Accueil > Méditer > Méditations sur les 66 livres de la Bible

 

Voici 39 courtes méditations, une sur chaque livre de l’Ancien Testament. Elles ont été publiées dans le calendrier Méditations quotidiennes, que vous pouvez trouver dans les librairies chrétiennes. (Si vous voulez les reproduire ailleurs, n’oubliez pas svp d’ajouter la ligne suivante en dessous : Source : Méditations quotidiennes. Egbert EGBERTS, www.croiretcomprendre.be, reproduit avec autorisation.)

Genèse
Exode
Lévitique
Nombres
Deutéronome
Josué
Juges
Ruth
1Samuel
2Samuel
1Rois
2Rois
1Chroniques
2Chroniques
Esdras
Néhémie
Esther
Job
Psaumes
Proverbes
Ecclésiaste
Cantique des cantiques
Esaïe
Jérémie
Lamentations de Jérémie
Ezéchiel
Daniel
Osée
Joël
Amos
Abdias
Jonas
Michée
Nahum
Habaquq
Sophonie
Aggée
Zacharie
Malachie

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Au commencement, Dieu créa…  (Genèse 1.1)

Reconstruire la maison

Il faut être Juif pour se demander pourquoi la Bible ne commence pas avec un alef, mais avec un beth, la deuxième lettre de l’alphabet hébreu. Le mot Beth veut dire : maison, temple. Ainsi, la Bible commence avec une maison, une communauté. Avant même que notre univers prit forme, il y avait une communauté, une maison. A l’achèvement de la création, la maison céleste se trouve en quelque sorte copiée dans une maison terrestre. L’homme et la femme sont ensemble image de Dieu. Et dans la communion entre le Créateur et la créature, les deux maisons sont réunies. Il n’y a pas deux communautés, mais une.

L’histoire nous apprend la double déchirure, celle à l’intérieur de la maison terrestre et celle entre la communauté créée et la communauté créatrice. C’est la terrible histoire du péché.

L’histoire nous enseigne aussi comment Dieu s’est mis à réparer cette double déchirure. La maison humaine peut et doit redevenir ce temple où Dieu et l’homme peuvent se rencontrer et où la communauté originelle peut se retrouver. Au delà des images du tabernacle et du temple, Jésus incarne cette maison. En lui, la maison de Genèse 1 est rétablie. Il n’est pas seulement le fils d'Abraham, il est le fils d’Adam. Et à partir de ce rétablissement, la déchirure dans nos maisons peut commencer à être guérie. Dieu ne nous sauve pas seulement en tant qu’individus, même si c’est là que cela commence par nécessité. Il bâtit sa maison. La nouvelle Jérusalem d’Apocalypse 21 est la finalité de cette œuvre.

Ainsi, notre vie s’inscrit dans un vaste plan de reconstruction. Nous sommes souvent un peu trop vite contents d’être sauvés. Mais qu’en est-il du temple et de la communauté que nous formons avec les autres ? Sommes-nous activement engagés dans la reconstruction de cette maison ?

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L’Ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson.  (Exode 3.2)

L’adresse de Dieu

Lorsque Dieu apparaît à Moïse, celui-ci est un étranger devenu résident de la terre de Madian. Il a posé ses bagages. La parole du Seigneur va refaire de lui un étranger. C’est dans ce monde toujours l’effet de cette parole sur nous. Elle nous rappelle (nous appelle à nouveau) que nous ne sommes pas d’ici.

Mais entre cette rencontre du début de l’Exode et la fin du livre, il y a un changement important. Au début, Dieu apparaît au milieu d’un buisson. Il est sans demeure. Il est étranger. A la fin, la maison de Dieu est au milieu du peuple. La gloire de Dieu n’a plus besoin de l’accueil éphémère d’un buisson : elle remplit maintenant le tabernacle, sa maison.

Cependant, Dieu est toujours “étranger” avec son peuple. Il n’habite que sous tente. Le voyage n’est pas encore fini. Mais il peut être rencontré. Non pas au hasard d’une rencontre furtive : il a une adresse. Non pas au milieu d’un buisson, mais au milieu de son peuple. Non pas dans la nature, mais dans ce peuple qui est devenu un royaume de sacrificateurs (Exode 19.6).

Où cherchons-nous Dieu ? Si souvent, notre vie chrétienne est réduite à une vie privée où nous cherchons à rencontrer Dieu au hasard de nos journées bien remplies et au milieu d’une vie bien établie. Alors, non seulement Dieu veut nous rappeler notre statut essentiel d’étranger et de voyageur, mais il veut aussi nous convaincre de la réalité de son adresse. Nous rappeler que sa maison est devenue la nôtre. Nous rappeler que notre vie d’église n’est pas un accessoire intéressant, mais le centre vital de son action dans nos vies. Au lieu de nous contenter de rencontres furtifs, nous pouvons rentrer à la maison.

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Je suis l’Eternel, votre Dieu.  (Lévitique 19.3)

Sainteté ou médiocrité ?

A 49 reprises, ce refrain sonne dans ce livre. Après avoir appris comment s’approcher de Dieu (c’est ce qui se cache derrière les 10 premiers chapitres de ce livre sur les sacrifices), le peuple de Dieu doit apprendre qui est ce Dieu de qui il s’approche. Non que ce livre contienne un résumé de théologie. Il n’en est rien. C’est plutôt ceci : Tu es privilégié de pouvoir t’approcher de Dieu, de vivre dans sa présence. Cela aura des conséquences dans ta vie de tous les jours : sur ce que tu manges, sur ta vie sexuelle, sur ta vie religieuse, et sur la façon de te comporter avec ton prochain, sur tes relations sociales.

Pourquoi cette répétition ? Dieu nous connaît. Il sait à quel point nous sommes aptes à tout faire tourner autour de nous-mêmes. Jusqu’à intégrer Dieu à notre vie, plutôt que de s’émerveiller qu’il veut nous intégrer à la sienne. Autrement dit, nous finissons par vivre religieusement quand nous aurions dû vivre en Chrétiens. Le résultat est une vie avec tout juste quelques habitudes chrétiennes. Pierre, en citant le verset 2 (en 1Pierre 1.15,16), nous rappelle combien la grâce unique de Dieu en Jésus-Christ devrait se voir dans une marche journalière inspirée par la sainteté de Dieu. Lév 19 nous aide à comprendre ce que cela veut dire dans le concret. Bien sûr, c’est dit au peuple d’Israël d’autrefois. Mais les applications vers notre siècle ne sont pas loin. Il suffit de réfléchir un peu. Cela nous libérera d’une vie chrétienne bien souvent devenue trop fade.

Et si nous laissions retentir aujourd’hui dans notre vie ce “Je suis l’Eternel !” ?

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Dénombre les premiers-nés … depuis l’âge d’un mois et au-dessus. (Nombres 3.40)

Puissance et faiblesse des nombres

Le fait de compter a souvent un effet pervers nous. Compter son argent, autant que compter les gens fait trop facilement naître en nous un sentiment de pouvoir et d’orgueil. Celui qui compte, contrôle, est le maître du rôle. Naît alors une fausse confiance dans les nombres, la présomption que, à l’intérieur des limites de nos comptes, nous maîtrisons la situation. Plus ces comptes sont importants, plus ces limites sont floues et plus la présomption est grande. Cela devient trop vite : "Je compte, donc je suis", et jouant sur les deux sens du mot, plus je peux compter, plus je compte.

Compter a souvent un effet pernicieux sur l’homme. Les chiffres l’amènent au désespoir quand ils sont en chute, ou ils l’amènent à l’arrogance. Mais dans les deux cas, le calcul nous vole de l’essentiel. Nous pensons pouvoir posséder ce que nous pouvons calculer. Mais ce que nous comptons finit très vite par nous posséder.

Dieu se dresse contre cette puissance des chiffres. Il est le Dieu indéchiffrable. Le nombre n’a aucune prise sur lui. Lorsqu’il invite Abraham à compter les étoiles, il ne le pousse pas à taper sur un clavier d’ordinateur. Il l’invite à placer sa confiance dans le Seigneur dont le pouvoir est sans limites.

Le calcul n’a aucune prise sur Dieu. Il est le Dieu qui ne calcule pas. Lorsqu’il ordonne à Moïse de compter le peuple, il lui apprend aussi vite comment le faire. Il lui enseigne comment éviter le risque pervers derrière le calcul. Il lui ordonne de racheter les individus. Autrement dit : ce qui est compté appartient à Dieu et non à nous. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons compter sans danger. Car notre force ne sera jamais dans le nombre. [1]


[1] Texte adapté de mon La tente de Dieu dans le désert des hommes, publié chez Excelsis.


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Tu vas entrer dans l’alliance de l’Eternel, ton Dieu. (Deutéronome 29.11)

Renouveler notre alliance

Nous sommes le peuple de la nouvelle alliance. Comme le peuple d’Israël était entré dans l’ancienne alliance, nous sommes entrés dans la nouvelle alliance.

