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Psaume 1

Les deux chemins

Heureux qui ne suit pas les conseils des gens sans foi ni loi, qui ne s’arrête pas sur le chemin de ceux qui se détournent de Dieu, et qui ne s’assied pas avec ceux qui se moquent de tout !

Ce qu’il aime, au contraire, c’est l’enseignement du Seigneur; il le médite jour et nuit.

Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau : il produit ses fruits quand la saison est venue, et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur. Tout ce que fait cet homme est réussi.

Mais ce n’est pas le cas des gens sans foi ni loi : ils sont comme brins de paille dispersés par le vent.

C’est pourquoi, quand on juge (à l’entrée du temple) ces gens–là ne sont pas admis; dans l’assemblée des fidèles de Dieu, il n’y a pas de place pour eux.

Le Seigneur connaît la conduite des fidèles, mais la conduite des gens sans foi ni loi mène au désastre.

Psaume 1 (BFC)

Ce psaume étrange sert, avec le suivant, d’introduction au livre des psaumes. Etrange, car ces psaumes ne sont pas vraiment des prières. Ils sont une série d’affirmations. Avant que les psaumes me font entrer auprès de Dieu, et m’invitent à prier avec eux, ce livre s’adresse à moi. Pas directement, mais néanmoins à moi. Ce livre commence par me dire quelque chose sur le genre de personne, moi, que Dieu invite dans sa présence. Il y ajoute un psaume sur la personne qui est au centre de la prière.

Avant de commencer une relation suivie avec le Dieu qui entend, je dois écouter. Le premier psaume me pose deux questions simples : Tu marches avec qui dans ta vie ? Tu t’enracines où ?

Vous voyez, prier n’est pas poster une lettre anonyme, sans engagement, dans la céleste boîte aux lettres. Je veux décharger mon cœur auprès de Dieu, obtenir du soulagement, de l’aide, des solutions. Mais Dieu commence par me parler. Comme s’il désire mettre les points sur les i dès le départ. Je crie : “Où es-tu ?” Et il me demande d’abord : “Où es-tu ?” Spurgeon écrit quelque part que tous les psaumes sont en quelque sorte un long commentaire divin sur ce premier psaume. Tout le reste dépend de ma réponse à ces deux questions. Je peux tenter de les oublier, leur faire subir un classement vertical, mais tôt ou tard, elles me reviennent, comme un boomerang.

Ce psaume me présente deux chemins. Noir et blanc. Sans nuances. Nous sommes tellement habitués au gris. Mais ce livre est le fruit de croyants passionnés. Ce livre respire la passion de Dieu. Le choix radical que me dessine le premier psaume est un reflet de cette passion. Il me dit : “Arrête de clocher des deux côtés. Laisse Dieu être Dieu dans ta vie !” (cf. 1Rois 18.21) Il me rappelle que Dieu a horreur de la tiédeur. Si seulement tu étais froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.” (Ap 3.15,16)


Tout d’abord, Dieu me présente le chemin de la vie.

Notez la dynamique dans ce premier verset. Le Seigneur connaît notre tentation de ralentir notre allure spirituelle : marcher>s’arrêter>s’asseoir. Dans la vie du chrétien, il y a une dynamique opposée : il est assis avec Christ, il marche avec Christ, il tient ferme pour le Christ (cf. cet ordre de choses dans la lettre de Paul aux Ephésiens). Il refuse consciemment de marcher avec ceux qui méprisent Dieu.

Notez le secret du croyant : il puise constamment à la source de la Parole de Dieu. C’est là où sa vie est enracinée. Il médite cette parole jour et nuit : quelle passion ! Méditer, c’est ruminer, plus que lire, c’est digérer autant que goûter. Il n’est pas un lecteur de la Bible obligé et ennuyé : il aima ça, il a appris à aimer ça. C’est sa joie.

Notez le destin du croyant. Il portera du fruit (Galates 5.22), il donnera de l’ombre (je pense à ce que dit l’apôtre en Philémon 7, tu as réconforté le cœur des autres chrétiens), il aura du succès (Ps 37.4,5, Trouve auprès du Seigneur ton plaisir le plus grand, et il te donnera ce que tu lui demandes. Remets ta vie au Seigneur, compte sur lui, et il fera le nécessaire). Bien sûr, tout cela n’est pas instantané. Les arbres poussent lentement. Mais celui qui marche avec Dieu peut envisager le long terme. Le prophète Jérémie ajoute ce commentaire : Il aura le même sort qu’un arbre planté près de l’eau, dont les racines s’étendent à proximité du ruisseau. Il n’a rien à redouter quand vient la chaleur, et son feuillage reste vert. Même en année de sécheresse il ne se fait aucun souci, il ne cesse de porter des fruits. (17.8, BFC)


L’alternative est le chemin de la mort.

