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5. La chute d’Israël

2R 14-17; 2Chr 25-28

Rappel chronologique

Le deuxième chiffre après le nom du roi indique l’année de règne du roi correspondant en Juda.
 

Amatsia (29 ans) (2 Joas)

 

Joas (16 ans)

Azaria = Ozias (52 ans)
(27 Jéroboam II)

Jonas
Amos
Osée

Jéroboam II 41 ans
(15 Amatsia)

Challoum (1 mois) (39 Ozias)

Menahem (10 ans) (39 Ozias)

Peqahya (2 ans) (50 Ozias)

Yotham (16 ans) (2 Péqah)

Michée
Esaïe
722

Péqah (20 ans) (52 Ozias)

Ahaz (16 ans) (17 Péqah)

Osée (9 ans) (20 Yotham ? 12Ahaz)

Ezéchias (29 ans) (3 Osée)

Fin du royaume d’Israël (6 Ezéchias)
Les ‘Samaritains’ arrivent en Israël

Amatsia, 2R 14; 2Chr 25. L’appréciation de Dieu, :3,4, cf. 2Chr 25.2. Pas trop mauvais ? Ou pas assez bon ? Les conséquences de sa médiocrité remplissent l’histoire de sa vie. Il veut répéter les victoires de ses pères sans la foi de ses pères. Il connaît les Ecritures (25.4), sait écouter la Parole de Dieu (25.7-10), obtient même une victoire militaire. Mais sans une foi profonde, comment résister dans la vie ? 25.14 marque la fin : son peu de foi ne peut pas le garder contre la tentation. L’orgueil finira par l’achever, 25.15,16,20,27. Exil, chute de Jérusalem, et un assassinat pour finir. La médiocrité ne paie pas !

Jéroboam II, 2R 14.23-29. La prospérité une preuve de l’approbation divine ? Un roi puissant qui rétablit la grandeur du royaume pratiquement aux limites du temps de Salomon. Mais cf. 14.24. La raison derrière son succès : une prophétie de Jonas. La compassion de Dieu n’est pas encore à sa fin. Trois prophètes durant son règne. Jonas qui va à Ninive, Osée qui décrit la faillite spirituelle du royaume (Os 4.6; 6.6; 7.14; 8.14; 10.12; 13.6) et Amos qui annonce le jugement qui vient (Am 2.6; 4.12,13; 5.4-7; 7.10-17; 8.11,12).

Ozias/Azaria, 2R 15.1-6; 2Chr 26. Comme Amatsia. Cela dit tout. 26.5 résume son règne et offre un principe valable en toute époque. Entre :5 et :15, Ozias vit sous la protection de Dieu. (:10, son royaume s’étend sur les terres d’Israël) 26.16 marque le changement. La punition est instantanée, :19. Sa lèpre un signe de la grâce ? La justice de Dieu n’est pas toujours aussi instantanée. Mais cela ne veut pas dire qu’il est d’accord avec ce qu’il laisse faire pour un temps. Sa mort a marqué le prophète Esaïe (6.1). Le début de sa prophétie montre l’anarchie spirituelle suite au péché du roi.

La désintégration d’Israël, 2R 15.8-31. Juda est un havre de stabilité à côté d’Israël. Après le règne glorieux de Jéroboam II, tout s’écroule. Pourquoi ? Spirituellement, le ver était dans le fruit. Mais Dieu reste fidèle à ses promesses, 15.12. Sa Parole dirige l’histoire, 15.12fin. Pas de fatalisme pourtant. La grâce peut toujours aller au-delà s’il y a repentance, Jonas l’avait découvert à Ninive. En vingt ans environ, cinq rois, quatre conspirations, cf. Os 7.5-7; 13.10,11. Le fouet assyrien devient l’instrument de Dieu pour juger son peuple, 15.19,29. Ce qui reste à Osée, le dernier roi, est un territoire minuscule et pas assez de sagesse pour le sauver, cf. 17.2. Israël était devenu sourd à la Parole de Dieu, malgré les avertissements, cf. Am 4.6b,8b,9b,10b,11b. 2R 15.28, jusqu’au bout, le poison semé par Jéroboam agira, 200 ans en tout.

Au sud, Yotham succède à Ozias et agit comme lui, 2Chr 27.2. C’est mieux qu’au nord, :6, mais ce n’est pas assez bon. Son fils Ahaz naît quatre ans avant son règne. A 20 ans, il montera sur le trône et la nuit tombera de nouveau sur Juda. Encore un presque bon roi qui a raté l’éducation de son fils.

