Accueil > Méditer > Méditations sur les 66 livres de la Bible : Nouveau Testament

 

Voici des courtes méditations, une sur chaque livre du Nouveau Testament. Elles ont été publiées dans le calendrier Méditations quotidiennes, que vous pouvez trouver dans les librairies chrétiennes. (Si vous voulez les reproduire ailleurs, n’oubliez pas svp d’ajouter la ligne suivante en dessous : Source : Méditations quotidiennes. Egbert EGBERTS, www.croiretcomprendre.be, reproduit avec autorisation.)

Matthieu
Marc
Luc
Jean
Actes
Romains
1Corinthiens
2Corinthiens
Galates
Ephésiens
Philippiens
Colossiens
1Thessaloniciens
2Thessaloniciens
1Timothée
2Timothée
Tite
Philémon
Hébreux
Jacques
1Pierre, suite
2Pierre
1Jean
2Jean
3Jean
Jude
Apocalypse, suite

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Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Matthieu 2.2

Où est le Roi des Chrétiens ?

L’Evangile vient à nous en quatre versions. Chacune a un caractère spécial. Parfois, on l’a comparé aux images des quatre visages des chérubins en Ez 1.10 et Ap 4.7. A Matthieu s’appliquerait l’image du lion, car il révèle en Christ le roi. A Marc, l’image du bœuf, car le Christ y est comme le serviteur. Luc, l’image de l’homme, nous dépeint le Fils de l’homme, et Jean, l’aigle, le montre comme le Fils de Dieu. Bien sûr, nous voyons ces quatre caractéristiques en chaque évangile, mais nous y trouvons en même temps ces accents particuliers.

Christ est roi. Le roi des Juifs, … et notre roi. Il est venu pour régner. Or, dès les premières pages de l’évangile, il est clair que le roi des Juifs serait davantage reconnu, reçu par les goyim, les étrangers, que par les siens. Comme si ceux qui devraient l’aimer le plus lui résistent le plus; comme si son royaume était un trésor davantage recherché par l’ouvrier de passage que par les propriétaires du champ (Mt 13.44). Ce roi étonnant semble susciter chez les siens plus de rejet que d’amour et d’obéissance. Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. La boucle bouclée sur la croix.

Nous sommes devenus les siens. La vigne nous a été confiée (Mt 21.41). Serons-nous de meilleurs sujets, des sujets plus crédibles ? Et si on nous posait cette question étrange : où est le roi des chrétiens qui vient de naître ? Connaîtrions-nous le chemin vers les étables où Christ vient de naître ? Sommes-nous prêts à quitter nos lieux d’étude douillets pour servir le Roi ?

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Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. (Marc 10.45)

Le serviteur

L’image a de quoi choquer : le bœuf, animal de labour, au service de l’homme, image du Christ ? Aujourd’hui même, en ayant programmé d’écrire cette feuille précise, mon culte personnel me conduit au Psaume 23, le psaume du Berger. Tout à coup, une idée me frappe et je me mets à la vérifier. Le berger est là totalement pour les brebis. Le Ps 23 est le psaume de la brebis : l’Eternel est mon berger… 9 fois, le pronom utilisé se rapporte au berger : il, tu, ta. 17 fois, il se rapporte à la première personne du singulier : je, me, mon… Le berger est un serviteur. Dès qu’il commence à se voir comme le nombril du monde, son service s’arrête. Et voilà le problème de Jacques et de Jean dans notre texte de Marc. Jésus cherche le service. Eux veulent la place.

Le serviteur : au service de l’humanité dans le besoin, le semeur qui doit attendre patiemment, l’enseignant, le nourricier, le méprisé, l’ignoré, l’oublié. Le Maître absolu sur la montagne devient l’humble serviteur dans la vallée. Il est le berger qui se met en peine d’une brebis, le petit qui sait apprécier les petits et leurs sacrifices, gigantesques comme celui de cette pauvre veuve, l’impuissant de la croix qui ne pouvait se sauver lui-même, le roi d’Israël cloué sur une croix.

En refusant de servir, je fais un abus de pouvoir. Dans le troupeau, le plus grand c’est le berger. Mais aucune brebis ne le comprend.

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Lequel de ces trois te semble être devenu le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? (Luc 10.36)

Le prochain

C’est Démosthène qui traversa les rues d’Athènes en plein jour, une lampe à la main, répondant à ceux qui l’interrogeaient sur son comportement bizarre : Je cherche un homme. Un homme ? Le pauvre de la parabole, inconscient, au seuil de la mort, en plein jour, lui aussi cherche cet homme. Cet homme qui le sortirait de là. Cet homme prêt à devenir son prochain. Comme ce Chinois et son rêve étrange. Il se voyait dans un puits profond criant au secours. Confucius, Bouddha, Mahomet passent et le laissent dans sa misère, chacun avec ses raisons bien à lui. Puis Jésus vient. Il ne dit rien, mais descend dans le puits et l’en sort.

L’homme qui accepte de devenir le prochain, c’est Christ, ‘le bon Samaritain’, l’homme venu en quelque sorte pour aspirer toute la misère du monde : les larmes, les deuils, les paralysies, les peurs, les cancers, les divorces, le péché. Bien sûr, ça devait mal finir. Tu ne peux pas libérer, pardonner, guérir, ressusciter tant de gens sans un jour te voir présenter la facture en trois exemplaires. Devenir le prochain des autres ? Qui a les reins assez solides pour ça ? Mieux vaut passer son chemin.

Il a sauvé les autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ élu de Dieu ! (Luc 23.35) Pour lui, pas de bon Samaritain qui passe. Jusqu’au bout, il sera le Fils de l’homme venu pour nous sauver. Et quand il expire ? C’est là que tout commence vraiment. Sur la route d’Emmaüs, voilà qu’il devient notre prochain. Pour nous transformer à tout jamais… en prochains.

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Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le seul engendré, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître. (Jean 1.18)

Un délire ! Sauf si c’est vrai ...