Une des différences fondamentales entre ces deux alliances se situe au niveau de la loi. Ecrite autrefois sur des tables de pierre, elle l’est maintenant dans le cœur. Elle est imprimée dans l’intelligence du chrétien. Mais a-t-elle changé radicalement de contenu ? Non ! Dieu n’a pas changé de parole. Jésus ne réédite pas la loi. Il en interprète les exigences de façon à ce qu’elles reflètent dans notre cœur le caractère de Dieu. Mais ce qui change, c’est le contenant. Dieu nous a donnés un cœur pour le connaître. C’est ce qui nous ouvre à une nouvelle communion avec lui. L’Eglise que nous formons devient le lieu très saint de sa présence.

Avons-nous besoin à notre tour de renouveler le don de cette alliance ? Dans un sens, nous le faisons déjà chaque fois que nous rompons le pain autour de la table du Seigneur. Toutefois, comme le peuple lors de la sortie du désert, nous aussi nous avons besoin de revivre notre entrée dans la nouvelle alliance.

Nous avons besoin de nous remémorer, si ce n’est pas redécouvrir, les clauses de l’alliance. Le Saint-Esprit que nous avons reçu et qui a appliqué à nos cœurs l’œuvre parfaite de Christ dans sa mort et dans sa résurrection, rend possible une nouvelle obéissance. Mais il ne nous rend jamais paresseux. La justice supérieure à celle des Pharisiens ne sera jamais la nôtre. Nous sommes déclarés justes par celle de Jésus. Mais elle ne nous fait pas reposer dans les fauteuils de la gloire. Elle nous lance sur le parcours de la croix.

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Donne-moi donc cette montagne. (Josué 14.12)

L’ambition dans la vie chrétienne

Un des verbes clé du livre de Josué est le mot ‘posséder’. Ce livre est une image de ce que Jésus-Christ fait dans notre vie. Dans un sens spirituel, nous avons passé par l’expérience de la Pâque. Nous avons reçu la Parole de Dieu et nous sommes entrés dans l’Eglise du Seigneur. Mais ce n’est pas la fin. Commence alors la conquête spirituelle. Nous sommes appelés à nous approprier par expérience ce que nous avons reçu en titre. Sous la conduite de Josué, c’est ce que le peuple va commencer à faire. Mais il reste encore beaucoup de terrain à occuper et beaucoup d’ennemis à déposséder. Ces ennemis sont nos vices, nos péchés mignons, nos habitudes et nos pensées charnelles. C’est une vraie montagne.

Notre ambition ne doit donc pas être de jouir, mais de conquérir. Et le risque est réel est de ne pas, plus ?, nous en occuper, d’être sans ambition pour les choses spirituelles tout en devenant ambitieux pour notre propre avancement ou notre confort personnel. Au lieu de conquérir cette montagne que Dieu nous a donnée, nous risquerions d’être engloutis par elle.

Nous sommes tellement préoccupés par nos petites collines personnelles ou ecclésiastiques, par nos expériences ou par nos manques d’expériences, que les montagnes spirituelles sont devenues une terre inconnue. Nous ne gagnons pas parce que c’est trop dur, mais parce que nous sommes trop distraits. Nous sommes des touristes sur notre montagne. Nous ne la posséderons jamais à moins d’en commencer la conquête. Ayons un peu plus d’ambition !

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Ils ôtèrent les dieux étrangers du milieu d’eux et servirent l’Eternel qui fut touché des maux d’Israël. (Juges 10.16)

La faillite des dieux

Servir d’autres dieux n’a jamais réussi au peuple de Dieu. En fait, cela ne réussit à personne et les ruines des empires jalonnent l’histoire humaine. Partout, les civilisations se sont écroulées avec, ou souvent à cause de leurs dieux. Mais l’exemple récurrent de ces faillites n’a pas eu d’effet durable sur le peuple d’Israël. Et sur nous ?

Le livre des Juges égrène une longue série de défaites causées par l’attraction fatale des dieux étrangers. Aussi vite le repos retrouvé, avec la paix politique et la stabilité économique, le peuple se tourne ailleurs pour une foi plus excitante. La tolérance religieuse se mue très vite en imitation. Au lieu de répandre la lumière de la vérité, le peuple importe la pénombre de l’erreur. Au délabrement spirituel suit alors inévitablement l’érosion morale. Mais c’est l’effondrement matériel qui finit par réveiller les consciences. Que vos dieux vous sauvent de votre détresse !, leur dit alors le Seigneur.

Mais les dieux de ce monde ne sont que des dieux de beau temps. Ils nous volent tout et quand enfin on a vraiment besoin d’eux, ils font défaut. Ils prennent tout, mais ils ne peuvent rien sauver. La faillite des dieux de l’Occident n’est peut-être pas encore suffisamment évidente. Mais si la misère qu’ils engendreront est à l’image de leur faste, notre sort n’est pas enviable.

Au milieu d’une civilisation en perdition, brillons comme des flambeaux, portant la parole de vie! [Philippiens 2.15] Non pas pour condamner lemonde, mais voulant le sauver parce que nous aussi, nous sommes touchés de ses maux.

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Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle. (Ruth 1.14)

Embrasser ou s’attacher ?

Voici deux femmes moabites, Orpa et Ruth. Orpa vient de : tourner le dos. Ruth veut dire : compagne. (Tout est fixé d’avance ? Non. Le beau nom qu’on porte, il faut encore le rendre vrai dans la vie. Il n’est pas un sort inévitable. Rien n’est joué d’avance.) Par mariage, elles rejoignent le peuple élu. Pas évident pour des non croyantes ! Suivent dix années stériles. La promesse de la vie reste sans suite. Les débuts prometteurs s’enlisent dans la déception. Et enfin, leurs maris meurent.

La famille retourne vers Bethléhem. C’est alors que, brusquement, se pose le vrai choix. Car on ne peut intégrer la famille de Dieu en restant sur les terres de Moab. Le choix exigé est autrement plus difficile. Celui qui ne renonce pas à lui-même et qui ne se charge pas de sa croix ne peut pas être mon disciple. [Luc 14.27]

Le choix est entre la certitude et l’incertitude, entre les dieux confortables de toujours et ce Dieu exigeant et compliqué. Embrasser pour un moment et repartir vers une vie qu’on connaît ou s’attacher à cette femme amère qui retourne vers ce Dieu qui lui a tout pris. S’attacher à un Dieu pareil ? Mieux vaut retourner vers la promesse d’une vie tranquille au milieu des siens. Orpa, celle qui tourne le dos, la raisonnable, n’ira pas plus loin.

Et Ruth ? “Où tu iras, j’irai...” Avec armes et bagages, elle se rend au Dieu d’Israël. Sa liberté de Moabite elle l’échange contre l’attachement au Dieu de l’alliance.

Avons nous embrassé la foi dans un mouvement d’émotion sincère, mais sans réellement nous attacher à Christ “pour le meilleur et pour le pire” ?

L’histoire de Ruth ne fait que commencer. L’histoire d’Orpa est déjà à sa fin. C’est à méditer, non ?

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Je me suis dit ... (1Samuel 13.12)

Leçons d’un échec

Il paraît que nous apprenons plus de nos échecs que de nos réussites. Admettons. La vraie question est bien sûr : en apprenons-nous assez ? Le roi Saül est l’exemple type d’un homme qui n’a pas appris assez de ses échecs. Sa vie est devenue un énorme gâchis de sa propre fabrication. Voici quelques leçons de sa vie :

Un bon début n’est que la moitié du chemin. Saül est une de ces rares personnes dont la Bible dit qu’il reçut un cœur nouveau [1Samuel 10.6,9]. Il faut bien commencer dans la vie chrétienne. Il faut naître de nouveau. Mais ce n’est que le début. Ne le confondons jamais avec la fin.

Notre moi est notre pire conseiller. Il a reçu l’ordre d’attendre le prophète Samuel. Mais l’attente cède à la panique. Alors, il s’écoute et agit en insensé. [1Samuel 13.8-13] Tant d’épreuves nous enseignent la patience et la confiance. Dieu ne sera pas en retard. Mais l’impatience et le manque de confiance en Dieu nous poussent à devenir notre propre conseiller. Le résultat est toujours décevant, et parfois catastrophique.

Une demi obéissance trahit un cœur froid. L’échec suivant [1Samuel 15] n’était qu’une petite chose. Après une grande victoire, il perd tout par une demi obéissance. Ce n’était pas la faute grave d’un homme qui aimait Dieu de tout cœur, mais la réticence d’un cœur froid. Il est chiche d’obéissance parce qu’il est devenu chiche d’amour. Que trahissent nos demi obéissances ?

Mais ne s’est-il donc pas repenti ? C’est là le plus grand drame. Son repentir est plus par souci des conséquences que par désir de retour à Dieu. [1Samuel 15.30] Son repentir s’arrête au seuil du regret. L’échec n’a été que plus total.

Qu’apprenons-nous de nos échecs ? Que nous enseignent nos repentirs sur nous-mêmes ?

