date précise et indiscutable.
  •         = La génération d’avant l’année 70 ? En nous référant à 13.1-3, cela répond de manière satisfaisante à une partie de la question. “Cette”  génération-là a vu arriver la destruction de Jérusalem. Mais cela ne peut guère répondre à l’ensemble des choses décrites dans ce chapitre. Ce n’est qu’une application partielle.

En fait, cette phrase n’est pas là pour nous aider dans nos calculs. Elle sert à souligner le caractère inéluctable de ces choses.

Le figuier s’est-il mis à fleurir ?

Israël est de retour dans sa terre natale. Jérusalem est de nouveau une ville juive, capitale de la nation. La question de reconstruire le temple est vivement discutée dans certains cercles de ce peuple. Et toutes les nations se heurtent de plus en plus, peu importe la raison, à ce peuple et à cette ville. Jérusalem est en passe de devenir la grande pierre d’achoppement et la coupe d’étourdissement de toute la terre (Zacharie 12.2,3). Aujourd’hui, lorsque Jérusalem tousse, les grandes puissances attrapent un rhume ! Le figuier, s’est-il mis à fleurir ?

Le chemin des armées gigantesques qui doivent venir du soleil levant se prépare. L’organisation qui peut fournir à l’Antichrist le contrôle total de la population se met en place. L’armement capable de déclencher les horreurs de l’Apocalypse existe et se répand jusque dans les mains des adversaires les plus implacables d’Israël. Le figuier, s’est-il mis à fleurir ?

L’évangélisation des nations, dans un sens, touche à sa fin. Non pas que le travail soit achevé. Il ne le sera peut-être jamais. Mais partout, le nom de Christ est annoncé par tous les moyens dont nous disposons actuellement. Et l’effort se poursuit sans relâche. Le figuier, s’est-il mis à fleurir ?

L’amour du plus grand nombre, est-il en train de refroidir devant nos yeux, pour ne pas dire, dans nos cœurs ? Le spectre d’un Christianisme sans Jésus-Christ vivant et Seigneur, se dresse-t-il devant nous, en Occident comme ailleurs ? En même temps que l’épouse se pare pour les noces, la prostituée se pare-t-elle pour le blasphème final ? Le figuier, s’est-il mis à fleurir ?

 

Sommes-nous cette génération qui voit “ces choses” arriver ? Est-ce que cela nous pousse à calculer ou à veiller ?

 

Dans la tension entre le prévisible, le figuier, et l’imprévisible, le moment du :32, l’exhortation de Jésus est claire. L’Eglise doit veiller et prier et s’occuper de la tâche que lui a confiée son Maître.

Elle doit veiller à cause du risque réel de s’endormir. L’urgence de l’évangélisation et de la sanctification est beaucoup trop facilement perdue de vue. La vie chrétienne devient une succession de coutumes rassurantes mais sans vrai impact sur la vie. L’influence hypnotisante du monde nous fait perdre notre discernement des choses les plus importantes. Nous sommes continuellement exposés au danger de nous laisser envoûter par des valeurs étrangères à l’Evangile et, subrepticement, nous sommes transformés à l’image de l’homme sans Dieu.

La vigilance doit aller de pair avec la prière. D’ailleurs, l’assoupissement dans la vie chrétienne commence en général par une relâche de la vie de prière, tant pour ce qui est de l’écoute de Dieu que pour ce qui est de la prière persévérante.

La vigilance se manifeste aussi par le fait d’être occupé chacun à sa tâche. C’est l’unique rappel chez Marc de la parabole des talents. Christ ne nous laisse pas ici un capital, mais un travail. Etre vigilant, c’est s’occuper de sa tâche à soi. C’est connaître son rôle dans le royaume de Dieu et le tenir. Nous ne sommes pas appelés à passer notre vie à chercher nos dons spirituels, mais à travailler à notre tâche, à être responsables. Notre danger actuel n’est pas avant tout l’activisme, mais la passivité spirituelle. L’inertie évangélique nous menace bien plus que l’excès de zèle.

Pour beaucoup, être vigilant, c’est encore savoir écouter les “portiers”. La ville de Sardes, pour avoir supprimé ses portiers, est tombée à deux reprises entre les mains de ses ennemis. L’église de Sardes (Apocalypse 3.1-6) est morte pour la même raison.


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)