L’Evangile de Jean est peut-être le livre le plus délirant de la littérature universelle. Ce récit apparemment si ordinaire ferme la porte à tous ceux qui ne veulent voir en Christ qu’un homme remarquable. Je suis la lumière du monde, je suis la résurrection et la vie, pour ne rien dire de ce chapitre 14 qui pousse le bouchon vraiment trop loin : Je suis le chemin, la vérité, la vie; nul ne vient au Père que par moi. Celui qui m’a vu a vu le Père. Rien que ça ! C’est du délire. Qui peut dire cela de lui-même et être sain d’esprit ? Qui peut accepter cela d’un autre et continuer à dire que cet autre, Christ, est un exemple pour nous ? Avec l’Evangile de Jean nous nous élevons très haut dans les airs, comme l’aigle : Dieu seul engendré. Qui eût cru que ces deux mots puissent aller de pair ? Le premier nous élève aux sommets : Dieu dans toute sa gloire, la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fut. L’autre nous projette dans le gouffre de notre humanité de chair et de faiblesse. C’est l’aigle qui vient habiter dans le poulailler ! Engendré, fait chair, devenu homme, ecce homo, voici l’homme, … crucifié. C’est un délire complet à rejeter avec un petit sourire snob, … ou l’Evangile à recevoir à genoux.

Et si c’était vrai ? Je ne peux pas vraiment le comprendre, et encore moins l’expliquer. Que Dieu ait marché sur notre planète, dans des souliers d’homme, ça me dépasse. Je ne peux que recevoir, aimer et adorer. Et le suivre jusqu’au bout de mes jours.

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Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4.12)

La pierre d’achoppement

L’Evangile contient l’offre d’une générosité inimaginable : Dieu envoie son Fils pour que par sa mort et résurrection nous recevions la vie éternelle par le simple fait de croire en lui, en nous engageant à le suivre. Nous étions abandonnés sur le bord du chemin et il est venu nous prendre en charge. Nous étions frappés d’une paralysie mortelle et il nous relève en pardonnant nos péchés. Notre faillite a été prononcé, et il efface nos dettes et nous donne sa carte de crédit.

Mais ce même Evangile contient aussi une pierre d’achoppement énorme : ce que Dieu offre si généreusement en son Fils, il ne l’offre pas ailleurs. L’Evangile qui raconte la vie et la mort de Jésus est poursuivi par l’Evangile de ce que ce Jésus continue à faire par l’Eglise. Le livre des Actes en est le premier récit. Partout où Christ est annoncé, c’est l’Eglise qu’on rencontre. Aucun autre nom sous le ciel : c’est l’annonce de ce Jésus par l’Eglise. Non seulement il n’y a pas de salut dans les noms de Moïse, du Bouddha, de Mahomet, et encore moins dans une vie civilisée sans Dieu ni maître, et c’est déjà intolérable pour la plupart, mais le Jésus de l’Evangile nous amène à l’Eglise !

C’est lui, la pierre d’achoppement. Notre église locale, ajoute-t-elle encore à la lourdeur de cette pierre par ses traditions, ses hypocrisies, ses superficialités, ou vit-elle de la vie du Jésus des Evangiles ? Est-elle ‘pleine de lui’ ou seulement remplie d’elle-même ? Cela nous ramène à la question de la qualité de notre vie d’église. Cette pierre scandalise tout ce qui est seulement humain dans nos églises.

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Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu. Ce sera là de votre part un culte spirituel. (Romains 12.1)

Un chœur dans ta vie ?

La lettre de Paul aux Romains a été comparée à une cathédrale. Considérons ainsi les chapitres 1 à 8.4 comme la nef romane, les grandes affirmations de l’apôtre en constituant les piliers. Le chapitre 8 nous conduit au transept et ses derniers versets forment la rosace glorieuse qui décompose la lumière rayonnante du soleil en un kaléidoscope de couleurs. Les chapitres suivants nous font visiter la crypte où nous pouvons admirer les soubassements de l’édifice et comprendre ses origines. 

Mais ici, dès le début du chapitre 12, nous arrivons dans le chœur gothique. C’est ici que nous atteignons des hauteurs vertigineuses, inondées de lumière. Tout nous conduit ici. Ce qui était compréhension se transforme en culte. Ce qui était admiration devient sacrifice. La vie reçue est métamorphosée en vie donnée. L’écoute devient parole et la pensée action. 

Dans la nef, Dieu répond patiemment à nos questions. Ici, dans le chœur, la grande question de Dieu reçoit notre humble réponse. Dans la nef, le Seigneur transforme, synapse par synapse, notre intelligence embrouillée. Dans le chœur, cette intelligence renouvelée qui, enfin, découvre la volonté de Dieu, anime une obéissance toute neuve.

Y a-t-il un chœur dans la cathédrale de ma vie ?

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Ne savez-vous pas ... ? (1Corinthiens 5.6)

Le risque de l’amnésie

A sept reprises, l’apôtre se sert de cette courte question. Non que les chrétiens de Corinthe aient souffert avant tout d’une défaillance chronique de connaissance biblique ou d’amnésie, même si c’était peut-être aussi le cas. Ce qu’il souligne ici, c’est l’ignorance comportementale. Voici la liste de ces sept questions. 5.6 en constitue le thème : comme le levain, un peu de mal peut pénétrer et altérer toute la vie chrétienne. Dans quels domaines ?

En nous attaquant aux frères pour obtenir gain de cause (dans les deux sens du mot ‘gain’). A trois reprises l’apôtre lance son appel à l’ordre, 6.2,3,9. Devenir injuste avec nos frères peut nous coûter notre héritage éternel.

Et si nous nous laissons mener par nos pulsions sexuelles, encouragés et excités par une société sans frein à ce sujet ? C’est encore à trois reprises que l’apôtre pose sa question, 6.15,16,19. Notre corps est le temple du Saint-Esprit et, par libre choix, nous avons abandonné la maîtrise de nos instincts à Christ.

Devant le matérialisme et l’immoralité toujours à l’affût, la réponse de Dieu est de nous rappeler ce que tout chrétien devrait apprendre dès le début de sa vie chrétienne. Le Seigneur équilibre nos “je sais” de la connaissance biblique par ses “ne savez-vous pas” d’une conduite biblique. A la tentation de satisfaire le ‘moi’, la Bible oppose le rappel de la croix où nous avons été rachetés à grand prix. Dieu ne se contente pas d’un culte de l’esprit, il désire que nos corps servent à sa gloire. Le savons-nous encore ?