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Tu es cet homme-là ! (2Samuel 12.17)

Autre échec, autres leçons

L’épisode du meurtre d’Urie a été un échec affreux dans la vie de David. Mais contrairement à Saül, il n’a pas sombré. Voici quelques leçons de cette époque.

  • L’oisiveté est la mère du vice. David a chuté parce qu’il n’était pas là où il aurait dû être. Il ne faisait rien. Il y a une oisiveté spirituelle qui nous fait courir les pires risques.
  • C’était plus fort que moi. Après coup, c’était probablement la première excuse pour expliquer son adultère. Mais nous savons bien de nos expériences que c’est une excuse.
  • Péché + panique = catastrophe. La peur de la découverte empire le désastre. C’est ainsi que David devient meurtrier.
  • Le temps n’arrange rien. Pratiquement un an s’écoule [2 Samuel 11.27], mais David ne va pas mieux. C’était une année sans Dieu et il en est devenu malade : tant que je me suis tu, mes os se consumaient …. [Psaume 32.3,4] La fuite devant la repentance se termine toujours dans une impasse.
  • Un ami peut détenir la clé du dénouement. David a eu besoin de Nathan pour enfin reconnaître ses actes et  pour chercher et trouver le pardon. L’ami qui apprend notre péché, vient nous trouver. L’autre, en l’apprenant, en devient colporteur. Suis-je l’ami ou le colporteur ?
  • Le pardon n’efface pas les conséquences. Son repentir était vrai, le pardon reçu sans conditions, la restauration spirituelle réelle, [Cf. Psaume 51.5,8,12,14,15,19] mais les conséquences sont restées. Sa vie n’a plus jamais retrouvée l’innocence d’avant.
  • Le péché n’est pas un jeu. Ce n’est pas parce que le pardon est si librement obtenu en Christ, que nous pouvons donc baisser notre garde. Le risque est toujours là de finir comme Saül au lieu de nous relever comme David.

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Mais tu n’as pas été comme mon serviteur David, qui a gardé mes commandements et qui s’est rallié à moi, de tout son cœur, pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux. (1Rois 14.8)

Selon quel modèle ?

Au travers des livres des Rois, deux refrains reviennent fréquemment : “…comme David” ou “…dans la voie de Jéroboam” Deux modèles sont ainsi indiqués qui servent à jauger et à juger les rois de Juda et d’Israël.

Le modèle positif n’est pas Salomon. Ce roi fut trop exceptionnel pour pouvoir servir de modèle. La tâche eut été impossible et décourageante à l’extrême. Dieu ne mesure personne selon un critère impossible et donc, injuste. Ce qui plus est, Salomon n’a pas très bien réussi la fin de sa vie [1Rois 11.1-10]. Or, nous devons considérer l’issue de la vie de quelqu’un pour pouvoir nous mettre à l’imiter. [Hébreux 13.7] Le tout n’est pas de bien commencer, mais de bien terminer, et en cela, Salomon a été décevant. Non, le modèle positif, c’est David, l’homme selon le cœur de Dieu. L’homme dont le cœur était entièrement acquis à Dieu. Pas un homme parfait, mais un homme entier pour qui les priorités ont toujours été claires.

Le modèle négatif n’est pas non plus le pire des rois d’Israël. Jéroboam n’était pas Achab. L’essentiel de ses problèmes se concentrait sur une petite phrase : Jéroboam dit en son cœur[1Rois 12.26] Au lieu de prendre conseil auprès de Dieu, Jéroboam détermine ses options par rapport à lui-même. Son vrai péché était de choisir lui-même comment il allait vivre sa vie de croyant, au lieu de s’en référer à la Parole de Dieu. C’est ce qui a causé sa chute. Il n’était pas nécessairement immoral, il avait seulement rejeté Dieu quelque part à la périphérie de sa vie. C’est ce qui a fait de lui un modèle indémodable.

Cela nous laisse devant l’évaluation de notre vie : comme David, ou dans la voie de Jéroboam ?

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Ces événements arrivèrent à cause de la colère de l’Eternel. (2Rois 24.19

Qu’apprenons-nous de l’histoire ?

Sédécias était le dernier roi de Juda. Avec lui, la lignée des rois s’éteint. Le trône de David devient vacant. Sa maison devient une ruine.

Le sort de Sédécias sera à l’image de sa vie. Lui qui n’a pas voulu voir perd ses yeux. Il est un triste exemple de ce que dira Jésus : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles (Jn 9.39). Il n’a pas vu venir la fin. Jusqu’à la fin, il s’est mépris sur le sens des événements qu’il vivait. Il s’est raccroché à de vains espoirs et à de mauvais conseillers.

Il aurait pu savoir. Il aurait pu apprendre de l’histoire. Le royaume du nord avait disparu pour les mêmes raisons et pratiquement de la même manière. Mais il a dédaigné les leçons de l’histoire.

Il aurait pu savoir. Son père était le pieux Josias, dont le règne n’avait pris fin que douze ans avant le début du sien. Mais il a choisi d’ignorer l’exemple de son père.

Il aurait dû savoir. La Parole de Dieu avait retenti à ses oreilles. Le prophète Jérémie était un de ses interlocuteurs. Mais il a refusé de se plier à cette Parole. Il a eu peur.

Il aurait pu ne pas être le dernier. Même lui aurait pu devenir un nouveau David. La colère qui menaçait aurait pu être retenue plus longtemps. Mais il n’en a pas voulu. Et le dernier roi s’en est allé à son triste sort, entraînant son peuple avec lui dans sa chute.

Saurons-nous faire mieux que lui ?

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Je sais, ô mon Dieu, que tu sondes le cœur… (1Chroniques 29.17

Le testament du roi David

Voici, dans la lecture d’aujourd’hui, la dernière prière rapportée de David, roi d’Israël. Tirons quelques leçons de ce que nous pourrions considérer comme son testament.

Dieu est le vrai souverain, vv. 11,12. Cela nous apprend à rester humbles. De nous-mêmes, nous ne sommes rien. Toute autorité que nous puissions détenir vient de lui et est exercée sous son autorité. Notre grandeur ne vient pas de nos réussites, mais de sa grâce. Nous sommes responsables devant lui de la gestion de notre vie. Que cela corrige notre ambition.

Dieu est le vrai propriétaire, v. 14,16. Nous ne sommes que gérants de nos biens. Ce que nous pouvons donner vient de lui. Pas besoin donc de nous enorgueillir de notre générosité, ni de nous conduire en faux capitalistes. Nous partirons comme nous sommes venus : nus. Que cela corrige notre rapport à l’argent.

Notre port d’attache est ailleurs, v. 15. Nous sommes des étrangers devant lui sur la terre, même si nous sommes à la maison chez lui. Nous ne disposons pas d’une permanence ici-bas qui nous permettra d’oublier que nous ne faisons que passer. Que cela corrige notre perception du temps.

Dieu sonde le cœur, vv. 17-19. Dieu n’est pas tant concerné par nos réalisations que par ce qui vit dans notre cœur. Il n’est pas impressionné par nos façades. Il désire être aimé en esprit et en vérité. Que cela corrige l’instabilité de notre cœur.

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Car l’Eternel parcourt du regard toute la terre, pour que s’affermissent ceux dont le cœur est tout entier à lui. (2Chroniques 16.9

La grâce de bien finir

Asa a été un bon roi. Son règne commence sous de bonnes auspices et tranquillité, prospérité et victoire sont le résultat de son incitation à “rechercher l’Eternel” (2Chr 14.3). Quand, selon toute logique, il aurait dû être annihilé par un ennemi apparemment tout puissant, il s’appuie sur ce Dieu qui peut “tout aussi bien venir en aide à un fort qu’à un faible”. La victoire fut éclatante (2Chr 14.10). Une remise en ordre générale est la conséquence de cette victoire. Asa et son peuple prennent l’engagement, en fait, ils concluent une alliance, de rechercher le Seigneur de tout leur cœur et de toute leur âme (2Chr 15.12).

Ce fut un des sommets spirituels de l’histoire du peuple de Dieu. Un roi dont “le cœur fût en entier à l’Eternel(2Chr 15.17) ne pouvait que conduire son peuple dans un chemin de bénédiction. Dieu, n’a-t-il pas promis que ceux-là dont le cœur est tout entier à lui seront affermis ?

Cependant, tout finit dans la déception. Asa a tout réussi … sauf la dernière épreuve. Et ce n’était même pas la plus difficile. Il s’est confié enson propre jugement, et l’orgueil de ces derniers jours gâchera tout.

Et s’il était plus difficile de tenir ferme après avoir tout surmonté, que de tout surmonter ? (Eph 6.13)  La grâce de bien finir est donnée à ceux qui continuent jusqu’à la fin à s’appuyer sur le Seigneur. Le laurier réussit mieux à nos civets qu’à nos têtes. A se reposer dessus, on perdrait la grâce de bien finir.