La chronologie de cette période : il faudra probablement comprendre des périodes de co-régence d’une part, des règnes sur une partie du territoire d’autre part pour ‘faire coller’ les dates.

Ahaz, 2R 16; 2Chr 28. 16.2-4 (2Chr 28.2-4) offrent un résumé de son règne. Un païen sur le trône de David ! Esaïe 7-28 durant cette période. Dieu lui fait subir de lourdes défaites (28.5-8, cf. :9,13-15 !), mais Ahaz est incapable de comprendre la leçon. Sa seule réponse est politique, 2R 16.7,8 (fils de qui ? 2Sam 7.14 : il rejette l’alliance). Pourtant, Dieu avait promis de le soutenir, Es 7.3-12. C’est ici le contexte des grandes prophéties messianiques, Es 7.14; 8.23-9.6 et 11.1-10. La conséquence de son incrédulité  : 2R 16.10,14,17,18. Ahaz devient un nouveau Jéroboam. Il voulait innover, améliorer le culte du Dieu d’Israël. Il trouve un sacrificateur, 16.11, pour l’assister. Ne pas le faire aurait sans doute coûté cher à Urie. La méchanceté trouve toujours des faibles pour la propager. Résister à l’erreur n’est jamais simple ! Même politiquement, la solution d’Ahaz ne marche pas, 2Chr 28.16-23, cf. la main de Dieu derrière tout cela : Es 10.5,8-12. Alors, quand tout lui échappe, il ferme les portes du temple, :24,25. Il rate même son enterrement, 2Chr 28.27. Mais, heureusement, il n’a pas pris le temps d’éduquer son fils et successeur. Est-ce Esaïe qui s’en est chargé ?

La fin d’Israël, 2R 17.1-23. Comme si souvent, c’est la bêtise humaine qui provoque la catastrophe, :4. Samarie tombe et l’exil du royaume du nord commence, et durera 2.700 ans environ ! Mais la raison n’était pas que politique. Les vraies raisons sont toujours spirituelles, cf. 2Chr 30.6-12. 2R 17.7-23 développe ces raisons. Le conformisme (cf. Rom 12.2 !) avait conduit à la désobéissance et à l’idolâtrie grossière, :7,8. D’abord en secret, :9, puis aux yeux de tous. Ensuite, ils ont été sourds et aveugles devant les avertissements nombreux, :13,14, cf. 1R 14.15,16 ! Le résultat : rupture de l’alliance, :15. Leurs péchés : idolâtrie, orgies, astrologie, infanticide, occultisme. La moisson amère du péché de Jéroboam est la déportation, :21-23. (:15b, on devient ce qu’on adore !) Héb 12.25 est une application de tout cela.

Les Samaritains, 2R 17.24-41. La terre appartient aux habitants ? Cette terre est différente, elle appartient à Dieu, c’est “son pays” (Es 14.25; Jér 2.7; Ez 38.16). Les nouveaux habitants s’en rendent compte, 17.25. Mais le sacrificateur envoyé, :28, qu’enseignera-t-il ? Une religion créative, :29-33. Un texte plein d’ironie. Ils font leurs dieux ! Leur “crainte” de l’Eternel, :32,33, n’en est pas une, :34. La vraie religion est fondée sur l’alliance, :35. L’opposition entre une religion fabriquée selon les préférences des gens ou acceptée selon la révélation de Dieu. Ce que Dieu veut est une foi exclusive, un chemin étroit. Israël, pour n’avoir pas voulu accepter cela, :40, a été enlevé du pays.

Le syncrétisme samaritain est une des bases de l’aversion des Juifs (première mention de ce mot dans la Bible en 2R 17.29) pour les Samaritains dans le Nouveau Testament. La séparation disparaîtra enfin par l’Evangile (Jn 4 et Act 8).

Jusqu’à quand durera l’exil d’Israël ? Cf. la promesse en Os 11.8-11.

Est-elle en train de s’accomplir avec le retour des tribus du nord perdues parmi les nations ? En voici une liste (et les origines affirmées, supposées) : les Falashas (Béta Israël) d’Ethiopie (Dan); les Benei Menashé (Manassé) et les Benei Ephraim des Indes; les Juifs “Bukhariens” (Ephraïm, Issacar  et Naphtali); les Juifs Igbos du Nigéria (Ephraïm, Naphtali, Manassé, Lévi, Zabulon, Gad); les Lembas d’Afrique du Sud; la ‘maison d’Israël’ du Ghana; les Pashtuns d’Afghanistan (Joseph); les Chiang Min de la Chine.

6. Ezéchias et Esaïe


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)