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C’est pourquoi … nous ne perdons pas courage. (2Corinthiens 4.1,16)

Ce qui nous permet de tenir

Ne pas perdre courage est un des thèmes de cette 2e lettre aux chrétiens de Corinthe. Pourtant, il y avait de quoi. L’apôtre avait été accablé à l’extrême, au-delà de ses forces 1.8. Il était accusé par les chrétiens (!) de ne pas tenir parole, 1.17,18, et même regardé comme un imposteur, 6.8; de faux frères s’opposaient à lui, 2.17. Il avait été méprisé et son travail ridiculisé sous l’influence de prédicateurs populaires qui travaillaient pour leur propre fonds de commerce, 10,11. Il vivait une vie de privations fréquentes, de danger, de souffrances physiques, de soucis nombreux, 11.23-29. Cependant, même si tout était décevant et que la vie ne tenait plus qu’à un fil, il pouvait écrire : nous ne perdons pas courage.

Quel était son secret ? Trois choses lui ont permis toujours de prendre courage. La ferme assurance en la vérité de la parole de Dieu. Que tout s’écroule, la vérité absolue qui est l’objet de la foi demeure. La gloire de Dieu sur la face de Christ. Jésus était intervenu dans sa vie et lui avait fait miséricorde. Qu’il soit porté ‘dans des vases de terre’ faibles et périssables était sans importance, ce trésor n’en était pas moins plus précieux que tout. Ce qui est mortel sera absorbé par la vie. Son espérance intacte, il ne visait pas une réussite selon les normes d’ici-bas; il avait les yeux fermement rivés sur cette autre réalité, dont l’Esprit en lui était la garantie.

Oui, il y a de quoi être plein de courage, 5.6. Jésus, n’a-t-il pas vaincu le monde, Jn 16.33 ?

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Si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu. (Galates 4.7)

La religion

Qu’il est grand, l’attrait de la religion ! Elle nous attire par sa promesse de gagner à tous les coups. A l’entendre, nous gagnerions le monde sans perdre le ciel. Nous respectons quelques règles de jeu et en contrepartie nous pouvons vivre notre vie. Elle nous assure une espérance raisonnable sans exiger le prix de la foi et sans faire valoir l’exigence de l’amour. Mais voici ce que la religion ne peut faire :

Elle ne peut supprimer les barrières entre les hommes. Elle se contente d’un peu de tolérance, et permet que chacun de reste cantonné chez soi. L’ancienne prière juive : “Béni sois-tu qui ne m’as pas fait naître païen, esclave ou femme !” a fait des émules dans toutes les religions. La religion n’a de place ni de puissance pour le un en Christ de l’apôtre.

Elle ne peut faire de nous des fils et filles de Dieu. Elle crée quelques fonctionnaires spirituels et beaucoup d’ignorants, tant bien que mal asservis par des règles plus ou moins contraignantes. Au mieux, cela suscite la crainte, au pire l’indifférence. Mais aucune intimité confiante entre le fils et son Père.

Elle ne peut nous constituer héritiers spirituels. Elle infantilise tous ceux qu’elle touche et les rend jaloux pour elle. Mais elle ne rend personne soucieux et responsable des affaires de son Père.

Vais-je vivre en fils et en héritier aujourd’hui ?

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Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ. (Ephésiens 4.13)

Atteindre le but de Dieu

, et jusqu’où devrions-nous arriver dans notre vie chrétienne ? Comment y arriver ? Paul répond à ces questions en cette longue phrase des versets 11 à 16.

Tout d’abord, nous devons aller, quelle doit être la direction fondamentale de notre vie : croître vers Christ, :15. Notre vie doit progresser vers lui dans nos pensées, nos projets, nos paroles, nos actions. Il est le but et il veut déterminer nos objectifs.

Jusqu’où ? Jusqu’à la perfection sans péché ? Le but ne serait jamais atteint ici-bas ! Or, Paul sous-entend au verset 14 que le but peut et doit être atteint. C’est à la maturité que nous devons arriver, à une vie chrétienne adulte, à une vie stable dans la connaissance et active dans le service. C’est une vie équilibrée à l’image de celle du Christ, où les passions, les envies et les habitudes sont au service de l’objectif du Père.

Comment y arriver ? Grâce à la communion des frères. Personne ne peut atteindre cela tout seul, nous avons besoin des autres : ceux du verset 11 de qui nous recevons, et ceux du verset 16 à qui nous donnons. Sans être engagé dans une église locale, nous ne pouvons atteindre le but de Dieu dans la vie. L’ennemi le sait bien, et il redouble d’efforts pour nous éloigner de l’église. Il nous noie dans les activités et nous tente de nous persuader que nous pouvons y arriver autrement.

Avons-nous intégré à notre vie ce , ce jusqu’où et ce comment ?

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Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. (Philippiens 3.1)

Joie, joie, joie, pleurs de joie (Blaise Pascal)

Deux thèmes, à première vue contradictoires, s’entrecroisent dans la lettre aux chrétiens de Philippes : la mort et la joie. Paul est en prison et la peine de mort est une réelle possibilité. Il a failli perdre son ami Epaphrodite, porteur de la lettre. Il dit que son but est de connaître Christ, … et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. Son grand exemple est celui du Fils de Dieu devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix. Avant de définir cette lettre comme étant celle de la joie (elle l’est !), il faut donc prendre en compte ce contexte. Ce n’est pas la joie des moments faciles, mais celle des moments durs. Ce n’est pas la joie de la réussite, mais celle du ‘même si’ : Même si je sers de libation en plus du sacrifice et de l’offrande de votre foi, je m’en réjouis… Nous sommes appelés à nous réjouir dans le Seigneur.