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(Ils) se levèrent et bâtirent l’autel du Dieu d’Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, homme de Dieu. (Esdras 3.2

Les premières choses à la première place

Après 70 longues années d’exil, le peuple revient chez lui. Tout un pays est à rebâtir. Tous languissent à retrouver la terre qui est la leur, à reprendre la vie qui avait été si brutalement et si longuement interrompue. Mais l’exil leur avait enseigné le sens des priorités. La leçon avait été apprise. Les premières choses doivent rester à la première place. Cette chose première était de rebâtir l’autel des holocaustes. Pourquoi ? Parce que cet autel était réellement pour eux la porte de Dieu. Ils revenaient de Babel, ce qui veut dire porte de Dieu. Et, dans un sens, cela avait été vrai pour eux. C’est à Babel qu’ils avaient enfin compris dans la douleur ce qu’ils avaient si dédaigneusement laissé se perdre. Auprès des fleuves de Babylone nous pleurions. Comment chanterions-nous le cantique de l’Eternel sur un sol étranger ? [Ps 137.1,4] Babel leur avait rendu la conscience de Dieu. Comme l’épreuve le fait si souvent.

Cet autel était la porte de Dieu. Ils ne pouvaient plus concevoir bâtir leurs maisons sans d’abord bâtir l’autel. L’accès auprès de Dieu sur la base du sang versé, et donc du pardon, était devenu la chose première.

L’équivalent de cet autel dans notre ordre des choses est la croix de Jésus-Christ. C’est véritablement la chose première à remettre à sa place si nous voulons rester debout dans les choses dernières. Bâtir l’autel, c’est accepter le règne du Crucifié dans nos vies.

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Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans le déshonneur. (Néhémie 2.17

Levons-nous et bâtissons !

L’autel est essentiellement une chose personnelle. Bâtir l’autel, comme en Esdras 3, est d’abord une action qui me concerne, moi. Le mur, dont il est question ici, est essentiellement une chose communautaire. L’ordre des choses est ainsi clairement établi. Je dois d’abord m’occuper à bâtir l’autel, à accepter le règne du Christ crucifié dans ma vie. Ensuite, je suis appelé à m’engager dans la construction commune.

Le mur détermine la ville. Jusque là, il y avait des maisons individuelles, mais pas de ville. Il manquait la démarcation et la protection que constitue le mur. Jusque là, la reconstruction de Jérusalem avait été un ‘chacun pour soi’ généralisé. Le résultat avait été prévisible : un ramassis de maisons individuelles, mais pas une ville. Pas de cohésion. Pas de vision commune. Pas d’engagement commun. Pas de responsabilité envers l’autre. Un peuple démotivé dans une ville en ruines.

La venue de Néhémie sera le catalyseur dont Dieu va se servir pour changer tout cela. Il planifie et il prie. Il évalue. Il motive.

Qu’en est-il du mur de nos églises respectives ? Sommes-nous un ramassis de membres démotivés qui pratiquent avec assiduité le ‘chacun pour soi’ ? Revenir de Babylone n’est pas suffisant. Une fois l’autel dressé dans nos vies, levons-nous, et rebâtissons le mur pour que la ville sur la montagne (cf. Matthieu 5.14) redevienne visible. Soyons engagés dans nos églises en poursuivant le but que le Maître a mis devant nous.

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... D’ailleurs qui sait si ce n’est pas pour une occasion comme celle-ci que tu es parvenue à la royauté ? (Esther 4.14)

Notre ministère

Ce livre ne mentionne pas Dieu. Dans ce verset du chapitre quatre nous trouvons la seule référence oblique à son action : Dieu prendra soin de son peuple. Son plan s’accomplira même sans nous. Mais cela n’est pas son désir : il veut agir en nous et avec nous. Le danger n’est pas qu’il nous court-circuite, c’est que nous nous mettions hors course nous-mêmes, que nous ne vivions que pour nous, pour nous rendre compte trop tard que nous sommes passés à côté de notre vocation et de notre ministère.

Nous avons une vocation. Pas seulement celle de réintégrer sa famille en revenant à Dieu, mais une vocation particulière. Parce que Dieu nous a appelés à lui-même (notre vocation primaire) nous avons une vocation secondaire, un appel à un service, à un ministère particulier dans lequel nous le servons. Que nous soyons pasteurs, reines ou laveurs de vitres. Y a-t-il une façon chrétienne d’être pasteur ? Bien sûr ! Une façon chrétienne d’être reine ? Tout aussi certainement. Une façon chrétienne d’être laveur de vitres ? Evidemment, si c’est là notre ministère.

Mon refus d’exercer mon ministère appauvrit l’église et le monde. Abandonner Dieu dans la case “religion” et avancer avec “ma” vie sans me soucier du pourquoi de ma situation est aussi coupable que de croire que la vie d’église est la seule qui compte. Nous sommes ministres de Dieu et de nos prochains en tout.

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Mais je sais que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. (Job 19.25)

Le fruit de l’épreuve

Il n’y a pas de foi en Dieu sans épreuves. Celles-ci sont indispensables à notre croissance. Elles préviennent la stérilité spirituelle. Le cas extrême de Job et de sa souffrance nous aide à mieux le saisir. Trois chemins s’ouvrent devant lui, comme devant nous.

1. L’impasse du refus et de l’abandon : “Maudis Dieu et meurs !”, lui dit sa femme. (2.9)

2. La déviation d’une mauvaise théologie. C’est le chemin de ses “amis”. Si tu souffres, c’est que tu es coupable. Réfléchis, confesse tes péchés et tout ira mieux. [Cette conclusion n’est peut-être nulle part plus cruelle qu’en 18.4,5,13,14,19-21]

3. Le sentier tortueux du tâtonnement aveugle. Peu à peu, la souffrance le pousse dans ses derniers retranchements. Son désespoir le fait chercher une autre issue. Ce n’est qu’un tâtonnement : “Si l’homme une fois mort pouvait revivre…” (14.14) “C’est Dieu que j’implore avec larmes. Puisse-t-il être l’arbitre entre l’homme et Dieu…” (16.20,21) Qui peut me défendre contre Dieu sinon Dieu ? Où trouver un recours sinon en lui ? C’est ainsi que Job arrive au cri de notre texte. Un cri. Le langage saccadé en freine la compréhension. Il souffre. Il tâtonne. Mon rédempteur, celui qui me rachète et qui me vengera, est vivant. Il aura le dernier mot et je le verrai. Je me survivrai. Même si tout devait être perdu, je ne le serai pas.

Je sais. L’épreuve amène celui qui aime Dieu à un nouveau savoir. De cette terre aride sort un fruit qui n’aurait pu pousser ailleurs. L’épreuve qui nous appauvrit nous rend plus riches.

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… car sa bienveillance pour nous est efficace, et la vérité de l’Eternel (dure) à toujours.  (Psaume 117.2)

Le centre de la Bible

Le Psaume 117 se trouve au centre de nos Bibles : autant de chapitres le séparent de Genèse 1 que d’Apocalypse 22. C’est aussi le psaume le plus court du psautier. Dans ses deux versets, il nous rappelle deux choses :

Dieu est le Dieu de toutes les nations. Il n’est pas seulement le Dieu des Chrétiens ou des Juifs. Il est aussi le Dieu des Musulmans, des Athées et de tous les autres. La foi n’est pas une question privée, voire nationale, mais un appel adressé à tous les peuples. L’ordre de l’adorer lui seul est adressé à tous. Je n’ai donc pas le droit de garder ma foi pour moi-même. L’universalité de l’appel nous établit missionnaires.

Dieu se révèle au croisement de sa bienveillance et de sa vérité. La bienveillance, c’est Dieu qui vient jusqu’à nous, qui descend jusqu’à notre niveau, qui nous rejoint dans notre humanité. La vérité, c’est Dieu qui est infiniment au-dessus de nous avec son exigence de justice et de sainteté. Dieu se révèle là où les deux se croisent. [Cf. Ps 85.11] A l’intersection de son amour et de sa justice se dresse la croix de Jésus-Christ.

Notre mission universelle se définit ici : bienveillance et vérité. Tant que nous nous contentons de l’une de ces deux, notre message n’est pas encore celle de la Parole de Dieu. Nous sommes appelés à notre tour de porter notre croix. Le message reste un défi : exigence absolue et don total. En nous, puis au travers de nous.

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Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ton intelligence.  (Proverbes 3.5)

Le cœur et le cerveau

Notre époque investit beaucoup dans le cerveau et le cœur. Je ne parle pas médecine ! Intelligence et émotions, science et amour. Nous avons une foi quasi aveugle dans les progrès de l’un et une fascination sans bornes pour l’autre. Mais les aurions-nous confondus ? Nous fions-nous au cerveau là où nous devrions-nous fier au cœur et vice versa avec pour conséquence : intellectualisme et sentimentalisme ? Nous nous approchons de Dieu avec le cerveau, là où nous devrions venir avec le cœur. Et au lieu de croissance, il n’y a qu’excroissance, enflure. Nous nous approchons de la vie avec le cœur là où nous devrions nous servir plutôt de notre cerveau. D’où déception, dégoût et durcissement.