Le méchant, l’homme “sans foi ni loi” comme le traduit la Bible en Français courant, est très différent. Il n’a pas de source profonde qui l’aide à passer à travers les sécheresses de la vie. Il est comme les mauvaises herbes, sans racine, et sans avenir. Il est comme la paille qui est abandonnée aux vents et qui se perd. Il est comme la bale du blé, moissonnée, si près d’arriver, mais écartée sans ménagement.

Jésus dit ceci des mauvaises herbes qui poussent au milieu du blé : Comme on arrache la mauvaise herbe et qu’on la ramasse pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde : le Fils de l’homme enverra ses anges et ils élimineront de son royaume tous ceux qui incitent les autres à pécher et ceux qui font le mal. Ils les précipiteront dans la fournaise ardente où il y aura des pleurs et d’amers regrets. (Mt 13.40-43)

Rien n’est prévu pour l’épreuve décisive. Au moment crucial, ils se trouvent dehors. Ils ont eu leur plaisir ailleurs.


Pourquoi ce choix des deux chemins.

L’un se perd, l’autre mène vers l’éternité. L’un se sert, l’autre sert. L’un va son chemin, l’autre suit le chemin. Dieu connaît la voie des justes. La voie des autres, qui s’en souciera ?

Les deux peuvent prier, mais quelle différence ! Jésus le rappelle en racontant cette histoire :

« Deux hommes vont au temple pour prier. L’un est Pharisien, l’autre est employé des impôts. Le Pharisien se met devant. Voici comment il prie dans son cœur : “Mon Dieu, je te remercie parce que je ne suis pas comme les autres. Ils sont voleurs, injustes, adultères. Et je te remercie parce que je ne suis pas comme cet employé des impôts. Je jeûne deux fois par semaine. Je te donne le dixième de tout ce que je gagne.” L’employé des impôts reste derrière, il ne veut même pas lever les yeux vers le ciel. Mais il se frappe la poitrine pour demander pardon et il dit : “Mon Dieu, aie pitié de moi ! Je suis un homme pécheur.” »

Jésus ajoute : « Oui, je vous le dis, l’employé des impôts rentre chez lui, et Dieu le considère comme une juste. Ce n’est pas le cas du Pharisien. En effet, celui qui veut être au-dessus des autres, on lui donnera la dernière place. Et celui qui prend la dernière place, on le mettra au-dessus des autres. » (Luc 18.9-14, PdV)

Dieu nous invite dans sa présence. La prière sera la respiration de notre âme. Et un jour, elle laissera la place à la réalisation de tous nos espoirs. C’est ce que Dieu veut pour nous. C’est la raison qu’il nous présente ces deux chemins avant même la prière.

Avant de prier avec les psaumes, soyons sûrs d’être sur le même chemin. Voici ce que dit le livre des Proverbes : Le Seigneur déteste les sacrifices offerts par les méchants, mais il reçoit favorablement la prière des hommes droits. … Le Seigneur ne s’intéresse pas aux méchants, mais il écoute la prière des justes. (15.8,29, BFC)


L’aboutissement du chemin de la vie
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Avant de quitter ce psaume, regardez courtement le dernier psaume du psautier, le 150. Voici le cadre du livre des Psaumes. Le choix du Ps 1 aboutit à la gloire du Ps 150. Le méchant aura disparu depuis longtemps : ils se faneront vite, comme l’herbe, comme la verdure ils se dessécheront.D’ici peu, le méchant aura disparu; tu auras beau chercher, tu n’en trouveras plus trace. … ceux qui font le mal sont supprimés d’un seul coup; il n’y a aucun avenir pour les méchants. (Ps 37.2,10,38, BFC) Mais l’univers sera rempli de la gloire indicible de Dieu. Nos meilleurs cantiques deviendront louange sans mélange. Il n’y aura plus de dissonance à cause du mal, de la peine, du deuil, de la faiblesse. Alors nous verrons et nous serons éternellement satisfaits. Notre chemin aura abouti. Notre source nous aura renouvelé jusqu’au bout.

Le SEIGNEUR dit : “On oubliera les malheurs du passé, ils disparaîtront loin de mes yeux. En effet, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle. Personne ne se souviendra plus du passé, on n’y pensera plus du tout. Débordez de joie, réjouissez-vous sans cesse à cause de ce que je vais créer. De Jérusalem, je vais faire une ville remplie de joie, et de ses habitants un peuple débordant de joie. Je me réjouirai à cause de Jérusalem, je déborderai de joie à cause de mon peuple. On n’entendra plus de pleurs ni d’appels au secours.” (Es 65.16-19 PdV)


Tu marches avec qui dans ta vie ? Tu t’enracines où ?

 

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Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)