L’optimisme inébranlable de l’apôtre provient de son ancrage dans la réalité du Christ : Quant à nous, nous sommes citoyens du royaume des cieux : de là, nous attendons ardemment la venue du Seigneur Jésus-Christ pour nous sauver. Car il transformera notre corps misérable pour le rendre conforme à son corps glorieux … Son but n’est pas de réussir son ministère, mais de réussir sa vie. Il peut se réjouir parce qu’il a arrêté depuis longtemps de chercher son propre intérêt : Christ est ma vie, … et la mort m’est un gain. Sa joie n’est pas dans la souffrance (ce serait morbide !), mais en deçà et au-delà de la souffrance. Il se réjouit que son nom est dans le livre de la vie (4.3,4, cf. Luc 10.20). Connaissons-nous cette joie-là ?

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Car en lui, habite corporellement toute la plénitude de la divinité. (Colossiens 2.9)

L’arme secrète de Dieu

L’idée a dû faire sourire beaucoup de gens de son temps, avec ce regard narquois qu’on réserve aux gens ‘qui croient encore à ça !’. Un Christ universel, présenté comme le grand principe cosmique en qui et par qui tout subsiste, passe encore. Après tout, il est logique que quelque chose existe, plutôt que rien. Mais que Dieu, qui qu’il soit, quoi qu’il soit, où qu’il soit, ait foulé le sol de notre planète, pleinement incarné dans un homme comme nous… !

En fait, Paul va encore bien plus loin. Non seulement ce Jésus de Nazareth est Dieu sous forme humaine, pleinement, totalement, de sa conception jusqu’à sa mort et au-delà, mais ce même Jésus habite en nous de sorte que nous participons à sa plénitude. Christ en nous est l’arme secrète de Dieu dans notre monde. Le gène défectif du péché en nous est corrigé par l’implantation d’un nouveau gène dominant. Notre ADN spirituel est transformé par le Christ qui est venu habiter en nous par son Esprit. Mais, et c’est là un point essentiel, ce nouvel encodage n’a rien d’automatique. Il faut en quelque sorte réaffirmer cette nouvelle orientation de notre vie intérieure par un comportement quotidien volontaire : nous devons marcher en lui, accepter que ce gène codant de la vie éternelle étend toujours plus son influence sur notre vie. Dieu veut restructurer notre vie pour que sa plénitude s’exprime en notre faiblesse.

Que ceux dont la vie est encore dominée par le gène codant du mal ne nous dictent pas notre conduite.

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Vous vous êtes convertis à Dieu, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils …, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. (1Thessaloniciens 1.9,10)

Les trois pôles de la conversion

Une vie chrétienne authentique s’articule autour des trois pôles que sont la foi, l’amour et l’espérance. La foi se manifeste dans l’abandon des idoles, l’amour dans le service et l’espérance dans l’attente. Telle est le type même d’une conversion : rupture avec le passé, consécration à Dieu dans le présent et attente du retour futur du Christ. Rien de très spécial ? Pourtant !

Se détourner des idoles. L’ancienne question des viandes sacrifiées aux idoles pouvait conduire à devenir végétarien à cause de l’Evangile, pour ne rien avoir en commun avec les idoles. On acceptait un style de vie radical dans les choses essentielles en les évaluant à l’aune du 100% pour Christ.

Servir Dieu. Cela poussait le chrétien à un amour radical pour Dieu et les autres. Non pour aimer ceux qui le méritaient, mais pour servir jusqu’au sacrifice ceux que Dieu avait mis sur leur chemin. 2Cor 8.1-5 en donne une idée.

Attendre Jésus. Le chrétien savait que ce monde est ‘sous la colère de Dieu’ et que seul Jésus nous en sauve. On acceptait de tout subir et de tout perdre à cause de la joie à venir. “Si Christ a porté une couronne d’épines, pourquoi ses disciples s’attendraient-ils seulement à une couronne de roses ?” (Luther)

Faut-il réévaluer notre vie chrétienne à la lumière de ces trois valeurs fondamentales ?

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Que personne ne vous séduise … il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée, et que se révèle l’homme impie, le fils de perdition. (2Thessaloniciens 2.3)

La fin des temps

Que puis-je savoir et que dois-je ignorer concernant la fin des temps ? Les uns pensent tout savoir, les autres disent tout ignorer. D’autres encore trouvent ça moderne de ne pas s’en préoccuper. La Bible nous encourage à trois choses précises : la vigilance (tu ne sais pas tout), le discernement (tu devrais savoir ceci) et la patience.

La vigilance, de peur que nous passions à côté de l’événement majeur qu’est notre rassemblement auprès de lui. Ne plus attendre, c’est ne plus veiller. Ne plus veiller, c’est perdre notre récompense.

Le discernement, de peur que nous nous laissions séduire. Il y a un auparavant : nous ne devons pas calculer, mais discerner, savoir que certaines choses doivent arriver et arriveront. L’apostasie a pris chez nous les allures d’une hémorragie. Ailleurs, le phénomène des sectes a un effet semblable. Pourtant, notre rassemblement auprès de lui n’est pas encore là : il faut que se révèle l’Antichrist. Ne plus discerner, c’est perdre son bon sens et courir le risque de se laisser séduire comme les autres.

La patience, de peur que nous nous découragions et que nous laissions emporter par toutes sortes de doctrines pernicieuses, nous incitant à penser à nous-mêmes au lieu de pratiquer le bien en actes et en paroles, tant pour le corps que pour l’âme. Ne plus patienter, c’est vouloir posséder aujourd’hui ce qui n’est promis que pour demain. On pourrait tout y perdre.

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La recommandation que je t’adresse, Timothée, … c’est que, d’après elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi … (1Timothée 1.18,19)

Le bon combat

Il ne faut pas se tromper de combat. Le réformateur Martin Luther exprimait cela de la façon suivante, et ces lignes ont gardé toute leur actualité : “Si je professe avec la voix la plus forte et l’explication la plus claire chaque partie de la vérité divine, sauf justement ce seul petit point qui est attaqué en ce temps-ci par le monde et par le diable, alors je ne confesse pas le Christ, peu importe avec combien d’assurance je le professe ! C’est là où la bataille fait rage que la loyauté du soldat est mise à l’épreuve : tenir ferme sur tout le reste du champ de bataille, mais fléchir sur ce point-là n’est que fuite et disgrâce.”