Les Proverbes nous proposent le chemin de la sagesse. C’est avoir le cœur et le cerveau à la bonne place dans notre vie. C’est mettre tout notre cœur dans notre confiance en Dieu, et apprendre ainsi à nous servir de notre cerveau dans notre vie de tous les jours. En comprenant que le cœur, pour l’Hébreu, n’était pas tant le siège de l’émotion que de la volonté. Les émotions suivront. Elles ne peuvent nous conduire. L’intelligence n’est pas annulée pour autant. Elle est renouvelée. Elle ne travaille pas moins; elle travaille autrement.

Où aboutit ce chemin ? Lisez-le dans la lecture d’aujourd’hui (Proverbes 3.1-12).

Avons-nous besoin de remettre les choses à leur juste place ?

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Mieux vaut écouter le reproche du sage qu’être homme à écouter la chanson des insensés.  (Ecclésiaste 7.5)

Mieux vaut ...

Le livre du prédicateur (c’est le titre du livre en Hébreu) est un véritable laboratoire des sciences humaines. Ayant essayé les voies d’un bonheur matérialiste, l’auteur se fait l’observateur des diverses conditions de la vie, avec pour refrain : tout est vanité si on se limite à la seule vie ici-bas, exprimée dans les mots : sous le soleil. Le sens de la vie est, en quelque sorte, au-delà du soleil. Sous le soleil, c’est le monde dont Dieu est exclu. Plusieurs conclusions intermédiaires, dont celle de notre lecture d’aujourd’hui, l’amènent à sa conclusion finale en 12.13,14.

L’observation de la prospérité en 5.7-6.12 forme le fondement des “mieux vaut” de notre lecture. Le bien-être matériel a tendance à rendre myope. Nous ne voyons que le court terme. Mais la réalité finit toujours par nous rattraper. Mieux vaut donc l’être que l’avoir, la réflexion devant la mort que l’insouciance des festins, l’interpellation du sage que les chansons des impies (autre sens du mot insensé), la fin d’une chose que son commencement, la patience que l’arrogance, la sagesse qu’un héritage.

Mieux vaut. C’est le début de ce discernement que nous devons apprendre à intégrer à notre vie. Devant la futilité alarmante de tant de choses, il nous faut (re)prendre le temps de discerner ce qui vaut mieux dans notre vie, ce qui vaut notre investissement en temps, énergie, argent. Parce que notre horizon va au-delà du sous le soleil.

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O filles de Jérusalem, oh, je vous en conjure par les gazelles ou par les biches de la campagne : n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille.  (Cantique des cantiques 2.7; 3.5; 8.4)

Le feu de l’amour

Le Cantique est en général regardé comme une allégorie parlant de l’amour de Dieu pour Israël ou de Christ pour l’Eglise. Cet usage est légitime et classique. Pourtant, cela ne doit pas nous faire ignorer que ce livre parle d’abord de l’amour entre un homme et une femme. Dans un monde où on réduit l’amour à la sexualité, le message de ce livre n’est pas sans intérêt.

En fait, ce plus “érotique” des livres de la Bible dit tout le contraire des refrains modernes. Sans être inféodé à quelque carcan culturel ou cultuel, il annonce haut et fort la vertu de l’attente. A trois reprises, il nous avertit de ne pas réveiller l’amour avant le temps, de ne pas jouer avec l’amour comme si ce n’était qu’un jouet merveilleux. L’amour, par sa nature même, ne saurait être “libre”. L’amour est un feu, et qui n’y prend garde s’y brûle. Il est fort comme la mort et entraîne une jalousie meurtrière. Il est “une flamme de l’Eternel” (8.6,7).

Dans ce dernier verset nous trouvons l’unique mention du nom de Dieu dans ce livre. L’amour, une divine étincelle en vue de feux d’artifice interminables ? Non ! C’est une flamme ravageuse qui peut tout balayer devant elle. A la rabaisser en amourette d’une nuit, on ne l’éteindra pas. Mais on brûlera quelque chose en soi. A vouloir le réveiller trop tôt, on risque de tout embraser. Le feu qui devrait nous réchauffer et nous éclairer finira par tout calciner.

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Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son combat est terminé...  (Esaïe 40.1,2)

Un immense espoir

Le livre du prophète Esaïe a été appelé “le cinquième évangile”. Nulle part mieux et plus qu’ici nous n’entendons la voix d’un immense espoir. Le Fils qui nous est né, le Serviteur de l’Eternel qui subit notre châtiment, la libération annoncée aux captifs, le règne de paix, les épées transformées en socs, le loup et l’agneau qui séjourneront ensemble... Ce n’est pas que le prophète souffre d’une cécité sélective. Il voit bien les ombres au tableau. Ce fut d’ailleurs sa charge : “Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles et bouche-lui les yeux, de peur qu’il … ne comprenne avec son cœur, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri”. (6.10) Mais la lumière n’en ressort que mieux. Dieu consolera son peuple. Le cœur rendu insensible n’est pas le dernier mot. Le combat prendra fin. La voix crie dans le désert : Votre Seigneur vient avec puissance. Avec un amour éternel il aura compassion.

Il y a de l’espoir. Nous sommes ces privilégiés qui en avons vu commencer l’accomplissement. Au milieu des ténèbres qui s’épaississent  nous levons les yeux. Ce Dieu qui a partagé nos détresses (63.9) a su parler à notre cœur. Le mot de la fin a déjà été donné du haut de la croix : “Accompli !”, acquitté, achevé, fini. Sois consolé, tout est payé, tu es gracié : Vis joyeusement ! Tout est payé ! Ce Dieu qui demande tout donne tout. Alors, laisse-toi envahir par cet immense espoir !

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Tu leur diras cette parole : Mes yeux fondent en larmes nuit et jour, sans arrêt; car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d’un grand désastre, d’une plaie très douloureuse. (Jérémie 14.17)

Une immense détresse

Il n’y a pas que l’immense espoir d’Esaïe. Il y a aussi l’immense détresse dont témoigne Jérémie. Pas seulement la détresse du prophète, mais celle de Dieu. Plus que quiconque, le prophète s’est identifié à la douleur de la souffrance de son peuple. Sa souffrance est provoquée par la rébellion sans fin de son peuple contre Dieu. Elle est provoquée encore par le mal incurable dont il est question plus loin : “Pourquoi te plaindre de ton désastre, de ta douleur incurable ? C’est à cause de la multitude de tes fautes, de la gravité de tes péchés que je t’ai fait cela.” (30.15) Mais la main qui frappe, qui doit frapper, est la main qui souffre. La détresse du prophète, son torrent de larmes, n’est qu’un faible reflet de la détresse divine.

N’y a-t-il pas de ‘baume en Galaad’ pour guérir le cœur ? La réponse vient plus loin : Le cœur, notre cœur, tortueux par-dessus tout et incurable (17.9), rend le jugement inévitable, à moins de se tourner vers Dieu. Quand on se détourne de Dieu, il ne reste que l’attente du jugement. Mais le désastre incurable et la souffrance indicible que cela entraîne, même mille fois mérité, ne peut soulever notre joie.

Connaissons-nous quelque chose à cette détresse ? Ou observons-nous nos semblables avec le détachement de Jonas ? La vengeance de Dieu est une réalité aussi terrifiante qu’inéluctable. Pourtant : “Je suis brisé par la blessure de la fille de mon peuple, je suis sombre, la désolation me saisit.” (8.21)

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Fais-nous revenir vers toi, Eternel, et nous reviendrons ! Renouvelle nos jours comme autrefois ! (Lamentations de Jérémie 5.21)

Regain

Dans l’émouvant récit de Giono, tout tourne autour de ce mot. La vie peut-elle reprendre, un nouveau printemps s’annoncer, les champs stériles produire une nouvelle moisson ? Avec les Lamentations, le ministère de Jérémie s’achève. On a semé la mort dans les rues de Jérusalem. La fille de Sion n’a pas pensé à son sort final et personne ne l’a consolée. (1.9) La Maison de prière pour tous les peuples est en ruines. Dieu a fermé l’accès à la prière. (3.8, cf. Es 56.7) L’immense détresse, ne doit-elle pas fatalement déboucher sur une mort pathétique et oublieuse ? Un regain ?

Ce qui est vrai pour des peuples, l’est aussi pour des individus. Peut-on revenir à Dieu quand depuis si longtemps on s’est moqué de lui par une parodie de Christianisme, quand la vie s’est desséchée et que le cœur s’est durci ? Un regain ?

Qu’il s’assoie solitaire et silencieux, …peut-être y a-t-il de l’espoir, …car le Seigneur ne rejette pas à toujours…” (3.28-31) Revenir vers lui. Le chemin n’est pas compliqué, mais il est difficile. Difficile parce que nous nous sommes habitués à des retours faciles, à des pardons rapides et à des repentirs de façade. A force de fixer nos écrans nous avons perdu la capacité de l’écoute. Un regain ?

