Comme dans l’euthanasie, une fuite en avant (en arrière ?) devant la souffrance d’être, l’incapacité de voir le bout du tunnel.
Les 6 cas de suicide dans la Bible
Abimélek, Jug 9.53,54.
Samson, Jug 16.29,30.
Le roi Saül, 1Sam 31.4,5.
Ahitofel, 2Sam 17.23.
Zimri, 1R 16.18,19.
Judas, Mt 27.5; Act 1.18.
Cf. le cas du geôlier en Act 16.27,28.
Analyse de deux désirs suicidaires
(P. Martinez)
Moïse : No 11.11-15. La plainte le conduit à une
décharge de colère, à l’introspection, à
l’idée du suicide. La réponse de Dieu : sympathie,
une issue pratique et une affirmation de la valeur de Moïse, No 11.16,17.
Trois erreurs de Moïse : distorsion de la réalité,
pitié de soi, surévaluation de sa propre responsabilité.
Elie : 1R 19.2-7. Dépression suicidaire à cause
du surmenage, d’un épuisement physique et moral. Dieu y répond
sans irritation. Il lui donne un repas, du repos et une vision renouvelée
de Dieu et de sa tâche, et de l’aide. Ses erreurs : distorsion
de la réalité, isolement.
Cf. aussi le cas de Jérémie, 20.7-18 et autres.
Cf. aussi le cas de Job qui résiste à la tentation du suicide
et sort victorieux de l’épreuve.
Le suicide, le péché et la croix
Le péché est suicidaire, cf. Rom 8.6; Pr 8.36. Chesterton
: “Le suicide n’est pas seulement un péché,
il est le péché.” “Le péché signifie
l’amour du néant par désamour de Dieu, ressentiment
et méfiance envers le Seigneur” (H. Blocher). C’est
l’idolâtrie finale de soi poussée à bout. C’est
pour cela que l’Eglise s’est toujours opposée au suicide.
Et là où cette répulsion est forte dans une société,
le taux de suicide est faible.
“… le Péché comme tel, qui est dissemblance
de Jésus, est foncièrement suicidaire. Pécher, c’est
se détourner du vrai Dieu, or, comme l’écrivait Saint
Augustin, tout ainsi que l’âme est la vie de la chair, Dieu
est la vie bienheureuse de l’homme (La Cité de Dieu,
XIX,26), il est la vie de ma vie (Confessions, VII,1,2). Pour
la créature–image s’attaquer à Celui dont elle
est le terrestre reflet, c’est forcément s’atteindre
elle-même. Et le pécheur le sait obscurément, malgré
l’effort pour refouler ce savoir (Rom 1.18ss)” (H. Blocher).
Il traduit l’égocentrisme fondamental de l’homme qui ne peut voir que lui-même, souvent à son propre désespoir. Mais Christ nous en délivre par son sacrifice (pas un suicide !) et nous ordonne à porter notre croix. Depuis Golgotha, le suicide est en retard d’une mort (Trobisch, Comment t’aimer). La mort de Christ rend la vie possible, supportable, victorieuse.
La nouvelle cité
Le suicide est “une maladie du lien” (F. De Coninck). Notre
société sans amour, remplie de solitudes, en porte une large
part de responsabilité. Aussi, la réponse est, au delà
de la croix, dans l’église comme la famille de Dieu où
ces liens sont de nouveau tissés à partir du pardon.
“La génération sans pères et sans repères
risque de se révéler génération suicidaire”
(Blocher citant J. Claes).
L’opposé du suicide est le sacrifice de la croix, l’antidote
est la communauté bâtie sur ce sacrifice.