Le texte de ce jour montre que le bon combat, c’est tenir ferme sur la doctrine biblique de la perdition totale et définitive de quiconque, et moi donc en premier, ne s’accroche pas à la grâce de Dieu. Le bon combat, c’est lutter contre l’orgueil qui me fait me considérer moi-même, ne fut-ce légèrement, meilleur que l’humanité perdue qui m’entoure. C’est lutter pour conserver ce que j’ai cru quand tout le monde me dit qu’aujourd’hui c’est dépassé. C’est résister quand tout le monde ridiculise ma foi. C’est lutter pour rester éveillé quand tout me pousse à m’endormir. C’est encore combattre pour une vie chrétienne qui coûte quand autour de moi on préfère une foi à bon marché. C’est, finalement, chercher à achever la course sans jamais abandonner.

J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. (2Timothée 4.7)

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Souviens-toi de Jésus-Christ … (2Timothée 2.8)

Souviens-toi de Jésus-Christ

  • Quand la route devient difficile et que tu sens la tentation d’abandonner : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand tu es seul et découragé et que personne ne fait attention à ta solitude : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand la discipline de la vie chrétienne te pèse et que tu te demandes à quoi bon : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand les chrétiens autour de toi semblent bénis par Dieu et que tu as l’impression d’avoir été oublié : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand le monde mensonger te dégoûte et que tu voudrais t’envoler comme une colombe : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand le mal t’enserre et que tu ne vois plus d’issue : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand la croix est lourde et que tu es seul à la porter : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand le ciel te semble de bronze et tes prières ridicules : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand tout va pour le mieux et que tu n’as aucun souci grave : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand ta vie chrétienne s’écoule comme un long fleuve tranquille et que tu ne te poses pas de questions : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand tu as tout le loisir de te préoccuper de toi et que ton compte en banque est bien garni : souviens-toi de Jésus-Christ.
  • Quand Dieu t’a béni en pourvoyant dans tous tes besoins et que l’horizon est dégagé : souviens-toi de Jésus-Christ.

Le soldat que nous sommes n’a pas encore livré son dernier combat.
L’athlète que nous sommes n’a pas encore gagné la course.
Le laboureur que nous sommes n’a pas encore rentré sa récolte.
Souviens-toi donc de Jésus-Christ.

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[La grâce de Dieu] … nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse, en attendant  … (Tite 2.12)

La grâce qui éduque

Nous vivons de la grâce de Dieu. A aucun moment nous ne pouvons y ajouter le moindre mérite : “Rien, ô Jésus, que ta grâce.” Mais la grâce reçue ajoute à notre vie cette touche de Dieu que le péché avait enlevée. A partir de là, elle nous apprend comment attendre celui qui doit venir. La grâce nous l’enseigne, pas la loi. La loi est, au-dessus de nous, comme un maître qui réclame tout. La grâce, à côté de nous, est l’enseignant qui rend capable, donnant la capacité d’accomplir ce que la loi exige.

Nous avons l’habitude de penser à la grâce ‘au passé’ : sauvés par grâce. Ici, Paul permet de voir l’éducation de la grâce au présent : renoncer à nous-mêmes, à la soif insatiable de jouir, de posséder, de régner; au penchant pour cette impiété profonde qui limite Dieu à la périphérie religieuse de notre vie, loin des pouvoirs décisionnels.

La grâce nous éduque à la vie comme Dieu la désire, à vivre dans le temps contemporain sans nous perdre par la manière contemporaine. Equilibre, justice et piété en sont les piliers. La piété, c’est vivre en laissant Dieu être Dieu dans notre vie. Elle est le moteur intérieur qui fait avancer tout le reste. La justice vise ce qui sort de nous, en actes et en paroles, et qui doit refléter Dieu. L’équilibre définit notre manière d’être, où tout trouve sa place parce que Dieu y a la sienne.

Qui s’occupe de votre éducation ?

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Que ta participation à la foi soit agissante par la connaissance de tout ce qui est bon en nous, pour le Christ ! (Philémon 6)

Ouvre les vannes !

Philémon se trouve devant l’épreuve—énorme dans la société qui était la sienne—d’accueillir un esclave fugitif, habituellement condamné à mort. Paul ne lui dit pas : “T’es chrétien, tu devrais…” Il sait ce qu’a d’énorme l’acte qu’il suggère à son ami. Il sait qu’en Christ, il n’y a plus ni esclave, ni homme libre. Pour Philémon, cela devra se monnayer par une décision d’une générosité téméraire qui choquera son entourage. Un refus prouverait que sa foi est tout juste bonne comme divertissement de dimanche. Voilà les enjeux de la prière de l’apôtre.

Il demande, littéralement : “Que le partage généreux inspiré par ta foi se concrétise dans une connaissance profonde de tout ce qui est bon en nous pour Christ.” Cette phrase compliquée veut dire : Agis en chrétien en considérant que tout ce que tu as reçu en capacités, en jugement moral et en bénédictions, t’a été donné pour servir Christ. Dieu a ‘stocké’ en toi une quantité énorme de biens spirituels. Ouvre donc les vannes ! Paul désire qu’il se laisse inspirer par la réflexion profonde sur ce que Dieu a investi en lui.

Choquant, ce ‘tout ce qui est bon en nous’ ? Rien de bon n’habite pas en moi ! La différence est que ce bien en nous n’est pas d’origine : il y est importé par le Christ et rend possible une nouvelle vie pour le Christ. La loi (‘tu devrais’) conduit à la mort. La grâce (‘ouvre les vannes !’) transmet la vie. ‘Pour Christ’ en est la clé, pour nous comme pour Philémon.

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Si ... (Hébreux 2.3)

Si ...

Cette lettre répète à sept reprises ce petit mot terrifiant : Si… : 3.3,6,14; 4.7; 6.8; 10.26; 12.25. Terrifiant, car nous sentons bien sa menace à peine voilée. Nous avons tellement insisté sur la gratuité du salut que nous acceptons difficilement ce qui nous semble une condition : tu seras sauvé si... N’est-ce pas revenir au salut par les œuvres ? Pourrait-on donc perdre son salut ?