Et si c’était possible ? Et si nous pouvions revenir ? Si l’indignation pouvait être déviée ? Et si la croix de Christ pouvait devenir une porte d’espérance ? Un regain ?

Oui, un regain.

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La gloire de l’Eternel se retira du seuil de la Maison ... (Ezéchiel 10.18)

Quand Dieu s’en va

Dieu quitte l’église ! Quel titre de journal que celui-là ! Dieu qui en a assez, qui ne supporte plus son peuple. Tout au long de ces premiers chapitres parfois difficiles du livre d’Ezéchiel, on voit Dieu prendre ses distances. Le mal incurable du peuple a fini par avoir raison de sa présence glorieuse. La seule chose vraiment distinctive de ce peuple disparaît ainsi.

Pourtant, tout continue comme avant. Le temple reste encore debout et le culte s’y perpétue. Mais Dieu n’y est plus. La destruction de la ville et du temple ne sont alors plus qu’une question de temps.

Où, Dieu est-il allé ? Le chapitre un nous le dit : il apparaît au prophète en Babylonie. Il est là où se trouvent les quelques-uns qui lui restent fidèles.

Impossible scénario pour l’église de Jésus-Christ ? Pas tant que cela. L’église de Laodicée semble être la contrepartie exacte de notre texte dans le Nouveau Testament (Apocalypse 3.14-22). Jésus se tient à la porte de cette église. Il frappe, mais il est dehors. Et l’église ne s’en est même pas rendu compte… Or, n’est-ce pas cela la seule chose qui compte, qui nous rend différents du monde ? Sans la présence glorieuse du Christ, l’église perd son attrait. Et les païens le savent et le ressentent.

Le mal, est-il incurable ? Non. Le sang de Christ rend pur le plus coupable… La grâce, c’est que Christ frappe à la porte. Il est dehors, mais il n’est pas parti. Dire qu’une paire d’oreilles spirituelles aurait sauvé l’église de Laodicée du désastre imminent. Que celui qui a des oreilles écoute…

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Daniel résolut de ne pas se souiller  ... (Daniel 1.8)

Durer sans durcir

“J’ai trop de problèmes. Mieux vaut laisser tomber.” C’est ce que dit une jeune fille à son père, cuisinier de son métier. En guise de réponse, celui-ci mit trois casseroles remplies d’eau sur le feu. Dans la première, il mit des carottes, dans la deuxième des œufs et dans la dernière du café moulu. Après vingt minutes, il plaça les carottes dans un bol, les œufs dans un autre, le café dans un troisième. Ensuite, il demanda à sa fille : “Qu’est-ce que tu vois ?” “Des carottes, des œufs et du café,” dit-elle.

Il lui fit toucher les carottes. Elles étaient molles. Puis, il lui donna l’œuf. Il était complètement dur. Puis, elle goûta l’arôme délicieux du café.

“Qu’est-ce tu cherches à me dire ?” demanda-t-elle.

“Ceci : Chacune de ces choses a dû faire face à la même eau bouillante. La carotte y est entrée dure et forte. Mais elle est devenue molle et faible. L’œuf avait été fragile. Mais il est devenu dur à l’intérieur. Et le café ? En entrant dans l’eau bouillante, il l’a entièrement transformée. Et toi, comment réagis-tu à l’adversité ? Es-tu une carotte, un œuf ou du café ?”

L’adversité te fait perdre ta force comme avec la carotte ? Ou es-tu comme l’œuf, qui a commencé avec un cœur malléable, mais que l’adversité a rendu amer ? Ton cœur est-il devenu dur, même si à l’extérieur tout semble pareil ? Ou es-tu comme le café ? Plus l’eau est chaude, mieux il la pénètre et la transforme. Quand tout va au plus mal, tu peux changer ce qui t’entoure.

Comment fais-tu face à l’adversité ? Es-tu une carotte, un œuf, ou du café ?

Trouvé sur internet

Comment Daniel a-t-il réussi à survivre à Babylone sans se laisser assimiler et sans pratiquer une séparation dure, mais en pénétrant son monde de sa foi en Dieu ? Comment a-t-il évité la réaction de la carotte ou de l’œuf dont il est question plus haut ? Voici cinq principes de survie tirés de son expérience:

Décider de ne pas se souiller, 1.8. Notons les trois efforts pour assimiler ces jeunes : Education, alimentation et changement d’identité. Quel danger de conformisme culturel pour eux et pour nous !

Etre fidèle à sa vocation, 1.17; 2.19; 4.15; 5.12,17; 9.1-3; 12.13. Sa vocation particulière était d’expliquer le plan de Dieu à son peuple et de servir de “conscience publique” aux dirigeants politiques. Au chapitre 5, il semble être le seul du royaume à être conscient du danger imminent. Quelle est ta vocation particulière ? Découvre-la et sois fidèle ! Cf. 2P 1.10.

Maintenir l’habitude de la prière, 2.17,18; 6.11,12; 9.1-19. Notons l’importance de la cellule de prière à la cour ! En Dan 6, nous trouvons Daniel en train de prier selon son habitude. Notons sa régularité, son attitude, le contenu et le résultat.

Refuser le compromis, 2.28; 3.16-18; 4.16,24; 5.17-28. On ne peut marchander avec la vérité, ni cacher la vérité pour sauver sa peau ou sa réputation ou pour vivre en paix. Il faut savoir rester à distance de la moquerie. Etre intègre est plus important qu’être populaire.

Ne pas craindre l’isolation, 3.5,8,12,16-18. Refusons une neutralité prudente quand la fidélité à Dieu et à la foi est en jeu.

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Qu’il aille son chemin. (Osée 4.17)
Reviens !  (Osée 14.2)

Le risque d’oublier Dieu

Le prophète Osée a vécu au milieu d’une période d’implosion spirituelle. La foi, la justice, l’amour et la compassion étaient en perte de vitesse. A leur place, les Israélites avaient préféré la religiosité, l’indifférence, et le seul souci matériel. Ils avaient oublié Dieu.

Au milieu d’une prospérité et d’une grandeur retrouvées sous le roi Jéroboam II, Dieu appelle alors Osée pour qu’il explique pourquoi Dieu entre en procès contre son peuple. Tout le monde pense que ça allait plutôt bien, et c’était à Osée de faire comprendre que ce n’était pas du tout le cas ! Pourquoi ? Parce que Dieu regardait ce qui se passait loin du culte public et loin des apparences religieuses. Qu’il est un Dieu difficile ! Il n’accepte même pas d’être oublié ! Lui, le Dieu de la grâce et du pardon, ne peut tolérer une vie dont il est, en fait, exclu. Ils l’ont trahi, dira Osée, 5.7. Alors viennent ces mots presque intolérables : laisse-le, qu’il aille son chemin. La patience de Dieu est à bout et il décide d’abandonner les siens à eux-mêmes.

Voici le réquisitoire contre le peuple : ils ont rejeté la connaissance de Dieu et oublié sa parole. Ils ne prennent plus garde à Dieu. Ils maintiennent, encore, les apparences de la foi, mais en fait, ils ont choisi d’adorer des idoles : ils ne se dépensent plus pour Dieu, ils n’ont plus envie de lui. Au lieu de cela, ils organisent leurs programmes sans lui et vivent leurs plus grands plaisirs sans lui. Et ils ne comprennent même pas que c’est ainsi. L’orgueil leur ferme la porte du retour à Dieu. (Cf. 4.6,10,11; 5.4,5)

Cependant, ce “laisse-le” n’est pas le dernier mot. Sa sévérité est un puisant appel au réveil. La vie que Dieu nous prête s’appelle : reviens.

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Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair; … avant l’arrivée du jour de l’Eternel.  (Joël 3.1,4)

Entre l’avant et l’après : l’aujourd’hui de l’Esprit

Le don de l’Esprit dans la prophétie de Joël se situe entre deux préoccupations, indiquées par les mots avant et après. Juste avant, il parle de la bénédiction matérielle du peuple : vous mangerez et vous vous rassasierez…, 2.26. Directement après, il mentionne le Jour du Seigneur. Entre le souci des choses matérielles et l’attente de la fin de toutes choses se situe le présent de l’Esprit.

Nous les confondons parfois. En ce temps de l’Esprit, nous nous rongeons d’inquiétude pour le matériel. Nous oublions que cela appartient à Dieu. Le présent devrait être : Cherchez d’abord le royaume de Dieu. Mais notre vie est à tel point encombrée de nos inquiétudes que la vie de l’Esprit s’étouffe et s’éteint. Nous vivons dans le passé au lieu de vivre aujourd’hui. Et que c’est difficile de se défaire de ce travers !

Mais nous sommes aussi tentés de vivre dans l’avenir. Nous nous préoccupons du jour qui vient comme si nous étions des spectateurs qui subissent et non des acteurs qui agissent. Non seulement nous oublions que le lendemain prendra soin de lui-même, mais dans notre préoccupation de la fin, nous oublions aussi qu’aujourd’hui est le jour du salut, qu’aujourd’hui, celui qui invoquera le nom du Seigneur sera sauvé, 3.5, cf. Romains 10.13.

