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Paul Schneider (1897-1939)

L’apôtre de Buchenwald

Aujourd’hui que la nuit semble tomber sur notre monde, voici le témoignage d’un pasteur quasi inconnu face à un régime totalitaire et persécuteur qui était le précurseur du régime de l’Antichrist que notre monde si évolué se prépare à accueillir.

Lorsque la croix gammée nazie fut élevée au-dessus du camp de prisonniers de Buchenwald, l’ordre : “Têtes nues” retentit dans les haut-parleurs. Au cours de ce matin de mai 1938, tous les prisonniers obéirent immédiatement, sauf un pasteur décharné venu de Rhénanie, Paul Schneider. Ses compagnons de captivité jetèrent un coup d’œil effrayé en direction des gardes. Ces prisonniers savaient que ce jeune pasteur n’était pas un lâche, mais ce qu’il faisait était de la folie pure.

Quand on rompit les rangs, ses amis se précipitèrent vers lui et le supplièrent de coopérer. Il répondit calmement qu’il devait rendre un témoignage fidèle à Christ et protester contre la brutalité qu’il voyait autour de lui.1 Ce témoignage n’allait pas tarder à être mis à l’épreuve, car le haut-parleur ordonna au prisonnier qui avait gardé son calot de se rendre au rapport à la grande porte, sans quoi tout le camp serait puni. Schneider réagit en se dirigeant en courant vers le poste de garde.

Schneider était dans le camp parce qu’il ne souscrivait pas aux hérésies d’Hitler. Il refusa de donner la communion à deux nazis locaux qui étaient membres de son Eglise.2 Lors des funérailles d’un membre des Jeunesses hitlériennes, un orateur déclara que le défunt avait été enrôlé dans “les troupes d’assaut du ciel”. Schneider reprit publiquement cet homme et fut emprisonné pendant une semaine. Au cours de l’hiver 1935-1936, le bureau du maire le réprimanda douze fois pour avoir prêché contre le parti. Après une autre arrestation en juillet 1937, les nazis le bannirent hors de Rhénanie. Ils l’exclurent de sa paroisse et l’avertirent qu’il ne devait jamais y retourner. Mais Schneider se rendit aussitôt à la gare; il jeta son ordre d’exclusion dans la poubelle et il rentra chez lui par le premier train.3

Schneider n’était ni un brillant intellectuel dans la lignée de Dietrich Bonhoeffer, ni une célébrité nationale originale comme Martin Niemöller. Il n’était qu’un pasteur ordinaire qui accomplissait fidèlement son ministère quotidien. Il fit toujours preuve de fidélité dans le camp, où il fut battu comme plâtre parce qu’il avait refusé d’ôter son calot. Soumis à une cure d’isolement forcé pendant un an, Schneider n’en continua pas moins à protester. Lorsque des prisonniers évadés furent capturés et puis exécutés, le pasteur cria depuis sa cellule : “Au nom de Jésus-Christ, je m’insurge contre le meurtre des prisonniers…”4

Chaque fois qu’il parla ainsi, il fut de nouveau brutalisé, et le 18 juillet 1939, il périt sous les coups. Sa vie — et sa mort —furent si édifiantes que même les athées du camp l’appelèrent, comme les autres, “l’apôtre de Buchenwald”. Par la suite, le gouvernement communiste de l’Allemagne de l’Est édifia un mémorial pour honorer ce pasteur chrétien.

Peu avant son arrestation, Schneider avertit son assemblée du péril que courait le pays : “Nous ne pouvons pas fermer plus longtemps les yeux sur les vagues gigantesques que nous voyons déferler de notre ‘vie populaire’ sous le Troisième Reich.”5 Il surnomma le nazisme un “paganisme flagrant” et proclama son incompatibilité avec la foi chrétienne.6 Il ne pouvait pas y avoir de juste milieu. Il était temps de confesser sa foi sans crainte, comme dans l’Eglise primitive, car Jésus lui-même a dit : “Quiconque se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est dans les cieux.”

Aujourd’hui, en Occident, les chrétiens sont rarement appelés à sacrifier leur vie pour l’intégrité de l’Eglise, mais il se peut qu’ils aient, eux aussi, un prix à payer. Ils doivent décider s’ils tiendront bon pour Jésus et s’ils confesseront sa vérité ou s’ils continueront à choisir la facilité et à laisser le diable triompher par défaut. S’ils tiennent bon, ils se trouveront dans la lignée du pasteur Schneider. En ayant payé le prix fort, ce dernier a mérité le titre d’“apôtre de Buchenwald”. Les chrétiens lui tirent leur chapeau, à lui, et à tous ceux dont le témoignage plein de grâce, mais intraitable, honore le royaume de Dieu.

Notes :

1 Claude R. Foster, Jr., Paul Schneider — The Buchenwald Apostle (West Chester, Pennsylvania: West Chester University Press, 1997), p. 786.

2 Arvan E. Gordon, "Between God and the Gestapo," Church Times Website, http://copies.anglicansonline.org/churchtimes/990716/feature.htm.

3 "A Twentieth Century Martyr," Free Church Foundations Website, www.btinternet.com/~s.j.mackay/foundations/martyr.html (accédé le 27 mai 2004).

4 E.H. Robertson, Paul Schneider: The Pastor of Buchenwald, (London, SCM Press, 1956), p. 112-114.

5 Rudolf Wentorf, Paul Schneider — The Witness of Buchenwald, traduit par Franklin Sanders (Tucson American Eagle Publications, 1993), p. 50.

6 Voir aussi l’article du Journal Kairos : Le pasteur du Chambon

Source : http://www.kairosjournal.org.uk/index.aspx?L=3

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Le Berger d’Israël, mars 2009

   
 

Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)