Nous oublions peut-être de relier la doctrine du salut par la foi à la doctrine tout aussi biblique de la persévérance des saints. Les chrétiens hébreux étaient-ils tentés par un retour aux pratiques juives d’un culte plus visible, liturgique et, peut-être en même temps, mieux toléré par le pouvoir politique ? Les mots nonchalance, négligence, abandon décrivent leur situation spirituelle. Leur danger réel d’apostasie provoque ce ‘si’ inspiré par l’Esprit-Saint.

Nous serions bien mal inspirés d’adoucir ce mot. Des tentations semblables nous guettent. La nonchalance spirituelle prend des proportions terrifiantes parmi nous. Mais que nous reste-t-il si nous négligeons un si grand salut, si nous laissons s’étioler notre espérance du retour de Christ, si nous ne retenons plus notre assurance des premiers jours, si nous ne prenons plus le temps d’entendre sa voix, si nous laissons envahir notre vie spirituelle par les ronces d’une spiritualité aux rabais, si nous choisissons délibérément une vie chrétienne au contenu raboté, si nous devenons sourds aux avertissements que Dieu nous adresse ? Mais que nous restera-t-il ?

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Cette foi peut-elle sauver ? (Jacques 2.14)

La foi qui sauve

Quelle question que celle-là ! La foi que je professe, est-elle capable de me sauver ? De sauver quelqu’un d’autre ? (Ce n’est pas la question de Jacques, mais il faudrait la poser tout autant) Jacques semble sidéré par l’existence d’une foi sans évidence dans le comportement. C’est comme s’il sous-entendait que dans l’église, on peut trouver la foi sans y trouver le salut. Comme Jésus, Jacques s’est trouvé en butte aux Pharisiens dès sa conversion. D’ailleurs, leur opposition à la foi en Jésus conduira à son tour l’apôtre à une mort violente. Leur foi sans mise en pratique a dû l’exaspérer. Alors, pour que les chrétiens ne tombent pas dans ce travers, il leur dit : “Montre-moi !” Tu te dis sauvé ? Montre-moi !

Mais qu’est-ce que ça veut dire ? L’apôtre donne donc deux exemples. Par la foi, Abraham a risqué son avenir en sacrifiant son fils. Par la même foi, Rahab, la prostituée, a risqué sa vie et sacrifié sa vie tranquille. La foi nous fait courir des risques pour Dieu. La foi nous pousse à nous sacrifier nous-mêmes pour rester fidèle à Dieu. Une foi sans risque ni sacrifice, ne serait-elle pas une foi sans salut : stérile, futile, morte ? Où est l’élément de risque dans ma vie de croyant ? Qu’en est-il du sacrifice de mon avenir, de ma sécurité, de mon confort ? Pour ne rien dire des choses aussi banales que le temps et l’argent.

De temps à autre, il nous faut inspecter notre foi et nous poser la question de Jacques : Cette foi, peut-elle sauver ?

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Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ... (1Pierre 2.4)

La pierre d’angle

Le monde entier est fondé sur la pierre précieuse qu’est Jésus-Christ. C’est une pierre vivante, étonnante, stable et nourricière. Sans elle, tout, y compris notre vie, s’effondre.

Nous pouvons nous approcher d’elle pour former une maison avec ceux qui s’y sont enracinés avant nous et avec nous. Nous croîtrons en elle sans jamais être déçus. Notre vie prendra part à ce nouveau sacerdoce universel qui a été établi et qui nous permet de nous approcher librement du Dieu de la vie par son Fils.

Et si nous ne nous en approchons pas, plus ? Nous nous heurterons à elle. Elle deviendra l’obstacle majeur de notre vie qui nous fera trébucher et que nous finirons par rejeter avec dédain. Mais le résultat final sera alors que la maison que nous construisons tombera en ruine, faute de fondement adéquat.

Le critère de ce destin est notre attitude foncière face à la Parole de Dieu. Nous y obéissons et nous héritons la vie, ou nous y désobéissons et nous héritons la mort. La désobéissance érigée en habitude conduit à l’achoppement et à la ruine. Dans la vie, on ne peut bâtir sur le sable. Et si nous ne mettons pas en pratique la Parole de Christ, nous bâtissons sur le sable. Le destin qui résulte de la désobéissance est fixe : la route de la vie se transforme en l’impasse de la mort.

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Vous, par contre, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté ... (1Pierre 2.9)

Une nouvelle race

En bâtissant sur la pierre qu’est le Seigneur Jésus, nous sommes intégrés à une nouvelle race—ni Juif, ni Grec, réfractaire aux polarisations de ce bas monde. Nous avons été intégrés à cette race élue à laquelle appartiennent désormais tous ceux qui placent leur confiance en Jésus-Christ pour être sauvés.

Nous sommes incorporés au nouveau sacerdoce. Nous avons quitté le service humiliant des idoles de ce monde déboussolé pour devenir les intermédiaires, les intercesseurs en faveur de l’homme pécheur, notre frère, auprès de ce Dieu saint qui nous a adoptés dans sa famille.

Une nouvelle nation est devenue notre patrie. Notre premier devoir est donc envers celle-ci. Les patriotismes terrestres ne nous séduisent plus. Nous donnons à César ce qui est à César … mais pas une once de plus ! Notre cœur n’est plus dans ses affaires. Notre état civil est dans le ciel. Cette nation est sainte : Dieu l’a mise à part pour lui dans le but de faire progresser son royaume.

Voici donc le nouveau peuple : peuple de lumière et non de ténèbres. Nous sommes les enfants de l’aube, plus ceux du crépuscule. Notre raison d’être primordiale : annoncer aux autres ce que Dieu a fait pour nous. Nous étions sans lumière, nous sommes devenus des enfants de lumière et d’espérance, jadis sans miséricorde, nous avons reçu la grâce de Dieu.

Nous sommes le peuple missionnaire d’un Dieu missionnaire. Nous sommes la maison témoin de la grâce de Dieu.