Les premiers disciples se sont mis à vivre pleinement dans le présent et leur monde s’en est trouvé bouleversé. La lecture de Joël (Actes 2.17-21) leur a fait comprendre ce qui se passait en eux et avec eux. Ils n’ont plus réussi à se taire. Les choses passées étaient passées. Et le temps pressait pour annoncer Jésus aujourd’hui à ceux qui seraient perdus demain. Ce temps presse encore.

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Voici : les jours viennent, dit le Seigneur, l’Eternel, où j’enverrai une famine dans le pays, non pas une disette de pain ni une soif d’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Eternel.  (Amos 8.11)

La famine annoncée

La parole de Dieu n’avait plus d’effet. Cette parole dont Dieu avait dit qu’elle ne retournerait pas à lui sans effet (Esaïe 55.11) restait sans résultat sur le comportement du peuple d’Israël. Le problème n’était pas avant tout dans le respect du culte. Les offrandes, les sabbats les nouvelles lunes, tout cela avait l’air de fonctionner. La religion ne se portait pas trop mal. Mais il n’y avait aucun effet sur la vie réelle, celle de tous les jours.

Les Israélites auraient pu partager la conviction du fondateur de la chaîne McDonald’s : “Je parle de la foi en McDonald’s comme si c’était une religion. Je crois en Dieu, en la famille et en McDonald’s – et au bureau cet ordre est inversé.” Voilà le problème : un ordre inversé de la vie. L’économie, la vie sociale, la vie sexuelle, les loisirs etc. étaient enlevées de la sphère de Dieu pour mener une vie indépendante. La parole de Dieu était devenue une parole de dimanche. Et rien de plus.

Mais cela ne peut satisfaire à long terme. Dieu enverra une famine spirituelle. Et ces croyants si méprisants envers la parole de Dieu tituberont à la recherche de la parole de l’Eternel, … et ils ne la trouveront pas. Quel jugement terrible lorsque Dieu enlève sa Parole !

Quel effet voulons-nous que la Parole de Dieu ait dans notre vie ? A-t-elle encore cet effet ? Quel a été son effet le plus récent dans votre vie ? De quel effet avez-vous le plus besoin actuellement ? Prenez le temps aujourd’hui même et donnez à Dieu le temps d’agir en vous par sa Parole et par son Esprit. Pour que la famine annoncée ici ne vous touche jamais.

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… et à l’Eternel appartiendra le règne.  (Abdias 21)

Terriblement banal ?

Le plus petit livre de l’Ancien Testament se termine avec le plus grand des messages : le Seigneur régnera, et son règne s’établira sur la montagne de Sion, à Jérusalem.

Le contenu de cette courte prophétie est presque banal : le prophète décrit comment Edom a profité du malheur d’Israël pour se joindre aux ennemis de Sion. Il n’a pas été l’ennemi principal. Il n’a pas déclenché les hostilités. Il y a seulement apporté sa toute petite pierre. Il a été anti-sioniste quand cela semblait politiquement opportun. Vous le voyez, c’est d’une banalité terriblement actuelle.

Mais Edom oublie une chose. Dans son insolence politique et dans sa sécurité géographique, v 3, il oublie de compter avec le Dieu d’Israël. Il croit à un ciel vide, à un trône vacant, à un monde sans Dieu et donc, sans droit, un monde où la haine du Juif redevient régulièrement signe de progrès.

Ce que le prophète oppose à cette violence arrogante semble aussi d’une grande banalité : Dieu régnera, son jour arrivera pour toutes les nations, v 15. N’a-t-on pas toujours dit la même chose ? Genre : attention, tu seras puni ? Sauf qu’il faut être archéologue pour se retrouver dans les ruines d’Edom. Et qu’un jour, il faudra être archéologue pour étudier New York, Bruxelles, Paris...

Seule la nouvelle Jérusalem a des fondements éternels.

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Car je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance, et qui regrettes le mal.  (Jonas 4.2)

La grâce refusée

Connaître Dieu est le secret, et le moteur, de la vie chrétienne. C’est la science la plus exaltante dont est capable l’être humain. Mais c’est aussi une science exigeante. Jonas est probablement l’exemple le plus connu d’un croyant qui fuit Dieu parce qu’il croit le connaître. Sa désobéissance est enracinée dans cette connaissance. Il sait que Dieu fera grâce et il n’en veut pas … pour les autres. Selon lui, Ninive ne mérite pas la grâce. Il part en sens opposé pour ne pas servir de collaborateur à cette grâce. Autrement dit, l’obstacle à la grâce n’est pas ici l’incrédulité des païens, mais la désobéissance du croyant. L’excès de sa connaissance devient la cause de sa rébellion.

Il y a sans doute plus de Ninive dehors que nous le croyons. Et plus de chrétiens en croisière qui auraient dû être en ‘croisade’. Et si notre manque de les atteindre était provoquée par une connaissance de Dieu défectueuse ? Nous sommes en ceci différents de Jonas en ce que nous ne partons pas ailleurs. Mais partir seul vers notre Ninive… ? Dieu nous envoie. Partons-nous ?

Nous connaissons des tas de choses sur Dieu. Mais est-ce que nous le connaissons ? A tel point que nous acceptons de quitter la zone confort de nos ricins pour aimer les Ninivites et leur apporter l’Evangile de la grâce de Dieu ? C’est exactement ce que Jésus a fait.

Suivons-nous le chemin de Jonas ou le chemin de Jésus ?

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et l’on n’apprendra plus la guerre.  (Michée 4.3)

Le règne de la paix

Le règne messianique sera un règne de paix. Finies alors les guerres et les bruits de guerre. Finie alors la cacophonie des peuples qui marchent chacun au nom de son dieu. Le nouvel ordre mondial sera établi par le Messie quand il viendra, et par nul autre.

Le Messie est venu. Il est sorti de Bethléem (5.1). De Sion est sortie la loi et des nations nombreuses se sont mises à son école. La musique de Michée et d’Esaïe n’est plus la lointaine mélodie d’un avenir impossible. Nous n’avons pas le droit de nous défaire de ce texte par un trop simple ‘quand il viendra’. N’est-il donc pas encore venu ? N’a-t-il donc pas encore établi son règne dans nos cœurs ? Mais alors, comment encore apprendre la guerre ? Nous marchons au nom du Seigneur et là où il établit sa justice, la paix s’apprend.

Apprenons-nous encore la guerre ? Non seulement au sens primaire d’un engagement dans l’armée, mais aussi, et tout autant, dans nos relations ? Apprenons-nous la paix dans nos familles et dans nos églises ? Ou continuons-nous à faire la guerre et à l’enseigner par l’exemple de nos comportements ? La guerre se désapprend, et ce n’est pas chose facile. Ce sont de nouveaux réflexes et d’autres comportements qui devront prendre la place de nos réactions guerrières innées. La paix s’apprend au fur et à mesure que la loi de Christ remplace la loi du péché et de la mort, pas demain, mais déjà aujourd’hui.

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L’Eternel est un Dieu jaloux, il se venge … L’Eternel est bon, il est un abri au jour de la détresse; il prend soin de ceux qui se réfugient auprès de lui.  (Nahum 1.1,7)

Bon et sévère

Avant de prononcer une des prophéties les plus dures de l’Ancien Testament, Nahum compose un psaume dans lequel il chante sa foi. Il y exprime ces deux vérités qu’il nous faut bien garder en équilibre : Le Seigneur est un Dieu jaloux et il est bon. L’apôtre Paul rappelle la même chose quand il nous encourage à considérer la bonté et la sévérité de Dieu (Romains 11.22). Par moment, nous avons tendance à favoriser l’un ou l’autre. Le résultat en est une foi tronquée. D’un côté, le Dieu vengeur devient un genre de père fouettard et la foi devient frousse. De l’autre côté, le Dieu bon devient le bon dieu et la foi devient froideur. Entre la frousse et la froideur nous nous agrippons à ce Dieu qui n’oublie rien mais qui veut tout pardonner, à ce Dieu trois fois saint qui a choisi de nous aimer. Tel un doux et tendre Père il prend soin de ceux qui se réfugient en lui. Il est lent à la colère. Mais qu’il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant ! (Hébreux 10.31)

Ninive, objet de la prophétie de Nahum, bien au-delà du repentir passager dont parle Jonas, a fini par lasser la patience divine. Elle a été effacée de la mémoire. Jusqu’au moment où un archéologue s’est mis à creuser au bon endroit, on avait même fini par croire qu’elle n’était qu’une invention des auteurs de la Bible.

Le nom de Nahum signifie consolation. Car il y a une consolation à savoir que la force et la violence n’auront pas le dernier mot. Le règne de paix sera le triomphe de sa justice.