Lisez aussi à ce sujet l’extrait de la lettre de Diognète (IIme siècle) où l’auteur élabore cette idée de la une nouvelle race que sont les Chrétiens.

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... efforcez-vous d’autant plus d’affermir votre vocation et votre élection : en le faisant, vous ne broncherez jamais. (2Pierre 1.10)

Du camping à la porte étroite ?

Au-delà de la porte étroite, deux possibilités s’ouvrent à nous. La première est de faire les œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous : témoignage, compassion à l’image de celle de Jésus, service concret envers les frères, sanctification …

Mais il y a une deuxième, fausse, possibilité, une alternative diabolique à une vie chrétienne normale : entrer par la porte étroite, heureux d’échapper à la damnation d’une vie sans Dieu, mais sans vouloir échapper à la futilité d’une vie sans Dieu. Au lieu d’aller plus loin, on va dresser sa tente juste à l’intérieur, sur le beau camping avec vue sur le monde, aménagé sans autorisation par ceux qui ne désirent rien d’autre que d’être sauvés, refusant d’emprunter le chemin inconfortable qui conduit à la gloire. Mais Dieu peut-il nous conduire ailleurs ? Pierre dit qu’un tel homme est myope. Il ne voit que l’espace étriquée du présent, incapable de discerner la purification de ses péchés d’autrefois et la gloire à venir.

Ce n’est pas assez de répondre à l’appel du Christ, si on en reste là. Maintenant que Christ habite en nous, le chemin étroit, bien que raide, devient praticable. Nous y progressons avec cette force à la fois totalement nôtre et pourtant entièrement sienne. Nous ne voulons pas seulement entrer par la porte étroite, mais nous voulons entrer un jour par la porte d’or. Nous ne voulons pas camper à la lisière du royaume, faute d’envie et de discipline spirituelles, mais pousser en avant vers la cité aux fondements éternels.

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Dieu est lumière …
Dieu est amour …
 (1Jean 1.5; 4.8)

L’équilibre indispensable

La lettre de Jean tourne autour de ces deux affirmations, d’ailleurs introduites de la même façon : Voici le message que nous avons entendu : Dieu est lumière, (1.5) et : Voici le message que vous avez entendu… : Dieu est amour. (3.11, cf. 4.8) L’équilibre de la vie chrétienne tient dans l’équilibre entre ces deux vérités fondamentales. Bon nombre de nos problèmes proviennent de leur déséquilibre : légalisme, moralisme et rigorisme d’une foi devenue dure et inflexible d’un côté; laxisme, nonchalance et laisser-faire d’une foi devenue superficielle et facile de l’autre côté. L’absence de lumière conduit à une tolérance coupable du péché et au jugement. L’absence d’amour conduit à une tolérance coupable de l’égoïsme et à la mort.

L’amour immense du Père nous a ouvert la porte de son palais. Nous ne savons pas encore la gloire à laquelle cela nous conduira, mais ce sera fabuleux. Nous sommes déjà devenus ses enfants. Nous serons semblables à lui ! Mais cette espérance nous conduit à une chose extrêmement terre-à-terre : chercher à vivre ici-bas une vie pure, vie qui provoque la raillerie du monde. Pourquoi faut-il se purifier jour après jour, sans relâche ? Parce que le Dieu d’amour est lumière et qu’il a un seuil de tolérance zéro en ce qui concerne le mal. Mais, dans son amour, celui qui exige pourvoit : le sang de son Fils nous purifie de tout péché. Nous pouvons avancer sans crainte. Nous devons avancer sans compromis.

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Et l’amour consiste à marcher selon ses commandements… (2Jean 6)

Amour et fondamentalisme

Jésus avait parlé clairement du lien qui unit amour et obéissance : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ...” (Jean 14.23) Marcher dans l’amour et marcher dans la vérité vont de pair. La marque du chrétien est dans l’équilibre : il aime ses frères, mais pas au prix de la vérité; il aime la Parole de Dieu, mais pas au mépris de l’amour des frères.

Jean en donne un exemple concret au sujet de la doctrine. Nous ne serons peut-être jamais d’accord sur tout : ce ne peut être une excuse pour ne pas nous aimer. Mais voici des gens qui, tout en se disant frères, vont bien au-delà de la doctrine du Christ. Ils ne reconnaissent pas (plus ?) Christ comme véritablement Dieu, véritablement homme, et unique chemin vers la maison du Père. Jean dit qu’il faut refuser de les accueillir officiellement dans l’église et de les saluer comme des frères. La chaude communion de l’église connaît aussi des limites. L’amour couvre une multitude de péchés, mais pas une multitude d’erreurs. A grignoter la saine doctrine, on finirait par accueillir l’antichrist ! Tout progressisme sur la doctrine essentielle du Christ nous met hors de l’Eglise. Hors du Christ de la Bible il n’y a pas de salut. Le devoir de l’amour, dans ce cas, est de dire non. Cela n’exclut pas la polémique – ici ce mot s’applique bien ! (polemos en Grec veut dire : guerre) – pour ramener à la saine doctrine. Mais il n’y a sur ce point aucun arrangement possible. Il y a des points où l’amour de Dieu nous oblige à être des fondamentalistes.

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Je n’ai pas de plus grande joie que d’entendre dire de mes enfants qu’ils marchent dans la vérité. (3Jean 4)

Témoigner pas sa vie

Quel témoignage est-ce qu’on rend de nous personnellement ? Avons-nous bonne presse ? Cette courte lettre rapporte trois témoignages.

Gaïus : sa double marche, dans la vérité et dans l’amour, est épinglée, preuves à l’appui. Non seulement a-t-il bien commencé, mais il continue à manifester une vie équilibrée. Il n’a pas seulement accepté la vérité, mais il s’est enraciné en elle, il l’a digérée. La particularité de la vérité est de nous engager sur le chemin de l’amour. Celui qui arrête d’aimer arrête d’être vrai. Diotrèphe nous prouve cela : il n’a d’yeux que pour lui-même. Quelle surprise pour nous de voir cet orgueilleux dans l’église primitive ! Il est le parfait indépendant : “L’église, c’est moi !” “Tu me suis ou tu pars !” Le commentaire de Jean est éloquent : Celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu. Médisance, refus de l’autre, aimer à être le premier, tyranniser l’église, sont des qualités qui prouvent qu’on n’a rien compris, qu’on est encore, ou de nouveau, étranger à la vie de Dieu. C’est être menteur au sens de 1Jean 1.8-10. Nous avons parfois tendance d’idéaliser l’Eglise des apôtres. Diotrèphe nous apprend qu’en tout temps, on peut se refroidir, s’éloigner de Jésus dans sa marche personnelle. Il a probablement commencé à perdre l’amour. La vérité n’a pas survécu.

Démétrius reçoit un bon témoignage. Nous ignorons pourquoi, mais il s’est fait remarquer. Il sort du lot. Pourquoi ? Sans aucun doute par son engagement pour Christ. Tout chrétien, ne devrait-il pas ainsi sortir du lot ?

La venue prochaine de Jean confirmera ces témoignages. Pour nous, la venue imminente d’un plus grand que Jean apportera le témoignage décisif sur notre vie. Y pensons-nous ?

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A celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l’allégresse…  (Jude 24)

Ta grâce est suffisante

Je n’y arriverai jamais ! Les temps sont trop difficiles et je suis trop faible, trop seul, trop découragé, trop enclin à la chute. Tantôt je dévie à gauche et la tentation m’engloutit—je ne suis pas mieux que le premier, ou le dernier, venu. Tantôt je dévie à droite et l’orgueil me terrasse—je ne me crois pas meilleur, mais tout de même … S’imaginer arriver un jour dans la gloire, irréprochable et dans l’allégresse ?

C’est pourtant exactement ce que Jude nous dit. Nous y arriverons. Non par notre détermination—Dieu sait cependant qu’il en faut !—mais par la présence toujours en éveil de celui qui nous a tant aimé qu’il a donné son Fils unique afin que …

Ta grâce me suffit dans ma faiblesse,
ton amour ne me laisse jamais tomber,
tu me défends quand l’ennemi me presse,
oh ! qu’elle est grande ta fidélité !

Alors, oui, il faudra persister à se laisser bâtir sur le fondement de la foi, à se maintenir dans l’amour de Dieu, à attendre la miséricorde du Christ, à sauver les uns, à se séparer des autres … Le salut n’est pas par la magie de la grâce, automatique, sans progrès dans la sainteté. Les seuls automatismes spirituels sont ceux que nous apprenons par une discipline toujours renouvelée. Mais le salut est par grâce, cette grâce tenace de Dieu qui rend possible ce qui sans elle resterait à jamais hors d’atteinte. Quand je me sens vaincu, cette grâce me dit : Lève-toi, et marche ! Dieu n’a pas dit son dernier mot.

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Apocalypse de Jésus-Christ. (Apocalypse 1.1)

La fin de tout ?

Le mot Apocalypse (et ses dérivés) tend à devenir un simple synonyme de catastrophe. Mais le sens biblique est tout autre. Le fait que les événements des temps les derniers doivent être vus comme apocalyptiques veut dire qu’ils révèlent quelque chose de Jésus-Christ. Ils sont révélés par lui et c’est lui qu’ils révèlent.

Il les révèle et il est ainsi le seul Guide sûr dans ces temps troublés. Ce n’est pas une époque qui doit nous remplir d’appréhension, même si appréhension il y a. C’est un temps pour mettre nos vies entre ses mains afin de marcher, malgré notre faiblesse, d’un pas sûr, d’un œil clair et d’une confiance sans bornes.

Ces temps le révèlent, lui, l’Agneau qui est le Lion, 5.5,6. Le souverain des rois de la terre, que tout œil verra, sera enfin manifesté. L’Apocalypse n’est pas avant tout la cumulation de désastres sans pareil. C’est la manifestation de Christ dans toute sa splendeur et dans toute sa terreur. Les hommes chercheront à se cacher de la colère de l’Agneau, 6.16, mais nous chanterons le cantique de l’Agneau, 15.3. Lui que nous suivons sans le voir, nous le contemplerons et nous serons comblés. Le voile qui disparaît quand on se tourne vers le Seigneur, 2Cor 3.16, sera enlevé en ce jour devant tous ses ennemis.

Et jusque là, de ses ennemis il veut faire ses frères. Il l’a fait pour nous. Et c’est la mission qu’il nous confie, pour que, en ce jour-là, le dévoilement soit une fête, et non une nuit sans fin.

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Viens, Seigneur Jésus ! (Apocalypse 22.20)

Il vient ! ... Viens !

Il y a deux genres de prière. D’abord celle qui traduit en demande ce que nous savons être la volonté de Dieu parce qu’il l’a révélé. Dieu promet, et nous prions. Par nos prières, nous collaborons avec lui en vue de l’accomplissement de son plan. L’autre genre est la prière qui traduit nos besoins, nos perplexités, nos désirs, sans que nous sachions ce qui est la volonté de Dieu. Elle nous semble naturelle, et nous prions tout le temps ainsi : Seigneur, si tu le veux, …

Mais Dieu désire notre prière comme participation à son projet. Prier pour ce qu’il a manifesté clairement comme sa volonté, c’est lui dire que nous sommes de son côté, que son plan est notre espoir, que sa volonté est notre programme. Je viens bientôt, dit Jésus. Viens, Seigneur Jésus, prie l’Eglise. Nous détournons le regard de nos soucis, de nos préférences (et qui peut désirer que s’accomplisse ce que ce livre décrit ? Cela nous remplit de peur !), pour le fixer sur lui. L’épouse voit l’Epoux sur l’autre rive et elle sait qu’au-delà des larmes et des douleurs tout sera bien.

Telle est la dernière prière. Le temps des attentes se mue en un temps d’accomplissements sous nos yeux. La nature se rebiffe et l’homme se révolte. Nos besoins sont légion et nos soucis sans nombre. Leur réponse est dans l’exaucement de cette prière : Viens, Seigneur Jésus ! Et pour que nous puissions rester debout en attendant : Que la grâce de Seigneur Jésus soit avec tous.


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)