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… je vais guetter pour voir ce qu’il me dira, et ce que je répliquerai au sujet de mes doléances.  (Habaquq 2.1)

Attendre, et faire confiance

Habaquq est le prophète qui n’a rien compris. Cela nous arrive bien sûr tout autant. Nous ne comprenons rien à ce que Dieu est en train de faire. Nous avons envie de crier qu’il arrête, de pleurer pour le faire changer d’avis, et même, de lui demander des comptes. Nous sommes perplexes. Sûrement, il aurait dû…

Voilà notre prophète. Dieu punit son peuple en se servant de gens bien pire que lui (les Chaldéens) : cela devrait être interdit ! Mais alors, que fait Habaquq ? Il se met à l’écart. Quand toutes les réponses de la Bible semblent insuffisantes à nos questions, n’est-ce pas la seule chose à faire ? Quand les certitudes, et il y en a en 1.12,13, ne ramènent pas le calme dans notre âme, suivons le prophète dans sa tour de garde. Prions et attendons, et ne disons pas des bêtises même spirituelles. Le Dieu éternel reste en contrôle. Il a le mal en horreur. Il est le rocher des siècles et il est mon Dieu. Tout cela, le prophète le sait et le dit dans ces versets 12 et 13. Mais cela ne répond pas à tout. “Je vais attendre.”

Parfois, souvent ?, Dieu nous laisse sans réponse. Comme Jésus en Gethsémané. Comme Jésus sur la croix. Les pourquoi restent opaques. Le ciel semble fermé. Pourtant : “Non pas ma volonté, mais que ta volonté se fasse.”

Le Seigneur répondra au prophète. Mais que dit-il ? Le juste vivra par la foi. (2.4)

Accepterons-nous une telle réponse, même quand elle semble ne rien résoudre ? Osons-nous une telle confiance ?

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… Si tu me craignais …  (Sophonie 3.7)

Un amour totalitaire

Sophonie est un contemporain du roi Josias. Essayez de vous imaginer ce prophète en ce temps de réforme religieux. Voilà enfin un réveil spirituel et une promesse de meilleurs jours après la longue nuit du règne de Manassé (cf. 2Chroniques 34 et 35),  et il se permet de noircir jusqu’aux fils du roi, 1.8. Il commence très fort : Je supprimerai tout sur la surface du sol, dit l’Eternel, 1.2. Vraiment encourageant ! Qu’il soit tout aussi intransigeant contre les nations voisines n’enlève rien au fait que c’est bien Jérusalem, la cité de Dieu, qui est placé dans le peloton de tête du jugement.

Parfois, la Bible nous désespère avec son totalitarisme spirituel. Dieu veut toute la place dans nos vies. Et quand son peuple lui tient tête et veut se contenter d’un petit dieu, d’une petite vie et d’une spiritualité mesquine, il se dresse contre lui. Le jugement commence par sa maison (1Pierre 4.17). Et pour quelle raison ? Parce que son peuple ne l’écoute pas, n’accepte pas la correction, ne se confie pas en lui et ne s’approche pas de lui, 3.2. Mais malgré ça, tout continue comme toujours ! Manifestement, la religion peut survivre à la foi. Le jugement est-il dès lors inévitable ? Non : Si tu me craignais… La ruine de Jérusalem ne témoigne pas avant tout du jugement de Dieu. Il témoigne plutôt de la capacité affreuse de la religion de voler notre foi.

Le Seigneur finira par enlever la religion pour que renaisse la foi. Il enlèvera les racines de l’orgueil et laissera un peuple humble et faible, même s’il doit le chercher au-delà des fleuves d’Ethiopie. Son amour est totalitaire : soit nous croîtrons vers un abandon total à lui, ou nous serons réduits à l’insignifiance sans lui.

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Ainsi parle l’Eternel des armées : Ce peuple dit : Le temps n’est pas venu, le temps où la Maison de l’Eternel doit être rebâtie.  (Aggée 1.2)

Le temps est-il venu ?

L’Ancien Testament se termine comme le Nouveau, en rappelant que le temps presse. Le Messie vient, et sa maison doit être prête. Car il viendra, monté sur un ânon et entrera dans son temple (cf. Ag 2.9; Za 9.9; Mal 3.1). Il vient bientôt. Mais le peuple répond : Le temps n’est pas venu … Quel curieux rapport au temps que le nôtre. Nous connaissons régulièrement des moments de fébrilité spirituelle : C’est pour très bientôt, préparez-vous ! C’est notre génération qui verra l’accomplissement … Puis, le soufflet semble retomber et on retourne à ses habitudes. Le temps n’est pas venu. Ce ne sera pas pour si tôt.

L’heure de Dieu, quand est-ce ? Au temps d’Aggée, il y avait quinze ans que les 70 ans de captivité étaient finis. Mais le temps ne paraissait pas venu. Entendons-nous. Il l’était depuis longtemps pour leurs propres maisons, 1.4,6. Pourtant, le vrai reproche de Dieu n’est même pas là. Il ne leur reproche pas leurs belles demeures, mais c’est leur déséquilibre qu’il condamne : tout pour eux, rien pour lui. La Maison est en ruines et le temps ne serait pas venu ?

Christ est à la porte. Sa Maison est-elle prête ? Combien de temps investissons-nous dans nos maisons ? En investissons-nous autant dans la sienne ? Notre vie est-elle équilibrée ? Ou connaissons-nous le déséquilibre des versets 9-11 de ce chapitre premier ? Y a-t-il de la sécheresse dans notre vie ? Quel souffle nous caractérise : le souffle ‘dedans’ qui fait renaître ou le souffle ‘dessus’ qui flétrit ? La réponse pourrait se trouver dans notre usage du temps …

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Cela arrivera si vous écoutez vraiment la voix de l’Eternel, votre Dieu.   (Zacharie 6.15)

Et si ... ?

Le livre de Zacharie est rempli de prophéties inconditionnelles. Cela veut dire que leur accomplissement dépend de Dieu seul. Partout, ce livre transcrit soit des ordres qui requièrent une obéissance sans faille, soit des annonces de ce que Dieu fera selon sa décision souveraine. Mais dans la courte phrase ci-dessus est exprimé de façon on ne peut plus claire qu’il y a des choses qui dépendent entièrement de nous.

Il y a une vieille tradition juive où il est dit que le Messie viendra si seulement le peuple d’Israël devait vraiment se repentir pendant un jour. Notre texte se place peut-être dans un tel cadre : il y est bien question de la venue du “Germe”, nom attribué au Messie. L’évangéliste Moody rencontra un jour une vieille chrétienne qui lui dit que le monde n’avait pas encore vu, de son temps, un homme qui ferait vraiment et totalement la volonté de Dieu. Moody décida qu’il serait cet homme…

Qu’arriverait-il si nous devions vraiment écouter la voix du Seigneur ? Quelles sont les choses que nous avons manquées par nonchalance dans ce domaine ?

Nous attendons le retour de Christ. Il viendra “aux temps du rétablissement de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes” (Act 3.21). Mais avant que ce jour tant attendu arrive, Dieu nous attend ! Notre époque ne nous encourage guère à écouter sa voix. Il y a comme un écran de fumée entre lui et nous. Il y a même beaucoup d’écrans et de toute sorte. Saurons-nous entendre, … et écouter ?

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Et vous dites ...   (Malachie 3.7)

Qui ne risque rien ...

Triste refrain au moment de quitter l’Ancien Testament. A dix reprises (Mal 1.2,6,7,13; 2.14,17; 3.7,8,13,14), le peuple confesse son ignorance. Ils disent en quelque sorte : “En quoi, ta parole nous concerne-t-il ? Nous n’avons rien sur la conscience. Tout va bien.”

Jusqu’où va cette inconscience ? Voici, à titre indicatif, leurs questions : En quoi nous as-tu aimés ? En quoi montrons-nous du dédain pour toi ? En quoi nos relations de couple te déshonorent-elles ? En quoi te fatiguons-nous ? En quoi devons-nous changer ? En quoi nos raisonnements te sont-elles opposées ? Chaque fois, Dieu montre concrètement ce qui ne va pas. Rien de vague, de “spirituel”, comme ce qu’on peut entendre dans une prédication gentille, mais des remarques crues, et coupantes comme un rasoir. Dieu va jusqu’à dire : “Va voir chez les païens, et constate leur respect pour mon nom !” Comme s’il nous disait d’aller prendre exemple sur les Musulmans pour ce qui est de trembler à son nom !

En ces ultimes pages de l’Ancien Testament, par la bouche du dernier prophète, le Seigneur montre une dernière fois à quel point il est opposé à une religion formaliste et à une foi sans amour. Il ne peut accepter d’être frustré par la tiédeur de son peuple. Il n’a cure de nos excuses. Mais il nous met au défi de le mettre à l’épreuve, d’oser la foi, de nous risquer pour lui.

Son désir est de déverser sur nous ses richesses. Mais qui ne risque rien n’a rien. Qui ne veut rien perdre ne peut rien gagner.

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Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)